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La monnaie dans l'échange

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Par   •  14 Mars 2017  •  Cours  •  1 497 Mots (6 Pages)  •  1 291 Vues

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Chapitre 2 La monnaie dans l’échange

1. Les qualités de la monnaie

A. La confiance dans la monnaie

La confiance en une monnaie est une condition nécessaire de sa pérennité ; une crise de confiance – voire un défaut de confiance – en une monnaie peut ainsi hypothéquer sérieusement son utilisation par les agents et à terme, sa survie. La confiance en une monnaie renvoie de manière générale au regard que les agents posent sur elle et à la capacité qu’ils lui confèrent d’être acceptée par tous et en tous lieux, tout en apportant sécurité et stabilité à ceux qui l’utilisent. La confiance en une monnaie se base bien sûr sur des éléments techniques et concrets (la volatilité de son cours ou la solidité de l’économie où elle circule, par exemple), mais également sur des éléments psychologiques et sociologiques souvent plus difficiles à encadrer et réguler. En effet, les agents peuvent attacher à une monnaie des caractéristiques qui leur feront perdre confiance en elle, sans que cela ne soit nécessairement fondé : monnaie symbole de pouvoir pour une élite dirigeante, monnaie responsable d’une crise économique, monnaie manquant de crédibilité en raison des dirigeants de l’économie où elle circule qui n’inspirent pas confiance, monnaie symbole du capitalisme, monnaie assimilée à des modes de vie, etc. La confiance en une monnaie met du temps à se construire mais peut s’éroder, parfois fortement et très rapidement.

B. La stabilité de la monnaie

La stabilité de la monnaie se doit d’être approchée sous deux angles complémentaires : sa stabilité interne et sa stabilité externe.

La stabilité interne d’une monnaie renvoie au niveau d’inflation dans la zone économique où elle est émise : plus ce niveau est élevé, plus la stabilité interne est faible, et inversement. Une faible stabilité interne implique que la monnaie perd de son pouvoir d’achat régulièrement : une même quantité de monnaie permet, au cours du temps, d’acheter une quantité de plus en plus faible de biens et services.

La stabilité externe d’une monnaie renvoie à la stabilité de son taux de change par rapport aux autres monnaies, et principalement par rapport aux monnaies de référence que sont le dollar, l’euro et la livre sterling. Lorsque le taux de change d’une monnaie – c’est-à-dire le nombre d’unités de cette monnaie qu’il faut donner pour obtenir une unité de l’autre monnaie – varie peu ou varie à la hausse, elle est considérée comme ayant une forte stabilité externe. Cette forte stabilité externe implique que la monnaie, échangée sur le marché des changes contre les autres monnaies, permettra d’obtenir au cours du temps des quantités des autres monnaies toujours aussi importantes, voire plus importantes si son taux de change s’accroît. L’euro se situe dans cette configuration, de même que la livre sterling e, dans une moindre mesure, le dollar (le dollar perd en effet régulièrement de la valeur par rapport à l’euro ; il voit néanmoins sa valeur se stabiliser, voire s’accroître par rapport à beaucoup d’autres monnaies). Certaines monnaies, notamment celles des BRICS et plus largement des pays émergents, tendent à souffrir d’une stabilité externe encore fragile. Si ces monnaies semblent parfois présenter une réelle stabilité externe, des épisodes de crise de confiance (comme celui ayant eu lieu en 2013) entraînent parfois un dévissement de leurs cours par rapport aux monnaies fortes.

2. La masse monétaire et sa mesure

A. Les différentes formes de la monnaie et la masse monétaire

La monnaie recouvre diverses formes qui peuvent être divisées en deux ensembles : la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. La monnaie fiduciaire regroupe les pièces et les billets, à savoir les monnaies en lesquelles les agents doivent avoir « foi » pour pouvoir être utilisées, en raison de la déconnexion entre leur valeur faciale (valeur inscrite sur les pièces et les billets) et leur valeur intrinsèque (la valeur des matériaux composant les pièces et les billets). La monnaie scripturale ne se caractérise pas en premier lieu par la nécessité d’avoir confiance en elle mais par sa nature dématérialisée et virtuelle. En effet, la monnaie scripturale est constituée par la monnaie écrite sur les comptes des agents économiques. Il s’agit d’une monnaie sans aucune existence physique. Dans les économies modernes, la monnaie scripturale est la forme monétaire la plus répandue, les pièces et les billets tendant à être de moins en moins utilisés (cette tendance devrait en outre se poursuivre dans les années à venir du fait du développement d’innovations technologiques permettant de payer l’accès aux transports, au cinéma, etc. sans billets, sans pièces, ni même carte bancaire, mais simplement via des « puces » contenues dans les smartphones ou autres).

La masse monétaire est la quantité de monnaie en circulation dans une économie que les agents économiques peuvent utiliser pour régler leurs transactions. Cette quantité de monnaie n’est pas fixe et varie dans le temps, notamment en fonction de la politique monétaire impulsée par les autorités monétaires (les banques centrales).

B. La mesure et le contrôle de la masse monétaire par les agrégats monétaires

Afin d’être mesurée et contrôlée, la masse monétaire peut être approchée par les agrégats monétaires. Ces derniers sont des ensembles qui regroupent des actifs aux caractéristiques différentes. Il existe quatre agrégats monétaires mais trois sont principalement utilisés : M1, M2 et M3. Ces trois agrégats monétaires sont reliés par les relations d’imbrication suivantes : M3 contient M2, et M2 contient M1. Ainsi, les actifs contenus dans M1 sont aussi contenus dans M2 et dans M3 mais, à l’inverse, les actifs contenus dans M3 ne sont pas contenus dans M2, ni dans M1.

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