Comment analyser et expliquer les inégalités?
Cours : Comment analyser et expliquer les inégalités?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elsouette • 23 Mai 2017 • Cours • 4 354 Mots (18 Pages) • 1 014 Vues
Chapitre 6: Comment analyser et expliquer les inégalités ?
Introduction
La question des inégalités a toujours été au centre des débats politiques des pays démocratiques qui sont fondés sur l’égalité des droits de tous les citoyens. Mais où subsistent des inégalités économiques, sociales. Ces inégalités sont-elles justifiées? Sont-elles nécessaires ou nocives au fonctionnement de nos sociétés? Jusqu’à quel point devons-nous accepter / réduire les inégalités?
Comment appréhender les inégalités, que l’on doit distinguer des différences et des discriminations ?
Une différence (être un homme / une femme) devient une inégalité si cela se traduit en termes d’avantages / désavantages dans certaines circonstances : sur le marché du travail, à l’école par exemple.
Les inégalités sont des différences de situation des individus en raison des ressources qu’ils détiennent ou auxquelles ils ont accès (revenus, patrimoine, emploi, logement santé, culture etc …).
Les discriminations sont des différences de traitement illégitimes, illégales. Elles sont souvent à la source des inégalités, mais toutes les inégalités ne reposent pas sur des discriminations (taux de chômage des immigrés dû aussi à un niveau diplôme + bas, salaires des femmes à des filières moins rémunératrices,en plus des discriminations).
Nous mesurerons, dans un premier temps, les inégalités de façon la plus objective possible, ce qui n’est pas chose simple.
Puis on analysera leurs évolutions : y a-t-il plus ou moins d’inégalités aujourd’hui ? Quelles types d’inégalités ? Comment expliquer ces évolutions?
I- Des inégalités multiples et cumulatives
1- Les inégalités économiques
A - Les inégalités de revenus : doc 1-2-3-4 p 276-277
Ne pas confondre revenus, salaires et patrimoines.
Les revenus sont divisés en:
R du travail (salaire)
R du capital (loyers, dividendes, intérêts…)
R de redistribution (retraites, allocations de chômage ou de logement, RSA…)
Le procédé le plus pertinent consiste à prendre en compte tous les revenus, après prélèvements obligatoires (impôts directs et cotisations sociales) et redistribution (les prestations sociales).
Il faut prendre en compte la taille du ménage car les revenus sont mesurés, consommés dans le cadre du ménage (la famille par exemple). Ceci grâce aux unités de consommation (1unité pour un adulte, 0,5 ensuite …).
Ceci permet donc de déterminer le revenu disponible par unité de consommation, qui mesure assez bien le niveau de vie au sein d’un ménage. (Doc 5 et 6 p. 278)
Revenu disponible = Revenus primaires (revenus du capital et du travail) + revenus de transferts (redistribution) – impôts et cotisations sociales
- La première façon de mesurer les inégalités consiste à utiliser des quantiles (déciles, centiles) Voir Flash méthode p. 369. Faites les deux exercices pour vérifier que vous avez bien compris ces notions.
1°décile = Revenu maximum des 10% de la population la plus pauvre
5°décile = la médiane (qui divise en deux la population : 50% ont un revenu supérieur à la médiane et 50% ont un revenu inférieur à cette médiane).
9°décile = revenu minimum des 10% de la population la plus riche
D9/D1 = rapport inter-décile qui mesure l’écart entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres.
- Le deuxième indicateur de lecture des inégalités est la courbe de Lorenz (voir TD n°2 p 289 + Flash méthode 16 p. 384).
Plus la courbe est bombée et plus les inégalités sont fortes. En ordonnée on a le % cumulé des revenus, tandis que sur l’abscisse il y a le % cumulé des ménages.
Plus le coefficient de Gini est proche de 1, plus la concentration des revenus est forte, et donc plus il y a une répartition inégale de ces revenus.
Les pays Scandinaves, l’Autriche et les Pays-Bas sont les pays où il y a le moins d’inégalité du revenu. Tandis que les EU, le Portugal et l’Italie sont les pays les plus inégaux de ce point de vue.
B - Les inégalités de patrimoine qui renforcent les inégalités de revenus (doc 7-8 et 9 p. 279)
Le patrimoine désigne l’ensemble des biens et des dettes que possède un agent économique à un moment donné (c’est donc un stock).
Le patrimoine des ménages est divisé en:
-actifs non financiers : logement, fonds de commerce, terres…
-actifs financiers : comptes bancaires divers, titres …
Le patrimoine a plusieurs fonctions :
Professionnel (fond de commerce…)
De sécurité (logement…)
De rapport (pour rapporter de l’argent, donc financier)
Le patrimoine varie selon le revenu, les dépenses et l’héritage.
Le patrimoine net = patrimoine brut – dettes.
Les inégalités de patrimoine sont plus fortes que celles des revenus car le patrimoine s’accumule au fil du temps, notamment grâce à la transmission du capital familial.
En France, 10% des ménages les plus riches possèdent 46% du patrimoine global (+500 000 euros en moyenne). Les 10% les + pauvres possèdent 0,1% du total (2700 euros en moyenne par ménage).
Le chiffre est encore plus élevé en Italie (10% des ménages possèdent plus de 50% du patrimoine total).
C – Les inégalités face à l’emploi
La vulnérabilité au chômage, l’employabilité, le type d’emploi occupé (forte / faible reconnaissance sociale, forts / faibles revenus) varient selon :
- Diplôme, niveau de qualification
- Milieu d’appartenance (PCS, classe sociale).
- Sexe
- Age : les jeunes sont plus touchés par le chômage, les seniors également.
- Origine « ethnique » : discriminations raciales fréquentes.
Au final, on a un marché du travail très discriminant où règnent de nombreuses inégalités qui touchent principalement, les sans diplômes, les étrangers, les jeunes et les femmes.
Les inégalités face à l’emploi jouent un rôle très important dans la détermination des autres inégalités : favoriser l’accès à l’emploi est donc vital pour lutter contre les inégalités.
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