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Vivre sans passion.

Dissertation : Vivre sans passion.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Mars 2017  •  Dissertation  •  2 076 Mots (9 Pages)  •  1 328 Vues

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vivre sans passion.

Cette affirmation sous-entend la fin de toute une série de forces auxquelles nous sommes soumis tels que les désirs et affects. Elle met en ce sens un terme à la recherche des plaisirs voire du bonheur. Ces conditions de vie rappellent celles du dépressif qui, par manque de motivation et de sensation est capable de laisser libre-cours à son auto-destruction. Par conséquent une vie sans passion est a priori une vie déraisonnable. D’un autre côté, Alphonse Karr romancier et journaliste français du XVIIIème siècle écrit dans la maison de l'Ogre (1890) : « la raison désire l'honnête et l'utile; la vanité et la passion portent au voluptueux et à l'excessif », cela nous laisse à penser que vivre sans passion ne serait pas si néfaste que nous venons de le voir. Prendre positivement ou négativement parti pour cette affirmation semble maintenant impossible. Nous tâcherons de mettre en évidence les raisons pour lesquelles le concept de la vie sans passion est si controversant et controversé.

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Le premier fait avancé est que vivre sans passion peut-être perçu comme une négation de la vie et une stricte impossibilité, opposée aux déterminations de l'homme. Si nous prenons en effet le terme "passion" au sens des phénomènes auxquelles nous sommes passifs, elles apparaissent alors comme des déterminations. Celles-ci sont externes à nous-même. Nous ne choisissons pas nos émotions, nous ne choisissons pas d'éprouver des préférences pour une personne A, un objet B ou une activité C ; nous ne choisissons pas la maladie. L'Essais sur le libre arbitre publié en 1886 de Schopenhauer traite de ces affirmations. L'auteur parle de la source de la volonté, comme intègre à l’individu mais foncièrement inconnue par celui-ci et déterminée par des facteurs extérieurs. Spinoza avec sa fameuse métaphore de la pierre dans l'une de ses lettres à Schuller renchérie ces propos qui montrent la détermination de l'homme dans ses choix et ses actes par des facteurs inconnus. Une expression explicitant notre propos est « j’ai suivi cette voie par passion / je fais cela par passion ». Lorsque l’on tente de savoir les raisons concrètes suggérées par le mot « passions », la réponse fréquente sera : « je ne sais pas, c’est venu comme cela ». Le proverbe « l’amour à ses raison que la raison ignore » est aussi un bon exemple. La passion semble être une caractéristique intrinsèque de l'homme. Elle fait de lui un être passif dont les actions et réactions sont indépendantes de sa personne et dont il n’est pas nécessairement conscient. Cependant cela remet en cause la responsabilité de l’homme. En effet, si l’homme est inconsciemment mais nécessairement soumis à ses passions, est-il responsable lorsqu’il commet un crime passionnel ? A défaut de répondre à cette question, nous nous contenterons de souligné le problème qu’elle nous impose qui est que nous ne pouvons pas réduire l’homme à un individu purement et simplement passionnel. Cependant nous continuons de blâmer l’être qui vit sans passion, car ces dernières nous paraissent inévitablement nécessaires.

L’exemple du dépressif exposé en introduction est intéressant à développer ici car paradoxal . L’individu souffre en effet d’une passion (la maladie nommée dépression ) qui consiste à ne plus avoir de passions. La vie sans passion est donc un handicap et les passions une force ? Dans le tripartisme de l'âme d'Aristote il y a une distinction de l'âme végétative, de l'âme sensitive et de l'âme intellectuelle. Ainsi, lorsque nous avons faim, ce serait un signal de l'âme végétative à l'âme sensitive que nous pourrions interpréter comme une manifestation de notre volonté de vivre. Or, la perte d’appétit peut consister en un symptôme de la dépression. Pour continuer sur le concept des passions comme une force, nous pouvons aussi nous baser sur le travail d’Hegel dans La raison dans l'Histoire (1830). Il écrit alors que « Rien de grand ne s'est fait sans passion ». Plus communément encore, nous entendons les expressions suivantes : "iel vit de sa passion" "iel le fait bien parce que c'est ça passion, iel consacre sa vie à sa passion" etc…qui montrent bien que la passion peut consister en une force motrice vitale. Une force qui dans une expérience finie, nous permettrait d’exister et non pas seulement d’être. Nous rejoignons alors Spinoza et son conatus. Le désir serait comme il le dit "l'essence de l'homme" et c’est en désirant que l'homme déploierait sa volonté d'exister et sa persévérance. Nous pouvons donc considérer que les passions est une force vitale qui nous maintient.

Cependant, le discours d’Aristote place les passions, dans les deux parties inférieures de l'âme: végétative et sensitive. Alors que vivre sans passion apparait contre-productif, malsain et impossible, celles-ci sont toujours dépeintes comme une faiblesse d'esprit : "végétative" _la plante étant la forme de vie la plus méprisable dans l'antiquité grecque; son opposé est la raison. L'association de passion au sens de phénomènes auxquels nous sommes soumis n'est pas exhaustive. Pour comprendre la position d' Aristote, il faut se fier au sens étymologique du terme qui est la souffrance, la maladie. Nous comprennons mieux alors ce rapport au corps par rapport à celui de l'âme. Vivre sans passion c'est ne plus vivre dans la souffrance et dans la soumission à ses désirs et affects. Nous pouvons constaté que la poursuite excessive des plaisirs et désirs est presque toujours sanctionnée dans la littérature: Dom Juan par exemple termine en enfer après avoir vécu une vie de débauche absolue.

Ce que nous discernons surtout, ce sont des règles morales transmises par la société. Il y aurait donc un rapport entre la maîtrise des passions et la société dont la cause serait la raison. Prenons l'exemple du fou. Le fou est celui qui dans sa société ne se comporte pas de manière commune et adéquate aux moeurs et entretient une passion pour ses passions. Or ces règles de vie, moeurs nous permettent de nous anticiper les uns les autres et de moins nous sentir en insécurité. C'est le principe du contrat social de Rousseau. Donc en société, il faut suivre une morale qui soit la meilleure pour la survie de la société. Niezstche écrit dans la Généalogie de la morale

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