Dans quelle mesure le recours au protectionnisme est-il souhaitable?

          La création d’institutions internationales comme le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT), devenue l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995 a favorisé le libre-échange. En revanche, la crise financière de 2008 et ses effets dépressifs sur les économies ont fait resurgir les mesures protectionnistes. Le protectionnisme désigne toute forme d'intervention de l'Etat sur les échanges du pays avec l'extérieur , qu'il s'agisse de barrières à l'importation comme les droits de douane ou les restrictions quantitatives ou d'aides à l'exportation comme les subventions. Nous allons nous demander s'il est toujours profitable à l'économie et aux autres acteurs d'un pays de mettre en place du protectionnisme. Nous verrons tout d'abord qu'il peut être souhaitable d'utiliser des mesures protectionnistes, puis nous montrerons que ce dernier n'est cependant pas toujours bénéfique.

          Alors que les économistes Adam Smith et David Ricardo, avec la théorie des coûts comparatifs, avaient démontré les vertus du libre-échange, Friedrich List montre que le protectionnisme peut permettre le développement des industries naissantes. C'est alors que Nicolas Kaldor reprend des arguments proches pour permettre la reconversion des industries vieillissantes. En conformité avec les théories de Smith et Ricardo, l'ouverture internationale revient à se spécialiser. Ce qui conduit à abandonner certaines productions dans lesquelles le pays n'a aucun avantage (absolu ou comparatif).

  En effet, selon List, si un pays souhaite développer une nouvelle activité, il devra temporairement la protéger étant donné que  les industries naissantes sont encore trop « fragiles » pour faire face à la concurrence extérieure car elles doivent supporter des coûts de lancement importants. Celles ci, afin de devenir compétitives, doivent alors atteindre un certain volume de production afin d'être rentables. Sans le protectionnisme, les produits étrangers déjà rentables arriveraient dans le pays à un prix inférieur à celui de la production locale faisant ainsi concurrence aux entreprises naissantes. Par conséquent, les nouvelles entreprises seraient amenées à disparaître rapidement. Il faut alors protéger ces industries naissantes jusqu'au moment où elles auront atteint un volume de production suffisant afin de devenir compétitives. Elles pourront alors enfin faire face à la concurrence extérieure des autres pays.

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