Religion en tant qu'aliénation. Introduction
Dissertation : Religion en tant qu'aliénation. Introduction. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Croucou • 11 Mars 2017 • Dissertation • 357 Mots (2 Pages) • 1 185 Vues
Se demander si la religion est une aliénation, c'est admettre que, loin d'être une promesse de salut pour les hommes, elle peut devenir une entrave à leur liberté, voire un instrument de déshumanisation. D'un côté, la religion, entendue comme un ensemble organisé de croyances et de rites portant sur des choses sacrées, surnaturelles et transcendantes, prétend relier les croyants entre eux, en les reliant tous à Dieu ou à la divinité («religion» viendrait du latin religare, qui signifie «relier», «rassembler»); la religion, c'est aussi, dans une seconde acception (religio, relegere), ce qu'on recueille et relit; elle se caractérise comme une disposition du sujet consistant à faire preuve d’une attention particulière, d’un recueillement, d’un sens du sacré : ici, ce qui prédomine, c'est l’aspect spirituel de la religion, sa dimension d'amour, de paix et d'espérance. D'un autre côté, force est de constater que la religion a souvent été mise au service de funestes passions; la pratique religieuse, le mode de pensée qu'elle présuppose donnent souvent une impression d'archaïsme, de dogmatisme ou encore d'autoritarisme. Le croyant, au fond, perdrait l'usage de sa raison et de son libre-arbitre en mettant son destin entre les mains d'une autorité considérée comme transcendante. Dans cette optique, l'aliénation désigne l'état de celui qui est étranger (alienus) à lui-même, quand il ne s'appartient pas, ne se comprend plus, ne se maîtrise plus, lorsqu'il est dépossédé de son essence ou de sa liberté. Accuser la religion d'être une aliénation revient à jeter sur elle un anathème quasi militant et à soulever un problème dont les enjeux sont considérables eu égard au nombre d'adeptes qui continuent encore à se reconnaître dans les grandes religions : l'aliénation est-elle l'essence de la religion ou son dévoiement ? La religion est-elle asservissante par nature ou le devient-elle ? Est-ce la religion en tant que pratique rituelle institutionnalisée qui est en cause ou, plus fondamentalement, la foi dans l’existence d’un au-delà quelle qu'en soit la forme ? Ne faut-il pas plutôt incriminer l'usage superstitieux, fanatique, voire idéologique, qui peut en être fait ? La dépossession de soi, au fondement de la religion, ne participe-t- elle pas d'une authentique expérience spirituelle ?
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