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Avant le droit de vote.

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Par   •  12 Juin 2017  •  Cours  •  2 754 Mots (12 Pages)  •  1 028 Vues

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AVANT LE DROIT DE VOTE

Les femmes ont longtemps été évincées des droits civiques, elles ont beaucoup bataillé pour obtenir l'égalité avec les hommes. En 1789, la société vit de grands bouleversements et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est publiée, cependant elle ne prend pas en compte les femmes. Olympes de Gouges, femme et révolutionnaire, brave la bienséance révolutionnaire en publiant une parodie de l'auguste sous l'intitulé : « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », avec une dédicace à la reine Marie-Antoinette, où l'on peut lire: « La femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune » .

Pourtant, après la Première Guerre Mondiale, après avoir durement travaillé pour remplacer les hommes partis au front, les femmes réclament le droit de vote.

En 1919, le pape Benoît XV s’est prononcé en faveur du vote des femmes. Entre 1918 et 1940, pas moins de six propositions de loi ont été votées par la chambre des députés. Condition nécessaire mais insuffisantes : le texte devait ensuite passer au Sénat. Cependant les sénateurs rejetteront toutes ces propositions. Alors que traditionnellement la droite est conservatrice, et la gauche progressiste, c’est pourtant le parti radical, au centre gauche, qui fera obstacle. Il domine alors le Sénat. Il refuse le vote des femmes car il ne les juge pas comme des citoyens, ou plutôt des citoyennes autonomes, mais au contraire influençables. Ce rejet n'est pas unique, loin de là. Il se renouvellera en 1925, 1932 et 1935 !

   Dans les années 1930, influencée par les suffragettes anglo-saxonnes, des femmes revendiquent l'accès à la citoyenneté, ne pouvant se résoudre à la résignation. C'est le cas de Louise Wess qui multiplie les actions féministes. Après s'être présentées aux élections législatives de 1935, bien que n'étant pas éligibles, elles entraînent avec elles des suffragettes à l’hippodrome de Longchamp pour réclamer le droit de vote et "conquérir un nouveau statut civil et politique".

En 1936, alors même qu'elles ne sont pas électrices, trois femmes entrent au gouvernement de Léon Blum, dont Irène Joliot-Curie, nommée sous-secrétaire d’Etat à la recherche scientifique, et Cécile Brunschvicg, sous-secrétaire d’Etat à l’Education nationale. D'après la femme de lettre et féministe Yvonne Dornès :

« C’était un paradoxe extraordinaire de penser qu’elles étaient bonnes pour faire des ministres, et pas pour être des citoyennes à part entière. »

La seconde guerre mondiale fut lancée en 1939, durant l'occupation Allemande de la France, les femmes ont joué un rôle important dans la Résistance française. Bien moins nombreuses que les hommes, les femmes représentaient tout de même 15 à 20% des résistants français et environ 15 % des déportés politiques. Venues de tous les horizons sociaux et « portées par un devoir citoyen sans en avoir les droits », elles assument dans la clandestinité des tâches d'intendance plutôt que de commandement. Elles cachent, hébergent, nourrissent, soignent, font parvenir les lettres, approvisionnent les résistants et assurent pour les mouvements des travaux de secrétariat. Elle sont donc cantonnées à des rôles subalternes.

D'autres femmes encore sont dactylographes ou agents de liaison. En effet, elles sont moins soupçonnées par les forces adverses que les hommes. Certaines femmes prennent même les armes comme Germaine Lemaire qui tua un officier allemand en juin 1940.

Beaucoup de ces femmes réussirent à associer vie privée et vie active et formèrent des «duos » de résistants avec leur mari comme Lucie et Raymond Aubrac (qu’elle sauve de la prison nazie en tuant quatre soldats allemands).

Bien que le colonel Rol-Tanguy ait déclaré dès la Libération en parlant des femmes que «sans elles, la moitié de notre travail eût été impossible ». Les résistantes sont les oubliées de la seconde guerre mondiale et leur engagement fut peu valorisé à la Libération. En effet, seulement six femmes sont nommées Compagnons de la Libération sur 1059 au total. Cependant, Le Général de Gaulle appréciait les femmes qui avaient fait leurs preuves pendant la guerre et dans la Résistance, mais beaucoup moins les suffragettes. Le courage de ses femmes, leur volonté et leur détermination seront de ce fait, enfin récompensées, le 21 avril 1944...

Après le droit de vote

Pour voter, les femmes se montrent plus abstentionnistes que les hommes. Cette constatation vaut pour toute la IVe République et ne s'atténue pas au début de la Ve. Lors du premier tour des élections législatives de 1962, les partis de gauche recueillent seulement 38 % des votes féminins contre 48 % des votes masculins. En 1965, lors du second tour de l'élection présidentielle, 61 % des femmes se prononcent en faveur du Général, contre 49 % des hommes. Jusqu'en 1969, toutes les voix convergent pour montrer que de Gaulle peut vraiment compter sur les femmes.

Cet attachement au général s'explique par plusieurs facteurs sociologiques.

Tout d'abord, les femmes sont encore peu nombreuses à exercer une activité professionnelle et c'est surtout dans le milieu du travail que l'on parle beaucoup de politique.  Ensuite, à l'époque, les femmes avaient un bagage scolaire plus léger que les hommes et elles n'avaient donc guère d'intérêt pour la chose publique. C'est peut-être aussi un facteur moral et religieux, qui les poussaient à voter pour les conservateurs de droite. Et puis nos concitoyennes n'aimaient guère les partis politiques et les fauteurs de troubles. Elles étaient souvent gaullistes et elles détestaient la politique politicienne, et la plupart pensait comme André Malraux : « ni la droite, ni la gauche : le pays ».

Les femmes obtiennent aussi le droit d'être éligibles mais elles ne se bousculaient pas pour se faire élire.Il y avait seulement 8 femmes sur 170 députés (Nicole de Hautecloque, Suzanne Ploux, Jacqueline Thome-Patrenotre..)

Le départ du général de Gaulle va changer le comportement des femmes. Elles sont plus nombreuses à affronter le suffrage universel et leurs choix sont plus orientés à gauche. Aux législatives de 1981, 58 % d'hommes et 54 % de femmes se sont prononcé pour la gauche.

Les femmes sont enfin libérées. Elles sont devenues adultes, elles choisissent en toute indépendance leur avenir et celui de leurs enfants. Elles découvrent la dure réalité du monde du travail, du syndicalisme, cela font d'elles des actrices à part entière de la vie politique tant locale que régionale, nationale ou européenne.

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