Esclavage moderne
Cours : Esclavage moderne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jérémy Anneix • 30 Novembre 2017 • Cours • 1 907 Mots (8 Pages) • 1 545 Vues
L’esclavage, aboli depuis plusieurs décennies maintenant, persiste encore à notre époque. Le nombre d’esclaves serait aujourd’hui de 40 millions selon le rapport de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le Walk Free Foundation et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) qui porte sur des données datant de 2016. Paradoxalement, le nombre de personnes victime d’esclavagisme à notre époque est bien plus élevé qu’aux heures les plus sombres de l’esclavagisme. En effet, nous estimons le nombre d’esclave entre le XVIè et le XIXè siècle a 12,5 millions dans le monde. 3 fois plus d’esclaves à notre époque, c’est une réalité que peu de gens connaissent. Entre autres, l’esclavage moderne se caractérise par une face beaucoup plus cachée contrairement à l’esclavage traditionnel, qui été montré au grand jour, cela faisait partie des mœurs et des codes de l’époque, ce qui ne choquait (presque) personne. De nos jours, l’esclavage se retrouve surtout dans les pays où la main-d’œuvre est bon marché comme en Inde, en Chine, au Pakistan, au Bangladesh ou encore en Ouzbékistan (Les Échos). C’est ses principaux pays qui produisent les biens de consommation exportés ensuite en Europe, aux Etats-Unis, au Japon et en Australie principalement. Cependant, le pays qui enregistre la part d’esclaves modernes la plus importante par rapport à sa population totale est la Corée du Nord avec 4,3% de Nord-Coréens concernés. Il est suivi par l’Ouzbékistan (3,9%), le Cambodge (1,6%) et le Qatar (1,3%) selon des données du rapport « 2016 Gobal Slavery Index ». Par ailleurs, 71% des victimes de l’esclavage moderne sont des femmes contre 29% de victimes masculine. De plus, nous ne parlons plus de la même forme d’esclavage ni des mêmes conditions. Ce n’est plus la couleur de peau ni l’origine ethnique qui est déterminant comme à l’époque de la traite transatlantique mais plutôt la vulnérabilité qui permet une emprise totale sur une personne. Ces personnes constituent une main d’œuvre considérable, très peu onéreuse et sans défense. Ses hommes, ses femmes et ses enfants se retrouvent souvent dans les mains des exploiteurs à cause de la misère et sont dans l’espoir d’une vie meilleure. Les exploiteurs ont quant à eux, aucune pitié à les maltraiter, les affamer ou les terroriser.
Selon cette même étude réalisée par l’OIT, 152 millions d’enfants sont victimes du travail dans le monde dont 64 millions de filles et 88 millions de garçons. Cela représente un enfant sur dix dans le monde. Ce travail se rapproche beaucoup de l’esclavage. En effet, un tiers de ses enfants âgés entre 5 et 14 ans ont quittés ou non jamais connues le système scolaire. De plus, 38% de cette même tranche d’âge effectue des travaux dangereux. Entre 15 et 17 ans, l’horaire de travail minimum est de 43 heures par semaine pour les deux-tiers d’entre eux. Le travail des enfants se retrouve surtout dans deux régions du monde : l’Afrique avec 72,1 millions d’enfants et l’Asie (inclue les régions du Pacifique) avec 62 millions d’enfants. S’en suit l’Amérique (10,7 millions), l’Europe et l’Asie centrale (5,5 millions) et les Etats arabes (1,2 millions). Cependant, le nombre d’enfants travailleurs diminue chaque année, en 2008 il était question de 215 millions contre 152 millions en 2016.
Contrairement à ce que nous pouvons penser, ce fléau n’épargne pas l’Europe. C’est dans l’Union Européenne que le risque d’esclavage moderne a le plus augmenté à l’échelle mondiale selon une étude de Verisk Maplecroft provenant d’une agence américaine. Cette étude a pris en compte 198 pays et a évalué la force de leurs lois, l’efficacité de leur application et la gravité des violations. Le résultat a indiqué une hausse de la pratique esclavagisme dans pas moins de 20 pays d’Europe. La situation est surtout préoccupante en Europe de l’Est notamment avec la crise des réfugiés. Ce sont dans les pays d’entrée des migrants que les risques sont les plus élevés, c’est-à-dire en Bulgarie, en Roumanie, à Chypre, en Grèce et en Italie. Beaucoup de migrants se sont endettés auprès des passeurs pour franchir la frontière et vivent dans la pauvreté et la misère. Toutefois, les grandes économies de l’UE sont également touchées, notamment le Royaume-Unis et l’Allemagne qui sont passés de la catégorie « faible risque » à la catégorie « risque moyen ». Par ailleurs, des failles et des ignorances ont été révélé au sein de l’inspection du travail au Royaume-Unis, tandis que l’Allemagne a connu un accroissement de ses cas de traite et de servitude.
Pour finir, la France n’est pas épargnée. Le Walk Free Foundation dénombre 12 000 personnes victimes d’une forme moderne d’esclavage. « Dans notre pays, des mineurs, des femmes et des hommes sont contraints de se prostituer, des jeunes filles sont réduites en esclavage domestique, des personnes vulnérables souvent en raison d’un handicap se trouvent en situation de travail forcé, des enfants sont contraints à la mendicité et à la délinquance », des propos rapportées de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et résumant la situation d’esclavage moderne en France.
Les principales formes d’esclavage moderne sont le travail forcé, l’esclavage pour dette, l’esclavage sexuel, l’esclavage domestique, le mariage forcé. Le travail forcé est la forme la plus pratiqué, la prostitution la plus rentable. Selon l’OIT, le travail forcé doit consister en trois éléments : la réalisation d’un travail ou d’un service, la menace d’une peine quelconque et une absence de consentement de la part du travailleur. « Le comité contre l’esclavage moderne » évoque le travail forcé par les personnes contraintes sous la menace d’effectuer des travaux difficiles dans des conditions parfois dangereuses. Généralement, le travail forcé se retrouve dans les secteurs agricoles, miniers, de l’industrie et du bâtiment. De nombreux travailleurs se retrouvent aussi dans le travail à domestique et aussi sur les bateaux de pêche. Ses travailleurs travaillent à la limite de leur force. De plus, ce même comité affirme que la rétribution est inexistante et ils sont souvent enfermés, privés d’identité, soumis à des violences physiques et psychologiques. Ses esclaves peuvent être retenus pas des moyens plus subtils tels que la manipulation de dettes, la rétention de papiers d’identité ou la menace de dénonciation aux autorités migratoires. Le travail forcé abrite de nombreuses victimes mineures. 25 millions de personnes sont concernés par le travail forcé sur les 40 millions d’esclaves.
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