Peut-on en finir avec les préjugés ?

Dans beaucoup de discours machistes, on peut entendre que les femmes sont moins intelligentes que les hommes. Bien évidemment ces propos sont infondés et il est prouvé que le genre n’a aucun rapport avec les capacités intellectuelles d’une personne. Cette idée est un préjugé. On peut définir un préjugé par une idée reçue sur laquelle on ne pose aucune réflexion, il s’agit d’accepter une idée toute faite comme vérité pour ne pas avoir à y réfléchir personnellement. Dans ce sujet nous pouvons mettre à part le terme « peut-on » qui est un modalisateur de pouvoir. En effet s’impose ici la notion de pouvoir et, parallèlement, de justice. Qu’est ce qui rendrait juste d’en finir avec les préjugés ? Il y a aussi à travers cette notion la notion de capacité, est ce techniquement possible ? Ensuite dans le terme « en finir » on sous-entend que les préjugés posent un problème.

On peut d’abord se dire que si les préjugés posent des problèmes alors il serait juste d’y mettre fin.

De plus en finir avec les préjugés permettrait aussi de libérer la pensée, chacun penserait alors par soi-même.

Avec ces éléments nous pouvons nous demander si nous pouvons en finir avec les préjugés.

Nous verrons dans un premier temps ce qui rend légitime de chercher à en finir avec les préjugés ; ensuite nous verrons les moyens dont nous disposons ; enfin nous verrons si ces moyens permettent de mettre un terme à ces préjugés.

Tout d’abord, il faut savoir ce qui rend légitime de chercher à en finir avec les autres préjugés. Historiquement les préjugés sont problématiques, s’ils sont pensés comme fondés, comme vérité, ils peuvent devenir un danger. Par exemple on peut mentionner les théories du nazisme inspirées elles même par des théories scientifiques aujourd’hui expliquées comme fausses et complètement absurdes. Par exemple, l’eugénisme, une théorie abordant le thème de la supériorité de la « race » européenne est reprise des simples expériences de Darwin qui travaillait sur les différences physiques entre les « races ». On voit donc par cet exemple que le préjugé peut être une arme politique servant un régime ou un Etat.

Dans une autre mesure les préjugés sont problématiques, notamment au sujet de la liberté de penser. Comme nous le montre Platon dans l’Allégorie de La Caverne, les personnes ayant vécues toute leur vie dans les préjugés ne peuvent accepter une autre vérité que la leur. Dans ce récit les personnes aliénées par les préjugés finissent même par tuer le porteur de la vérité. Il s’agit ici de la mise en lettres de la vie de Socrate, le maître de Platon. Ce que Platon dénonce c’est d’abord la difficulté de sortir des préjugés mais c’est aussi la fermeture d’esprit des aliénés.

Enfin il y a une dernière mesure qui rend légitime de chercher à en finir avec les préjugés. En effet les préjugés raciaux mentionnés plus tôt posent à l’époque des questions sur les personnes dites « sauvages », « barbares », « étrangères ». Nous pouvons prendre l’exemple du Royaume d’Espagne au XVème Siècle qui se pose des questions sur les autochtones Américains, ils se demandent s’ils sont humains, s’ils ressentent la douleur, s’ils ont une âme. Ces questions plus que perturbantes sont illustrées et interrogées dans le texte Race et Histoire de Claude Lévi-Strauss. Effectivement le philosophe explique d’abord que les colons effectuent des expériences pour répondre aux questions précédentes,

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