Commentaire rédigé SVT , la chlordécone

Commentaire Rédigé SVT :

La chlordécone est une molécule organique qui a été utilisée comme pesticide dans les bananeraies aux Caraïbes. L’objectif étant de lutter contre le charançon qui occasionne des dégâts considérables aux plants de bananiers qu’il infeste, l’utilisation de ce pesticide organochloré est interdite depuis 1993 pour des raisons sanitaires. C’est pourquoi, nous allons chercher à expliquer pourquoi malgré l’arrêt de l’utilisation de ce produit phytosanitaire depuis 1993, il persiste encore dans l’environnement et comment cela peut avoir des conséquences sur la santé de l’être humain ?

Tout d’abord, la molécule de chlordécone se fixe préférentiellement sur le carbone de la matière organique présente dans les sols, l’eau, les êtres vivants et elle peut être aussi piégée dans les interstices des argiles qui, lors de saisons pluviales va entraîner la contamination des eaux des Caraïbes. Par sa composition physico-chimique, ce pesticide se décompose difficilement. En effet, dans les sols et les sédiments, le processus primaire de décomposition du chlordécone par les microorganismes est minime et cette molécule sous forme de cristaux blanc n’est pas dégradée par la lumière. La teneur en chlordécone des eaux et de ruissèlement de lessivage est faible car les eaux des Caraïbes sont acides (pH<7). Il est donc facile pour ce pesticide toxique de persister dans l’environnement étant non biodégradable.

De plus, la teneur maximale autorisée en chlordécone dans l’eau destinée a la consommation humaine est largement dépassée (teneur maximale autorisée 0,1 contre 0,17 à 6,6 présent dans les eaux de rivières de l’île. Pareil pour la teneur maximale autorisée en chlordécone par le ministère de l’agriculture dans les sols, végétaux et animaux (teneur maximale autorisée 20 contre 13000 présent dans les sols des anciennes bananeraies, 300 dans les patates douces et 31 dans les poissons de mers. On aperçoit que les organismes marins sont contaminés par les eaux de rivières ou les sédiments arrivant à la mer. Enfin trois kilos de chlordécone épandus par hectare et par an ne s’éliminent totalement des sols qu’au bout de sept siècles, détaille le modèle d’élution Cebidoche et al dans un graphique de 2004. En effet, lorsqu’un sol tropicale volcanique reçoit un apport de pesticide chloradécone durant une longue période, on remarque que le teneur du sol en pesticide évolue. On constate qu’après l’arrêt de l’apport de pesticide, la teneur du sol en pesticide est très forte puis a tendance à diminuer petit à petit jusqu’à disparaître complétement en 2600. Contrairement au Bêta HCH qui augmente de manière un peu plus progressive et qui ne prend pas autant de temps à disparaître. Il a donc « empoisonné » pour des siècles l’écosystème de cette île à cause de la lenteur de sa décomposition.

Par ailleurs, cet insecticide se propage par le biais de la chaîne alimentaire car les végétaux (ex : patates douces) et les animaux (ex : poissons) contaminés vont être consommés par la suite par l’Homme. Cette consommation n’est d’ailleurs pas sans conséquences. La valeur toxicologique de référence en chlordécone à ne pas dépasser pour l’Homme

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