Le sol violette

Toulouse s’est doté depuis maintenant quelques années du sol-violette, sa monnaie locale. Le Sol-Violette est une monnaie locale citoyenne qui vise à dynamiser la production locale et à mettre en valeur un territoire qui s’inscrit dans une approche plus vertueuse de la circulation d’argent.

Face aux enjeux économiques liés à la monnaie, il serait légitime de s’attacher aux dimensions socio-politiques de cette monnaie locale.

Ainsi, nous analyserons d’une part la particularité du Sol-violette et, de l’autre, si cette monnaie locale assure toutes les fonctions d’une monnaie.

Tout d’abord, le Sol-violette est une monnaie complémentaire qui favorise les échanges locaux et les circuits courts. Lancée le 6 mai 2011, le Sol-Violette est devenue une monnaie d’échange solidaire locale partagée par quelque 2 500 Toulousains en cumulé sur dix ans. Le taux de change est simple à retenir : 1 euro égale 1 sol.

L’association Clas-Sol-Violette a voulu pérenniser cette action généreuse pour aider bien davantage de familles plongées dans la précarité accentuée par la crise. Elle a candidaté aux budgets participatifs de la région Occitanie. Le Sol-Violette est une monnaie fondante, en effet, elle perd de sa valeur si elle n’est pas utilisée, ainsi elle baisse de 2 % par trimestre.

Décider d’utiliser le Sol-Violette, c’est décider d’agir concrètement en faveur des structures économiques de notre région et de les aider à trouver leur identité face à l’économie globale déshumanisée. “À l’issue du premier confinement, on s’est rendu compte de l’accroissement de la précarité et de l’urgence alimentaire. Nous avons donc eu l’idée d’émettre des bons alimentaires financés sur nos propres deniers.” Effectivement, l’association a pour but d’aider certaines personnes atteinte de précarité en leur versant 30 sol-violette équivalent à 30 euros pour s’alimenter dans des épiceries partenaires.

Cependant, cette monnaie locale assure-t-elle toutes les fonctions d’une monnaie ? A priori, le Sol-Violette rempli la première condition, c’est-à-dire qu’elle est acceptée universellement dans un territoire donné qui est Toulouse. En effet, plus de 200 commerçants ont accepté le sol en complément de l’euro. On peut citer des épiceries, des bars, restaurants, théâtres, des réparateurs de vélo, etc. Il y a même des boîtes de communication, des services d’impression. Elle rempli également la deuxième condition qui est d’être immédiatement disponible et facilement stockable. On échange des euros contre des Sol-Violette auprès de commerçants partenaires qui servent de bureau de change accrédité par exemple au Crédit municipal ou au Crédit coopératif. Néanmoins, cette monnaie perd de sa valeur et baisse de 2 % par trimestre, ce qui ne l’a rend pas très stable. De plus, les commerçants n’ont pas le droit de rendre la monnaie en euro ce qui complique les échanges.

A première vue, le Sol-Violette assure être un instrument de contrat social. Il est vrai qu’une monnaie locale c’est aussi une philosophie qui vise à réduire les flux financiers et la spéculation financière. Étant donnée que cette monnaie est plutôt répandu, et commune, elle facilite les échanges. De surcroît, elle permet aussi

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