Les sources de la croissance économique

Débat macro :​ Faut-il opposer politique de croissance économique et politique de lutte contre les inégalités ?  

INTRODUCTION  

Dans notre société actuelle, il y a deux enjeux fondamentaux pour un État. D’abord il y a la question de la croissance, c’est à dire avoir une meilleure production globale par rapport à l’année précédente. Mais il y a aussi le côté social avec une quête d’un meilleur pouvoir d’achat pour l’ensemble de la population. En résumé, l'État doit assurer une bonne croissance économique et tout en luttant contre les inégalités.  

Depuis des décennies, on observe une certaine corrélation entre croissance et inégalités. Néanmoins, les conclusions de l'observation de cette corrélation ne sont pas homogènes : pour faire simple certaines études montrent que la croissance économique accroît les inégalités et que les inégalités favorisent presque la croissance tandis que d’autres montrent l’opposé, c’est à dire que plus il y a d’égalité plus il y a de croissance et que la croissance favorise l’égalisation des conditions.  

Cela nous amène donc à nous poser la question de l’opposition des politiques de croissance économique et des politiques de lutte contre les inégalités, est-ce que la croissance doit nécessairement se faire aux dépens de l’égalité ?

La question est d’autant plus d'actualité que depuis la crise de 2008 dans la plupart des pays développés l’écart s’est creusé entre les plus hauts revenus et les revenus moyens les plus faibles.

Avant toute chose il est important de rappeler que la relation entre croissance et inégalité n’est pas à sens unique : on ne peut pas simplement dire que la croissance cause les inégalités ou l’égalité, ni au contraire qu’une égalité parfaite va forcément mener à la croissance ou que dans tous les cas des inégalités vont propulser la croissance. Il existe en effet une rétroaction entre ces phénomènes, la croissance ou la récession influe sur l’état d’égalité des conditions dans un pays tout comme le degré d’égalité d’un pays peut favoriser ou non la croissance.

Premièrement, revenons sur les termes du sujet. Cette question s’articule autour du terme “opposer”, il est inutile de vous donner une définition stricte de ce terme, sa présence montre simplement que les deux types de politiques que nous allons vous présenter sont non seulement difficiles à mettre en place ensemble mais qu’en plus une fois qu’elles sont mises en place le bon fonctionnement de l’une peut nuire au bon fonctionnement de l’autre.

C’est pour cela qu’on se demande si il faut les opposer.

Il faut ensuite définir ces deux types de politique :

• une politique de croissance économique est un ensemble de mesures visant à augmenter le PIB et de ce fait réduire l’inflation, l’objectif final étant d’avoir une croissance toujours positive et toujours plus importante pour atteindre la prospérité économique ;
• une politique de lutte contre les inégalités concerne le plus souvent les inégalités de revenus et donc de pouvoir d’achat. Les politiques de lutte contre les inégalités de revenu peuvent agir à deux niveaux : au moment de leur formation ou par la redistribution d’une partie des revenus perçus. Ce second aspect est le plus souvent mis avant car c’est ce qui concerne les impôts. En effet, les inégalités ont quasiment toujours existé mais depuis la crise de 2008 elles sont accentuées, puisque les revenus ont énormément baissé pour les pauvres par rapport aux riches. On est alors dans un contexte de méfiance et de contestation envers les impôts car la population réclament justement plus d’égalité avec par exemple une baisse des impôts et le retour de l’ISF. L’outils de mesure des inégalités le plus utilisé est le coefficient de Gini, autrement dit, il mesure le niveau d'inégalité de la répartition d'une variable dans la population. Le coefficient de Gini est un nombre variant de 0 à 1, où 0 signifie l'égalité parfaite et 1 signifie une inégalité parfaite.  

L’arbitrage entre politiques de lutte contre les inégalités et politiques de croissance économique est au coeur du débat ces dernières années, notamment suite à la crise de 2008. En effet, cette crise nous a fait entrer en période de récession et de ralentissement de la croissance, l’objectif depuis est donc de relancer l’économie et cela passe par des politiques qui favorisent la croissance. La population tend alors parfois à se sentir délaissée car ces politiques de croissance laissent en marge certaines personnes et creusent parfois les inégalités.  

Ces deux formes de politique représentent donc des enjeux majeurs pour l'Etat et la population en général, mais il y a des conflits d’interet. L’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) est un bon exemple. Ce dernier a été retiré par Emmanuel Macron pour éviter l’expatriation fiscale. Autrement dit il veut que les plus riches restent en France pour qu’il participent à l'économie française et permettent une forte croissance. C’est à donc tout à fait une politique de croissance économique.Néanmoins aujourd’hui les gens (notamment les GJ) réclament le retour de l’ISF pour lutter contre les inégalités. Ici, on voit donc bien l’enjeu de notre débat, le dilemme de l'état entre la croissance et la lutte contre les inégalités. Mais cela veut-il vraiment dire qu’il faut opposer ces deux formes de politique ?  

Qui sont les acteurs de cette question universelle qu'est le sens de la corrélation entre croissance et inégalités ?  

En premier lieu il faudrait évidemment citer les gouvernement et hommes politiques car ce sont ceux qui sont à l’origine des politiques de croissance, en effet les politiques mises en place par un certain pays pour renforcer la croissance peuvent soit mener à l’augmentation des inégalités soit à la convergence des conditions de vie et donc à l’égalité, et inversement comme nous l’avons dit précédemment, les politiques de lutte contre les inégalités peuvent soit favoriser la croissance soit ralentir l’économie.  

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