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Peut on exercer la liberté sans prendre de risques ?

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Par   •  30 Mars 2021  •  Dissertation  •  2 737 Mots (11 Pages)  •  1 824 Vues

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Maxence                                         Philosophie

Bentolila Dambielle

Peut-on exercer la liberté sans prendre de risques  ?

        « L'homme est un loup pour l'homme ». Comme le disait Hobbes l'homme est naturellement égoïste et violent. La violence peut se définir comme une force exercée par une personne ou un groupe de personnes pour soumettre, contraindre quelqu'un ou pour obtenir quelque chose. Ainsi, Les hommes veulent à l’état de nature dominer. La liberté des plus faibles est alors menacée par celle des plus forts. Selon Hobbes, la société et ses règles juridiques rendent l'homme davantage civilisé qu’à l'état de nature. La société par ses règles assure la liberté de tous. Pour autant, la liberté est régulièrement menacée voire abrogée par des lois liberticides. Les tyrans, les dictateurs disposent de tous les pouvoirs (législatif, juridique, exécutif). Dans ces situations extrêmes le risque devient nécessaire pour exercer la liberté. Le risque est sous forme de révolte envers l’État. En France, la liberté juridique et politique que l'on connaît aujourd'hui est issu de la révolution française de 1789. Cette révolution n'a été permis que par le risque, c’est-à-dire un inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé (Larousse). Le 14 juillet 1789 les français ont attaqué la bastille au risque de se faire tuer ou emprisonner. Ainsi, la liberté est le produit du risque pris par nos aînés ; la Liberté est un combat.

Peut-on exercer la liberté sans prendre de risques ? Le risque est-il nécessaire pour exercer sa liberté ? Faut-il exercer sa liberté ou alors vivre avec le plus de sécurité ?

Dans un premier temps, nous allons voir que le risque est un chemin vers la liberté. Nonobstant, le risque nous expose à un danger qui peut nous enlever notre liberté. Ainsi, le contrat social apparait comme une nécessité pour garantir une stabilité et donc assurer nos libertés individuelles et collectives.

        Le risque est indissociable de la liberté car la liberté est née du risque.

Tout d’abord, il existe deux formes de liberté, la liberté de droit et la liberté de fait. La liberté de droit concerne les libertés juridiques et politiques : elle donne le droit d'exercer sa liberté. La liberté juridique permet à une personne de contracter, de gérer son patrimoine, de décider. De ce point de vue, les esclaves ne sont pas libres les mineurs et les personnes sous tutelle ne le sont pas complètement. La liberté politique permet aux citoyens de participer librement, directement ou indirectement à l'élaboration des lois de son pays. Mais toutes ces possibilités de droit ne servent à rien sans les moyens de faire : la liberté de fait.

La liberté de fait donne les moyens d’agir. Elle est variée et comporte des degrés. Mais ses capacités sont des conditions extérieures à l'action, elle suppose comme préalable une liberté intérieure qui nous permet d'agir sur les décisions que nous avons réellement prise pour nous-mêmes. Cette liberté intérieure signifie une liberté morale qui permet de vouloir comme il le faut ; c’est à dire la capacité de nous libérer des déterminismes biologiques.

Comme le disait Spinoza, « Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés ». Notre existence est ainsi conditionnée par des causes, des déterminismes physiques, biologiques, sociaux. Ces déterminismes entravent notre liberté car elles nous limitent dans nos actions. Il est vrai qu'un individu peut choisir, mais son choix est fait par rapport à des propositions. Le choix est alors relatif, déterminé voire orienté.

Pourtant, on peut dépasser ces déterminismes grâce à la connaissance. La connaissance n'est pas le pouvoir, mais elle est liberté. Les sciences et la connaissance jouent un rôle fondamental dans la liberté collective et individuelle car elles mettent en lumière les lois qui régissent notre existence. Ainsi, leur compréhension permet une émancipation de l’homme, car il peut s’accommoder de ces lois pour construire de belles choses. L’aviation défit les lois de la gravité et ce, grâce à la science. Dans ce sens, l’homme est né esclave de son environnement car il ne comprenait pas les lois physiques qui le régissent. La science et le savoir apparaissent comme une forme d’émancipation de l’homme et de la société. Néanmoins, la recherche scientifique est une prise de risque. Elle est contradictoire et peut amener de fausses idées. Découvrir, explorer c’est aller vers l’inconnu, or nous assimilons souvent l’inconnu au risque car ce que nous ne connaissons pas, nous fais peur. Par conséquent, explorer de nouvelles terres peut être dangereux et partir à l’étranger peut être risqué.  Mais ce risque est nécessaire pour comprendre les lois qui déterminent notre existence.

        D’autre part, comme le disait André Malraux « La liberté appartient à ceux qui l’ont conquise ». La liberté juridique, politique et psychologique est un combat. Notre civilisation occidentale s’est construite sur plusieurs siècles. Durant cette période, de nombreux régimes politique se sont succédés : monarchie, empire, république. Ce n’est que fin du 19ème siècle que la France a connu un vrai régime démocratique. En 1789 sont promulgués les droits de l’homme (DDHC). De là est née la liberté et l’égalité de droit. Pour autant ce fût un combat difficile. Des femmes et des hommes se sont battus pour notre liberté pendant la révolution, en 1945 et encore aujourd’hui. La liberté est un idéal, la liberté est un combat.

Dans 1984 de George Orwell, Winston, le personnage principal de ce roman d’anticipation, vit en Océanie. C’est un régime totalitaire qui prive l’individu de ses libertés. Les nouveaux moyens technologiques permettent au gouvernement de traquer la population et ainsi de tuer toute révolte. Winston n’avait aucune liberté pas même celle de penser, il entra donc en résistance. Malheureusement ce risque infini s’est soldé par l’emprisonnement, la souffrance et la torture. Dans cette situation extrême la liberté ne peut s’exercer que par le risque. Nonobstant, en voulant résister et s’opposer Winston en a perdu toute sa liberté de moyen et même sa liberté de penser en finissant par apprécier le régime qui l’a martyrisé pendant de nombreuses années. Malgré cette défaite inévitable, Winston a pensé par lui-même en étant critique et quelque part libre. Son action n’a pas abouti, mais elle reste tout de même héroïque.

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