Préjugés cas
Dissertation : Préjugés cas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Timotey Demassieux • 13 Octobre 2016 • Dissertation • 1 707 Mots (7 Pages) • 1 216 Vues
Introduction
Les préjugés sont des pensées qui préoccupent la philosophie depuis ses origines. Se libérer de leur emprise est même devenu un lieu commun lorsqu’il s’agit de définir la tâche du philosophe. On présuppose dès lors que cette entreprise est prioritaire, mais ardue. Aussi, en nous demandant s’il est possible d’en finir avec eux, le sujet nous donne matière à réflexion. Y aurait-il une force de ces représentations telle, que la pensée critique ne pourrait en venir à bout ? Soyons sensibles au problème suivant. Si la permanence des préjugés est un fait, ils sont néanmoins des actes de la pensée. Pourquoi l’esprit ne pourrait-il parvenir à vaincre ce qu’il produit ? Serait-il soumis à une fatalité ? Mais savons-nous, pour commencer, ce qu’est la nature du préjugé ?
1. Analyse des notions A. Un sentiment d’impuissance Il arrive que, face à une tâche dont nous ne voyons pas le terme, nous éprouvions le sentiment décourageant de ne jamais pouvoir en finir avec ce qu’elle nous impose de faire. Cette expérience a pour intérêt de nous révéler la présence d’un obstacle tenace, qui semble insurmontable dans la mesure où il excède nos forces en renaissant sans cesse. Nous sommes pris dans un processus sans fin, une sorte de fatalité qui voit nos efforts condamnés à ne pas pouvoir s’achever. La perspective d’être contraint à recommencer la lutte gâche toute satisfaction authentique, quand celui qui a la conviction d’avoir réalisé quelque chose de valable et de durable éprouve une joie entière. Les préjugés sont-ils de nature à provoquer le désespoir de la pensée qui cherche à les vaincre pour s’en libérer ? L’enjeu de cette question est théorique et pratique. Il s’agit de définir la nature d’un préjugé en gardant à l’esprit que ces formes de pensée conditionnent des manières de vivre. B. Les idées préconçues Nous assimilons volontiers le préjugé à l’opinion ou à l’erreur, mais il faut être plus précis. Un préjugé peut s’avérer être juste. Des parents qui enseignent à leurs enfants des règles d’honnêteté préviennent leur jugement. Expliquons ce point : préjuger signifie, étymologiquement, « juger avant ». Ce trait est la marque d’un jugement précipité, qui rend son avis sans avoir examiné avec soin les raisons qui le motivent. Le sujet qui juge pèche par ignorance de ses propres mobiles et de la nature de l’objet qu’il évalue. C’est donc une double faute au regard de ce qui conditionne l’accès à la connaissance vraie. De plus, il apparaît que la précipitation dépend d’un autre défaut : la prévention. Notre esprit est « prévenu », il a des idées préconçues. Cela signifie que nous avons acquis des convictions dans une certaine inconscience et que celles-ci conditionnent nos façons de voir. Des représentations sont en nous sans vraiment être à nous puisque nous n’y avons pas réfléchi au moyen d’un effort personnel de pensée. Descartes souligne que l’enfance est, par excellence, l’époque où les préjugés nous dominent. Notre raison n’est pas encore capable d’examiner la valeur des idées que notre entourage nous inculque. On comprend dès lors pourquoi les préjugés contrarient l’amour du savoir. Ils sont la marque d’un esprit passif et inconscient de sa condition. Ils nuisent à l’autonomie du jugement.
[Transition] Puisque la nature du préjugé est d’être une croyance qui passe pour un savoir vérifié, la mission de la philosophie est alors de le démasquer.
2. Le sens d’un combat A. La critique des préjugés Les Lumières sont par excellence l’époque de la lutte contre les préjugés, entendus comme toute forme de pensée qui n’a pas été analysée par la raison. « Notre siècle, écrit Kant, est particulièrement le siècle de la critique à laquelle il faut que tout se soumette. » La raison affirme son droit à enquêter librement sur la légitimité des fondements de tout ce qui régit la vie des hommes. Kant mentionne le domaine politique et religieux. La législation et la religion ne peuvent prétendre valoir que si elles acceptent ce libre examen de la part d’une puissance indépendante. Ces exemples ne sont évidemment pas fortuits. Les régimes politiques et les mœurs religieuses conditionnent les mentalités. Dans un article intitulé Qu’est-ce que les Lumières ?, Kant critique les « tuteurs » qui endoctrinent les autres hommes afin de les diriger sans difficulté comme du bétail docile. L’humanité reste ainsi dans un état de minorité intellectuelle, défini comme étant l’incapacité de faire un usage personnel de son entendement. Les politiques, les religieux, les médecins eux-mêmes s’emploient à inculquer des idées destinées à asseoir leur pouvoir. Les gouvernés deviennent alors semblables à des enfants qui n’osent s’aventurer seuls hors des frontières où on les a confinés. Pire, qui conçoivent leur emprisonnement comme un état de liberté. B. L’éducation Remarquons que Descartes et Kant font tous deux à leur manière référence à l’enfance. Cela signale l’importance de l’éducation dans la lutte contre les préjugés. Une bonne éducation est capitale, car elle seule est capable d’empêcher la formation de pensées qui seront d’autant plus difficiles à éradiquer qu’elles ont pris racine dans un esprit vierge, et donc malléable. Kant insiste sur la nécessité de créer des instituts pédagogiques
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