Les variations de la demande expliquent-elles à elles seules les fluctuations économiques?

Les variations de la demande expliquent-elles à elles seules les fluctuations économiques ?

dissertation économie SES Terminale ES

La croissance économique est ce que tous les pays du monde recherchent activement depuis le XIXème siècle. C’est un enjeu économique fondamental puisque, sans croissance, on connaît inévitablement une montée du chômage et de la dette publique, une stagnation voire une régression des niveaux de vie, etc. C’est pourquoi le monde entier fait tout pour voir son produit intérieur brut (PIB) – l’indicateur qui permet de mesurer cette croissance économique – augmenter. Or de nombreux éléments peuvent venir perturber la croissance économique, favorablement ou non, et toute économie connaît inévitablement des fluctuations économiques, c’est-à-dire des mouvements d’accélération, de ralentissement et de baisse de l’activité économique à court terme. De plus la croissance économique est intimement liée aux profits des entreprises – le PIB est majoritairement calculé à partir des valeurs ajoutées de ces mêmes entreprises – profits qu’elles ne font que si les agents économiques achètent leurs biens et services. Ainsi, les variations de la demande, soit l’ensemble des achats de biens et services effectués auprès des producteurs d’un pays, sont une cause des fluctuations économiques. Mais en sont-elles la seule cause ?

Nous nous interrogerons ici sur les causes des fluctuations économiques outre les variations de la demande.

Nous commencerons par voir quelles sont les grandes manifestations des variations de la demande en étudiant les chocs de demande, puis celles des variations de l’offre en étudiant les chocs d’offre, et enfin nous verrons quel est le rôle du crédit dans les fluctuations économiques.

Les variations de la demande peuvent être à l’origine de fluctuations économiques. En effet, un choc de demande est une perturbation de l’activité économique liée à une hausse ou à une baisse brutale de la demande globale. Il peut être positif ou négatif, et a dans les deux cas un grand impact sur la croissance économique. Un choc de demande positif est causé par une hausse de la demande intérieure ou de la demande extérieure. Il est bon pour l’économie car, la demande globale augmentant, il y a plus de débouchés pour les offreurs qui produisent donc davantage, ce qui génère une phase d’expansion, c’est-à-dire d’accélération de la hausse du PIB. Cette phase d’expansion est également accompagnée d’une hausse du niveau général des prix, phénomène que l’on appelle inflation. La réunification allemande est un bon exemple de choc de demande positif. En effet, cette réunification a eu pour conséquence première une hausse de la population allemande, ce qui a conduit à une hausse de la demande ; le niveau général des prix a donc commencé à augmenter. La réunification allemande a aussi eu pour effet la hausse des revenus des ménages est-allemands alors citoyens d’un pays libéral, ce qui a stimulé leur consommation, cette hausse de la consommation elle-même alimentée par une hausse des crédits qui leur sont accordés par les banques. La consommation des ménages ouest-allemands a elle aussi augmenté car la population allemande ayant augmenté il a fallu embaucher plus. De plus, le climat fourmillant engendré par la réunification a encouragé les entreprises ouest allemandes à investir davantage, ce qui, avec la hausse simultanée de la consommation des ménages allemands, a contribué à la hausse de la demande, laquelle, nous l’avons dit, a généré de l’inflation, conséquence type d’un choc de demande positif. La baisse du taux de chômage qui a suivi la hausse des embauches a entraîné une phase d’expansion, tout comme la hausse de l’offre qui a inévitablement eu lieu : il a alors fallu satisfaire une population plus nombreuse.

Mais comme nous l’avons dit plus tôt, il existe aussi des chocs de demande négatifs qui ont tout aussi grande influence sur la croissance et le niveau général des prix.

Un choc de demande négatif peut être une cause de fluctuations économiques. Un choc de demande négatif est causé par une baisse de l’une ou de plusieurs des composantes de la demande globale. Il faut l’éviter à tout prix car, comme la demande baisse, il u a moins de débouchés pour les offreurs qui ralentissent voire diminuent alors leur production, ce qui génère une phase de récession voire de dépression accompagnée d’un ralentissement de la hausse du niveau général des prix, c’est-à-dire de désinflation. La situation désastreuse qu’a connue l’Espagne dans les années qui ont suivi la crise financière de 2008 est un bon exemple des graves conséquences que peut avoir un choc de demande négatif. En effet, la crise financière de 2008 a touché le monde entier et l’Espagne n’a pas été épargnée : demande intérieure et demande extérieure en ont été fortement affectées. Alors que consommation et investissement enregistraient tous deux une hausse en 2007, tous deux ont commencé à baisser en 2008, baisse qui s’est accentuée les années suivantes. La pratique s’est jointe à la théorie ici puisque cette baisse de la demande s’est accompagnée d’une baisse importante elle aussi du PIB : l’Espagne a connu une dépression de cinq ans dont elle n’est sortie qu’en 2014. On constate qu’en Espagne plus que dans les autres pays du monde, entre 2007 et 2009, l’investissement a diminué de près de 30% et que cette baisse a continué puisque l’indice de la FBCF a, entre 2009 et 2010, encore diminué de 10 points d’indice. L’Espagne a bel et bien connu de plus graves répercussions que le reste du monde – ou tout du moins que le reste de l’Europe – car alors que l’investissement dans la zone euro n’a diminué que de 20% entre 2007 et 2010, celui de l’Espagne a baissé de 40%. Mais le choc de demande négatif consécutif à la crise financière de 2008 a tout de même touché la zone euro si bien qu’elle peine encore à s’en sortir. En effet, le taux de chômage a beaucoup augmenté au sein de la zone euro ces dernières années : il a augmenté de 4,4 points de pourcentage entre 2007 et 2013. Le PIB de la zone euro a, lui, diminué de 4,5% en 2009 alors qu’il augmentait de 3% en 2007 avant la crise financière. Un choc de demande négatif est ainsi très néfaste pour l’économie et peut avoir de très graves conséquences.

Les variations de la demande sont donc un des facteurs majeurs des fluctuations économiques, qu’elles soient bonnes ou non pour l’économie. Mais qui dit demande di offre et les variations de l’offre ont une influence tout

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