Un sociologue Français Pierre Bourdieu
Fiche : Un sociologue Français Pierre Bourdieu. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eljouna • 14 Mars 2016 • Fiche • 1 276 Mots (6 Pages) • 1 005 Vues
Amador Jonathan
Spat séance 10
Pierre Bourdieu est un sociologue Français qui a influencé de manière considérable les sciences humaines et sociales. Il a été Directeur d'études à l’école des hautes études en sciences sociales et
professeur au Collège de France.
Ses travaux portent sur les mécanismes de la hiérarchie, il insiste sur l’importance des facteurs culturels et symboliques.
Il est à l’origine des grands concepts de la sociologie comme la notion d’Habitus, d’Agent ou bien encore la notion de Capital culturel et de Violence symbolique. Ses ouvrages principaux sont La Reproduction (1970), La Distinction. Critique sociale du jugement (1979), ou bien encore La Domination masculine (1998).
L’extrait proposé s’intitule «L’opinion publique n’existe pas » qui est extrait de Questions de sociologie (1973).
Dans ce passage, Bourdieu s’interroge sur la pertinence des sondages d’opinions (1) et propose d’en interroger les trois postulats pour démontrer sa thèse : on ne peut pas sonder l’opinion publique car elle n’existe pas sous la forme présenté actuellement.
Le premier est qu’une enquête d’opinion suppose que tout le monde est apte à formuler une opinion
Le second est que toutes les opinions se valent ce qui apparaît comme nécessaire à la démocratie mais que Bourdieu remet en question
Le troisième postulat est que ceux qui réalisent les sondages auprès d’un panel , pensent unilatéralement qu’il y a un consensus sur les problèmes et qu’il faut donc poser telle ou telle question : Un sondage légitime une question.
Bourdieu estime que les reproches que l’ont fait aux sondages d’opinion sont d’ordre technique par exemple la représentativité de l’opinion ou bien encore la façon dont est posée telle question ce qui induit la réponse et biaise ainsi ledit sondage. Pour Bourdieu ces méthodes transgressent « le précepte élémentaire de construction d’un questionnaire » puisque on « doit laisser la chance à toutes les réponses. » Ainsi toutes les réponses ne sont pas acceptées la question et les réponses sont délimitées dans un certain cadre construit par ceux qui produisent les sondages qui sont eux-mêmes subordonnés à un type de sondage demandé. La conjoncture sociale, économique et politique dicte la tenue d’un sondage. A ce titre, Bourdieu prend l’exemple des sondages sur le système d’enseignement. Il a entrepris un travail d’archive et a constaté que depuis Mai 68 plus de deux cent questions relatives à l’éducation ont été posées contre moins d’une vingtaine entre 1960 et 1968 ce qui peut s’expliquer par les raisons des manifestations de 1968 (contestation des conditions d’études des universitaires) . Bourdieu nous dit qu’une question ne peut être posée si elle est devenue un problème politique.
ensuite Bourdieu dit qu’au travers d’une analyse statistique il a remarqué que les questions posées étaient directement liées aux préoccupations politiques du personnel politique. Ainsi selon lui les questions qui méritent d’être posées ne le sont pas au profit de questions et réponses biaisées par des intérêts politiques. De plus , pour l’auteur les sondages croient en « la sommation purement additive des opinions individuelles » alors qu’il estime qu’un pourcentage donné fait référence à un moment donné selon une conjoncture particulière il estime que le pourcentage est un artefact et qu’il est peu pertinent de représenter l’état de l’opinion par un pourcentage. Pour le personnel politique le sondage est vu comme un moyen de gouverner. Ainsi le personnel politique jauge l’opinion pour légitimer une politique. Bourdieu établi un parallèle entre « dieu » et « l’opinion publique » il détourne la phrase « Dieu est avec nous « en « L’opinion publique est avec nous » ce qui démontre l’importance des sondages pour le personnel politique.
ensuite , l’auteur essaye d’identifier les raisons qui produisent l’effet de consensus généré par les sondages selon trois postulats (voir ci-dessus) et approfondi son analyse en démontrant que l’on peut ne pas avoir d’avis sur une question type. Il faut prendre en compte les non-réponses ce que ne font pas les instituts de sondage tout comme les consultations électorales. Il constate que le taux de non-réponses est plus élevé chez les femmes que chez les hommes de plus il constate que les réponses données doivent prendre en compte le contexte socio-culturel des personnes interrogées. Ainsi il constate que « plus une question porte sur des problèmes de savoir, de connaissance, plus l’écart est grand entre le taux de non-réponses des plus instruits et des moins instruits, l’inverse est visible quand il s’agit de questions sur des problèmes d’éthiques. » Globalement on observe que plus une question soulève des passions dans pour une catégorie sociale déterminée plus le taux de non-réponse sera élevé. Observé ce taux est un indicateur de ce que représente la question pour une catégorie donnée on pourrait considérer que le taux de non réponse est un révélateur de tabous.
L’analyse scientifique des sondages montrent que les questions sont réinterprétées vis-à-vis des différentes classes sociales. De cette manière les classes supérieures voient dans les questions éthiques des problèmes politiques tandis que les problèmes politiques sont identifiés comme des problèmes d’éthiques par les classes inférieures car les questions sont mal posées par les sondages.
Plus loin , Bourdieu aborde la notion de compétence politique qu’il définit comme la légitimité intériorisé à émettre une opinion sur un sujet politique. Il prend pour exemple les divers courants politiques en expliquant qu’un étudiant engagé politiquement dans un mouvement de gauche pourra aisément reconnaître et différencier les différentes fractions de la Gauche tandis qu’un cadre moyen reconnaîtra et différenciera une infime partie du mouvement de Gauche. Ainsi une élection rassemble des personnes aux profils et aux compétences différentes qui n’ont pas les mêmes critères d’évaluation ou la même grille de lecture qui conduit la représentation de la chose jugée.
Bourdieu pense que pour produire une opinion il faut penser et se représenter la chose questionnée dans le bain socio-culturel dans lequel on vit cette méthode pourra être un meilleur indicateur de l’opinion que de vouloir érigé une fausse objectivité avec des termes neutres pour ne pas influencé la personne questionnée.
Par la suite, le sociologue identifie les raisons pour lesquels les sondages sont peu pertinents, il estime que « les enquêtes d’opinion saisissent très mal les états virtuels de l’opinion ». Pour lui, l’opinion se constitue dans des situations de crise où la conjoncture nous force «prendre position ». Lorsque l’on choisit une opinion on choisit un groupe qui se définit politiquement c’est le processus de politisation de l’individu on peut déduire que la formulation d’une opinion est une formulation d’un rapport de force sur une question et plus cette question nous intéresse plus on sera enclin à formuler une opinion car on s’estimera davantage compétent.
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