Adam Smith et les physiocrates

La réflexion économique a connu de nombreuses évolutions à travers les époques. Elle va apparaître pour la première fois chez les Philosophes grecs tel que Aristote et Platon, qui étudient l’économie domestique et la cité. Au moyen Age, c’est la morale chrétienne qui inspire la pensée économique, et entre le 16ème et le 18ème siècle, elle donne naissance au mercantilisme qui préconisent l’abondance de l’or. C’est au milieu du 18ème siècle, qu’on assiste à la première analyse économique globale et structurelle sous forme de circuit naturel : c’est la physiocratie. La physiocratie, qui est constituée du mot physis qui veut dire nature et cratos qui veut dire gouverner,  est un courant qui va prôner la nature comme étant la principale source de richesse d’une société. La pensée d’Adam Smith, considéré comme le père de l’économie classique, va s’inspirer fortement des théories des physiocrates tels que François Quesnay ou celles du Dupont de Nemours.

 Cependant, peut-on dire qu’Adam Smith fait partie des physiocrates ?

Nous verrons premièrement les ressemblances des théories physiocrates avec la pensée économique d’Adam Smith, puis nous verrons dans un deuxième point que la réflexion smithienne reste tout de même différente de celles des physiocrates.

1. La physiocratie et la pensée économique d’Adam Smith : deux courants qui présentent des ressemblances

1. La physiocratie et les lois naturelles

Ce courant est né suite à la critique faite par les philosophes des Lumières quant au mercantilisme.

En effet, à partir du 18ème siècle, on assiste à un développement de la raison et notamment de la pensée philosophique. Plusieurs économistes vont  forger une analyse économique en totale contradiction avec le mercantilisme. Boisguilbert, dans son ouvrage « Détails de la France » de 1697, va dénoncer le fonctionnement de l’Etat, une grande première. Ceci va alors faire paraitre les prémices d’une critique qui vont donner lieu à un autre courant qui est la physiocratie.

Ce courant de pensées va voir le jour à travers un écrit de François Quesnay en 1758 qui se nomme « tableau économique » où il décrit la circulation des richesses entre les différentes classes de la société. Mais le premier homme a utilisé le terme « physiocratie » sera Dupont de Nemours, l’un des disciples de François Quesnay

La physiocratie est décrit par ces deux hommes comme étant un courant de pensées qui a pour principe de base la nature, le fondement de base de l’économie est son caractère naturelle. Pour eux, l’intervention de l’Etat, ne doit pas se faire sentir si l’on souhaite avoir une économie développée et une société abondante. Tout irait pour le mieux si on laissait les principes naturels sans entraves. Nemours dira « il faut laisser faire, laisser passer », c’est-à-dire laisser les individus libres sans une grande intervention de l’Etat et empêcher tout ce qui freine les échanges, notamment les barrières douanières. Pour limiter les entraves, une politique va être menée qui maintient l’idée de base que si L’Etat taxe moins, l’économie se portera mieux et qui est donc contre le protectionnisme. Autrement dit,  les principes/lois naturels seraient les seuls éléments pour qu’une économie soit prospère.

On a là le début d’une forme de libéralisme où on va commencer petit à petit à prôner le libre-échange et l’abaissement des taxes douanières pour pouvoir échanger sans difficultés. Ce libéralisme va inspirer les théories d’Adam Smith et notamment celle de « la main invisible ».

1. La main invisible d’Adam Smith

Adam Smith est considéré comme le père de l’économie notamment grâce à son ouvrage « La richesse des Nations » écrit en 1776 qui le propulsera vers un énorme succès et qui va apporter un réel changement quant à la perception de la pensée économique. Cependant, il faut savoir que les théories d’Adam Smith sont très fortement inspirées de celles de ses prédécesseurs notamment celle de Quesnay.

En effet, comme pour les physiocrates, Adam Smith va également rompre avec les mercantilistes en affirmant  que l’économie serait inconsciemment guidée par des lois naturelles qui lui permettent de s’autogérer seule si on la libère de toute entrave de L’Etat.  Ces lois naturelles se regroupent dans ce qu’il appelle « la main invisible ». Adam Smith va appliquer cette théorie à l’échelle du commerce international.  Pour lui, il y a un intérêt considérable à permettre la circulation des marchandises et à rompre avec le protectionnisme. En effet, si on baisse les taxes douanières, on va pouvoir acheter le moins chère possible et exporter nos produits à travers le monde, ce qui est le libéralisme.

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