Revient-il à l'Etat de décider de ce qui est juste
Dissertation : Revient-il à l'Etat de décider de ce qui est juste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jjjjjj222 • 16 Décembre 2022 • Dissertation • 3 851 Mots (16 Pages) • 647 Vues
Il n’est pas évident de définir ce qu’est la justice, ni de qui doit décider de ce qui est juste. L’idée de la justice semble évoquer pour certains la légalité, qui est établie par des lois autorisant et garantissant les droits des individus et permettant leur coexistence en société. Cette justice légale est assurée par l’Etat, une autorité politique, désignant un ensemble d’institutions, qui permet l’organisation, le règne de la paix et la sécurité des citoyens dans une société. Il traduit donc un territoire administré par un pouvoir mais également l’autorité qui gouverne cette nation. Cependant, nous retrouvons un paradoxe dans le fait que la justice ne s’arrête pas à cette signification légale, mais suggère une dimension légitime ainsi que des idées morales qui sont subjectives, propres à chaque individu. Mais alors comment savoir si ce qui est juste relève de la légalité ou de ce qui est bon et moral ? Ceci ne dépend -il pas des différents points de vue entre les souverains et ceux qui sont gouvernés ? De plus les citoyens n’ont-ils pas eux aussi, selon différents facteurs comme leur environnement, niveau social ou encore leurs expériences, des visions différentes de la justice ? Alors comment savoir si un jugement, ou une sanction est juste, et si un crime ou un délit ne l’est pas ? Existe-t-il une justice universelle possible ? Ces questions semblent avoir des réponses qui sont propres à chacun d’entre nous. Face à la difficulté qu’ont les hommes à s’accorder sur cette idée de justice, il serait peut-être plus judicieux qu’une institution comme l’Etat détermine pour tous les hommes cette notion de justice, puisque son rôle est d’assurer la paix et l’ordre dans une société, de rendre justice. Cependant comme évoqué précédemment, la conception de l’Etat telle que nous la connaissons aujourd’hui n’inclue pas de réponse comprenant une dimension morale, donc comment pourrait-il établir une définition de justice sans se contredire lui-même ? Ce paradoxe d’une décision à prendre sur une notion de justice dont la définition n’est pas et ne sera clairement établie nous conduit donc à nous interroger sur la signification essentielle de cette idée. Nous examinerons dans une première partie pour quelles raisons la décision de la justice au sens de la légalité semble revenir à l’Etat. Nous étudierons dans une seconde partie en quoi l’Etat semble dans l’incapacité de décider de ce qui est juste selon la morale. Enfin nous verrons dans un troisième temps que le rôle de l’Etat est de s’assurer que ces décisions soient justes, même s’il ne semble fondamentalement pas pouvoir décider de ce qui est juste, afin d’empêcher des dérives qui elle nous amènent sur une autre question, celle d’un « jugement de l’Histoire ».
I. La décision de la légalité : d’une justice législative, constitutionnelle et juridique semble revenir à l’Etat
a) Par définition, l’Etat désigne un ensemble d’institutions qui s’exercent sur des individus ainsi que sur un territoire déterminé. Il s’agit d’une autorité politique et juridique dont la fonction est de d’organiser, diriger la société, d’assurer la sécurité de ces citoyens mais surtout d’assurer la justice, c’est-à-dire la légalité. En effet, sans une justice et donc une autorité et des règles mises en place par l’Etat, énonçant ce qui est juste, permis ou pas, donc ce qui est conforme à la loi ou non … les hommes se retrouvent confronté à une société fondée sur les rapports de force, conflictuels, de violence menant à l’anarchie. Ainsi cette justice est nécessaire afin de stabiliser la société et de permettre une coexistence sociale : une société ne peut pas être fondée sur des rapports de forces puisqu’ils rendent impossible une coexistence pacifique et stable. Une justice légale permettrait donc de réguler ces rapports entre les citoyens car elle représenterait l’équilibre entre violation, infraction et les conséquences, exigences de rétablir le droit. Les individus s’en remettent alors à l’Etat en abandonnant parfois certaines libertés afin que la paix, leur sécurité soient garanties. L’Etat a alors tous les droits, il est supérieur à la société et il est de son devoir de définir ce qui est juste et donc légal afin qu’il puisse protéger et assister ses citoyens. Cette justice repose alors sur des lois et des droits qui évoque les règles communes qui s’imposent à chacun et qui ne peuvent être violées sans compromettre la coexistence sociale.
b) Afin de limiter son influence l’Etat exerce son autorité dans un nombre de domaines défini, dans lesquels l’exercice de son pouvoir est légitime tels que le domaine judiciaire ou législatif. Il est alors incarné par des juges, jouant le rôle d’arbitre qui sanctionnent et font appliquer la loi, ou encore par des membres du gouvernements qui proposent et votent les lois. Le principal rôle de l’Etat, exerçant un pouvoir juridique se voulant neutre, serait alors de résoudre les conflits qui opposent les citoyens en tranchant de manière objective en s’appuyant sur une justice énoncée dans les lois. Cette justice légale doit alors être arbitrée par une autorité : il s’agit de l’Etat : une autorité politique, qui se situe au-dessus des intérêts spécifiques de chaque individu, elle aspire à une globalité en garantissant l’égalité et l’équité des individus et permet d’assurer les droits naturels des individus comme le droit de se nourrir, de se loger, d’accéder à l’éducation ou encore à la santé,... C’est ce caractère universel qui permet à l’Etat de jouer le rôle d’arbitre et d’organiser une société reposant sur une constitution et des institutions.
En tant qu’institution se voulant neutre, il revient donc à l’Etat, grâce au pouvoir dont il dispose de prendre des décisions, à travers des lois ou des jugements. Cependant la conception de la justice pour de nombreux individus ne se limite pas aux lois, elle comprend également une dimension
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