“Oscar et la dame rose”

Fiche de lecture

Titre du livre : “Oscar et la dame rose”

Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt

Biographie de l’auteur : Eric-Emmanuel SCHMITT, né le 28 mars 1960, est un dramaturge, nouvelliste, romancier, réalisateur et comédien  très connu franco-belge. Traduit en 45 langues et joué dans plus de 50 pays. Ses œuvres les plus connues sont “ La nuit de Valogne”, “La nuit de feu” , “La part de l’autre” et bien d'autres encore.

Editeur : Magnard

Date d’édition : 2006

Nombres de pages : 81

Genre littéraire du livre : Roman épistolaire

Thématique : La vie d’un enfant qui lutte contre la maladie.

Thèse : La mort ne devrait plus être un sujet qu’on a peur d’aborder et devant lequel on fuit, on devrait en parler sans tabou et avec tout profil.

Liste des mots : vie, enfant, maladie, hospitalisation, relation, vérité, mort

Résumé : Ce livre raconte la vie d'Oscar, un enfant de 10 ans hospitalisé en pédiatrie pour un cancer. Ce jeune garçon affronte cette maladie et depuis qu’il a eu une greffe de moelle osseuse qui n’a pas fonctionné, il a pris conscience qu’il vit peut-être les derniers instants de sa vie. Vivant dans un hôpital, il est en relation avec le personnel soignant : le docteur Dusseldörf, d’autres enfants hospitalisés dans le même service que lui, les infirmières et particulièrement une qu’il affectionne plus “Mamie-Rose”, une infirmière retraité mais toujours active. Pour surmonter l’épreuve, cette dame lui a conseillé d’écrire des lettres racontant ses journées à Dieu.

Extrait : Page 30 : ligne 215 à 222. “Mamie-Rose est sortie et je me suis mis à pleurer. Je ne m’étais pas rendu compte, avant, combien j’étais vraiment malade. A l’idée de ne plus voir Mamie-Rose, je comprenais tout ça et voilà que ça me coulait en larmes qui brûlaient mes joues. Heureusement j’ai eu un peu le temps de me remettre avant qu’elle rentre”. J’ai choisi cet extrait car à sa lecture il a éveillé en moi plusieurs questions : Comment concrètement le personnel soignant peut- il être un soutien émotionnel et psychologique pour une personne qui va bientôt mourir. Dans cet extrait Oscar ne refoule pas ses sentiments, au contraire il se rend compte avec tristesse qu’il ne peut pas faire face seul à cette épreuve, il reconnaît avoir besoin d’aide. En effet, il a une plus grande conscience de sa maladie à cause des lourdes conséquences qu’elle a sur sa santé. Avant ce passage, ce qui a suscité la réaction du garçon, c’est l’annonce de Mamie-Rose : elle ne pourrait lui rendre visite que deux fois par semaine. À la fin de l’extrait, Oscar se sent rassuré du fait que l’infirmière retraitée ne l’ai pas vu pleurer. Cela me pousse à me poser cette deuxième question : Comment le personnel soignant peut-il préserver la pudeur émotionnelle d’une personne ? Je crois que le jeune Oscar a sûrement réagi ainsi pour que la peine qu’il ressent n’inspire pas de la peine aussi à son infirmière préférée et encore plus à tous ses proches.

Réflexion professionnelle : Ce livre m’a touché, j’ai apprécié le lire. En le lisant, je me suis remise en question, je reconnais que j’ai des craintes face au métier d’infirmière, notamment concernant la mort et le deuil, j’ai la crainte de voir mourir des patients et surtout une crainte face aux réactions que je pourrais avoir. J’ai déjà perdu des proches et je sais que lorsque j’ai appris leur mort je fus attristée ou certaines fois j’ai été dans le déni de celle-ci. Et je me demande : est ce que la différence de proximité que j’ai avec mes proches de celle que j’aurai avec les personnes à ma charge, influencera mes émotions lors de l’annonce de leur mort ou de nouvelles difficiles les concernant. Je me souviens qu’une vidéo de l’UE 1.1 nous a parlé de mécanismes de défense et d’adaptation, ils peuvent être utilisés par les personnes soignées, ou les soignants, afin de se protéger d’un choc ou d’une situation difficile. Au début de ma carrière, en étant sincère je pense que j’aurai des mécanismes de défenses. Cependant avec la lecture du livre,  je me rends compte que le plus important durant ces situations complexes, c’est le besoin du patient de connaître la vérité sur son état, c'est-à-dire un diagnostic médical posé par un médecin. En fonction de celui-ci, le patient réagira: soit il l'acceptera soit non. Dans les deux cas, il est du rôle propre de l’infirmier d’être un soutien émotionnel et psychologique, en commençant par accepter les potentiels mécanismes de défenses de cette personne ou de ses proches (par exemple : le déni, le refoulement, la répression…). L'important est d’établir une meilleure relation basée sur la confiance et l’empathie. Dans l’histoire d’Oscar, le jeune garçon était en conflit avec ses parents et le personnel soignant sauf Mamie-Rose. Il a voulu aborder la question de sa mort avec toutes ces personnes mais elles ont fuient, il aurait préféré être écouté et que l’on discute sans tabou de sa mort. C’est ce qu’il a pu faire avec Mamie-Rose, elle ne lui a pas caché l'évolution de sa maladie difficile et lui a avoué que la mort serait une expérience qu’il aurait bientôt à vivre. Je pense qu’il faut pour le personnel soignant aussi accepter une dure nouvelle, et agir en prenant conscience que les soins curatifs d’une personne ne fonctionneront. Une autre urgence s’impose, c’est le confort du patient, et les soins palliatifs le permettent. Le plus important est de se dire qu’il faut offrir à une personne qui va bientôt mourir, la meilleure façon de partir. Pour finir, j'ai lu dans un livre écrit par un infirmier (l’homme étoilé) une définition qui m’a intéressé des soins palliatifs: “c’est tout ce qu’il reste à faire lorsqu’il n’y a plus rien à faire”; “ajouter de la vie aux jours à défaut d’ajouter des jours à la vie”.