Suffirait-il de satisfaire un maximum de nos désirs pour être heureux ?

Suffirait-il de satisfaire un maximum de nos désirs pour être heureux ?

        On croit souvent que c’est en satisfaisant un maximum de nos désirs que nous allons être heureux.

        Toutefois on ne pense pas à ce qu’il se passera une fois le désir satisfait. Le désir étant accompli, on va chercher une autre chose inatteignable pour pouvoir le désirer mais on repassera à autre chose une fois obtenue et ça ainsi de suite. On se dira surement que si on a pu l’avoir si facilement c’est que ce n’était pas une chose aussi incroyable que l’on ne le pensait. Quand on aura ce que l’on désirer plus que tout on pourra aussi se demander si en fin de compte ce qu’on désirer était nécessaire. C’est pour cela qu’un désir satisfait apportera d’autres désirs à satisfaire.

        L’enjeu est donc de savoir s’il suffirait de satisfaire tous nos désirs pour être heureux.

        Peut-on en rester à une telle impasse ? Le fait de satisfaire un maximum de nos désirs nous rendrait certes heureux mais pour combien de temps ? Ces désirs une fois accompli auront quel effet sur nous ? Nous serions heureux pour la fin de notre vie ou bien nous chercherons à avoir une plus grande satisfaction en réalisant plus de nos désirs ?

        Parlons du bonheur, selon le slogan de la marque Président « Bien manger c'est le début du bonheur » Le point de départ du bonheur serai donc pas de manger c'est-à-dire satisfaire un besoin de vital mais de bien manger  c'est-à-dire satisfaire un désir. Ça voudrait donc dire que le bonheur dans la satisfaction des désirs et non celle des besoins. Par exemple, boire un verre d'eau c’est un besoin naturel mais boire un jus de fruit c’est un désir, marché pour aller à l'école et un besoin mais vouloir se téléporter est un désir. En fait, c'est une tendance qui nous pousse vers ce qui est nécessaire. Il revient de manière identique et est indifférent à l'objet de satisfaction. Par exemple si on a vraiment soif, on a besoin de quelque chose pour s'hydrater, on s'en fiche que ce soit de l'eau plate ou de l'eau pétillante. Alors que le désir lui c'est une tendance qui pousse vers le contingent (qui peut se produire ou non) il est changeant et focaliser sur un objet précis mais revenons à notre slogan il dit que bien mangé c'est que le début du bonheur c'est pour les sous-entendre que pour être heureux il faudrait satisfaire non pas un désir mais tous nos désirs mais en réalité on se trompe et on confond plaisir et bonheur par exemple nous pouvons très bien éprouver du plaisir en mangeant une tablette de chocolat tout en étant malheureux parce que on vient de se faire quitter.

        Maintenant parlons du désir, tout d'abord il faut savoir que le désir nait d'un manque : c'est une tendance vers ce qui nous est extérieur ce que l'on ne possède pas. On aspire vers l'avenir vers ce que l’on n’a pas encore. Platon donne cette définition du désir: « L'objet du désir, pour celui qui éprouve ce désir, est quelque chose dont il ne dispose pas et il n'est pas présent, bref quelque chose qu'il n'a pas et qu’il n’est pas lui-même, quelque chose dont il est dépourvu. » Cette définition on peut l'illustrer par un mythe raconté par Aristophane  dans le Banquet de Platon. Dans ce passage les deux philosophes s'interrogent sur l'origine de l'amour : De quel manque provient le désir amoureux? Cette histoire raconte qu'au début chaque homme été fait de forme ronde avec quatre mains, quatre jambes et deux visages et qu'il était doté d'une force extraordinaire et un grand courage du coup vu que les hommes étaient plutôt fort ils ont décidé d'attaquer les dieux. Mais Zeus pris les devants et coupas les hommes en deux. Dès qu'il fut divisé, le corps ne put s'empêcher d'aller vers sa moitié en l'embrassant, l’enlaçant avec le désir de se fondre avec elle. C'est de là que date l'amour inné que les êtres humains ont des uns pour les autres.

On peut dire que le désir est paradoxal il veut guérir une blessure dont il est lui-même à l'origine. Son but ce n’est pas d'éprouver un simple plaisir, mais de combler un manque existentiel. Le manque propre au désir et en fait impossible à combler. Schopenhauer la très bien exprimé : « La vie aussi comme un pendule, de gauche à droite, de la souffrance à l'ennui». Pour résumer quand on désire, on souffre car on manque de quelque chose. Et quand on satisfait son désir, la souffrance est supprimé mais on s'ennuie parce que du coup on n'a plus rien à désirer. Donc la satisfaction du désir ne donne pas vraiment le bonheur elle nous délivre juste de la douleur du désir. C'est pour ça que l'on n'a pas conscience de ce que l'on possède ils font le perdre pour sentir sa valeur. Un peu comme quand ton perd un ami.  Mais du coup si le désir est un manque impossible à combler est-ce qu'on est condamné à être malheureux?  Épicure est un philosophe qui défend une forme d'hédonisme. L'hédonisme c'est une pensée selon laquelle le bonheur réside dans la satisfaction de nos désirs, donc de nos plaisirs. Mais Epicure à une définition très particulière du plaisir, pour lui c’est tout simplement l'absence de douleur. Le plaisir pour Épicure c'est celui qu'on éprouve quand on ne souffre de rien. Pour lui le bonheur correspond à ce qu'on appelle l’aponie c'est-à-dire l'absence de souffrance du corps et le bonheur correspond aussi à l'ataraxie l'absence de troubles de l'âme et l’aponie et l'ataraxie correspondent à l'état d'équilibre du corps et de l'âme. En fait l'épicurisme prône une possession de soi et de sa nature une conscience du véritable  besoin. Il faut fuir les désirs démesurées car ils sont difficiles à satisfaire et créent plus de troubles que de sérénité et satisfaire au contraire les désirs qui permet d'atteindre ce désir stable. Il va même aller plus loin parce qu’il va classer les désirs. Pour lui il existe des désirs naturels, nécessaires ou non et les désirs vains. Et parmi ces désirs nécessaires il va en extraire trois types : Les désirs nécessaires pour le bonheur, la tranquillité du corps et la vie. « Il faut se rendre compte que parmi nos désirs les uns sont naturels, les autres vains, et que, parmi les désirs naturels, les uns sont nécessaires et les autres naturels seulement. Parmi les désirs nécessaires, les uns sont nécessaires pour le bonheur, les autres pour la tranquillité du corps, les autres pour la vie même." Un désir naturel mais non nécessaire, c'est le désir sexuel par exemple. Un désir vains c'est-à-dire un désir non naturel l'amour ou la richesse par exemple, car c’est un désir illimité on veut toujours être plus riche qu'on ne l'est. La conception épicurienne du désir nous donne donc la définition d'un bonheur naturel, universel et objectif. Naturel car la méthode du bonheur repose avant tout sur un retour à la nature humaine, il faut ramener nos désirs à nos besoins pour être heureux. Universel, car la nature humaine est la même pour tous et enfin objectif car le bonheur ne dépend pas de ce qui caractérise l'individu en tant qu'individu c'est-à-dire qu'il ne dépend pas des caractéristiques de notre corps de notre milieu social et cetera et selon Épicure lorsque tous nos désirs naturels et nécessaires sont satisfaits et que nous avons appris à ne rien désirer d'autre alors nous sommes pleinement heureux. Mais du coup est-ce qu'il existe vraiment une méthode pour être heureux car si c'est le cas on serait tous heureux mais est-ce que le bonheur n'est pas subjectif ? Et puis est-ce que c'est vraiment possible de supprimer certains désir  parce que oui ça veut dire qu'on peut renoncer à certains d'entre eux mais ça veut pas forcément dire qu'on va les oublier pour autant et si ils restent il continue à nous faire souffrir. Du coup est-ce qu'on doit vraiment chercher à ne plus éprouver de peine?  Comme le dit Rousseau« vivre sans peine n'est pas en état d'homme, vivre ainsi, c'est être mort ».

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