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Que gagne-t-on à travailler ?

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Par   •  19 Octobre 2022  •  Dissertation  •  1 555 Mots (7 Pages)  •  333 Vues

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Que gagne-t-on à travailler ?

Travailler s’apparente à une activité de transformation de la nature par l’homme, grâce à l’invention de techniques, ce qui lui a permis d’évoluer. On pourrait donc affirmer que cette activité transformatrice lui est bénéfique, qu’elle lui apporte des gains. En effet, n’est-ce pas en travaillant que l’homme gagne un salaire ? En outre, ce salaire, lui-même un gain, ne lui permet-il pas de s’acheter en plus de quoi se nourrir et répondre à ses besoins ? Ne lui permet-il pas en plus de ne jamais s’ennuyer ?

Au-delà des biens matériels et financiers que l’homme obtient en travaillant, n’est-ce pas également un moyen pour lui de développer son imagination, ses capacités intellectuelles et physiques ? De plus, puisque le travail relève d’une activité consciente et intentionnelle de l’homme, ne lui permet-il pas, à terme, de se réaliser en tant qu’objet pensant ?

Alors, le travail ne nous apporte-il que des gains, ou bien, ne gagne-t-on pas réellement à travailler ?

En effet, qu’il s’agisse des conditions de travail ou de leurs répercussions, ne peut-on pas dire qu’elles sont à l’origine de nombreux maux de l’homme ? En effet, le travail n’a-t-il pas déjà été détourné pour servir à des causes plus que cruelles ? À l’origine, le travail était-il vraiment supposé profiter au travailleur ?

D’abord, le travail offre, effectivement, plusieurs avantages, gains à l’homme et notamment matériels. Le travail ne se limite pas à la survie de l’homme, il lui permet d’améliorer ses conditions de vie, de mieux vivre. Contrairement aux animaux qui ne travaillent pas, au sens où ils ne transforment pas la nature en inventant des techniques, les hommes se détachent de leur asservissement à la nature et tentent, toujours un peu plus d’accroître l’efficacité de leurs membres. Par exemple, un verre, qui n’est pas naturel, mais créé par l’homme, est comme l’expansion de la main de l’homme, il lui permet de boire de façon plus efficace que s’il buvait à même la main. Ils se défont de la nature car la technique, n’existe pas « par nature », elle désigne des objets fabriqués par l’homme qui lui permettent de travailler. Et comme l’indique l’expression « tout travail mérite salaire », cette activité transformatrice de la nature assure à l’homme une récompense, par exemple celle qui lui est versée mensuellement : le salaire. Grâce auquel, il peut s’acheter des biens faisant augmenter sa qualité de vie et son bien-être comme un lit, une voiture ou une télévision.

Le travail apporte également à l’homme un but, des occupations qui l’éloignent de l’oisiveté dans laquelle il peut vite sombrer. En effet, en plus de la nécessité de travailler pour subvenir à ses besoins, l’homme doit aussi s’adonner à cette activité pour éviter l’ennui. Si l’homme trouvait tout ce qu’il désire et tout ce dont il a besoin à portée de main, à quelles activités pourrait-il bien s’adonner tout au long de sa vie pour éviter de s’ennuyer ? Quelles activités pourraient l’occuper sans qu’il ne s’en détourne et s’ennuie à terme ? À priori, aucune, le travail seul, depuis des siècles, a préservé l’homme de l’oisiveté qui le menace s’il ne travaille pas. En ce sens, Kant, affirme dans Réflexions sur l’éducation, que si Adam et Ève étaient restés au paradis, sans jamais travailler, à ne rien faire d’autre que de « chanter des chants pastoraux » et « contempler la beauté de la nature », l’ennui les aurait torturés. Si bien que dès l’âge enfant, par le biais de l’école, les hommes doivent apprendre à travailler.

Ainsi, comme le souligne Voltaire : « le travail nous éloigne de trois grands maux », les deux auxquels on s’intéresse ici, et qu’il cite, sont : « l’ennui et le besoin ». Mais le travail n’a-t-il pas une dimension bien plus profonde au niveau intellectuel de l’homme ?

(Antithèse)

En plus des biens matériels qu’il obtient, le travail permet à l’homme d’éveiller ses facultés bien plus sollicitées que dans un état d’ennui. Lorsqu’il travaille, c’est-à-dire qu’il transforme la nature, l’homme doit faire appel à son imagination, son esprit créatif, sa logique, son esprit rationnel et son habileté pratique, tant pour fabriquer les objets techniques dont il a besoin pour travailler, que pour les utiliser. Ainsi cela requiert du temps et de l’ingéniosité, l’homme doit visualiser ce qu’il a l’intention de produire. En ce sens, Karl Marx, dit dans Le Capital : « Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte et l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. » C’est pourquoi, l’homme gagne à travailler, cela lui permet d’améliorer ses capacités intellectuelles.

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