Naît on libre ou le devient-on

Naît-on libre ou le devient-on ?

Il suffit de lire l'article Un de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui indique que « Tous les Hommes naissent libres et égaux en droits » pour comprendre que l'opinion commune considère que nous naissons avec une liberté acquise. Cette même opinion publique juge que la véritable liberté est de pouvoir faire tout ce que l'on veut, ce qui était très certainement ce que souhaitait le peuple au moment d'abolir la société d'ordres.

Or, cette Déclaration constitue la base de notre gouvernement qui lui-même a instauré des lois qui sont un obstacle à cette liberté si l'on souhaite commettre des actes pouvant porter nuisance à autrui. Cela invite à examiner si le sujet soulève une vision différente de la liberté qui sortirait donc de la définition commune.

Nous nous demandons donc s'il y a une progression permettant d'accéder à la liberté ? Ou bien si nous naissons tous en étant libre malgré les obstacles que peuvent imposer la société ?

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La liberté peut être vue sous plusieurs définitions, comme la liberté naturelle de pouvoir faire ce que l'on veut comme vu ci-dessus, cette liberté est aussi résumée dans la citation suivante : « La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres » qui impose le respect vis à vis des autres Hommes afin que tous puissent conserver leur liberté. La liberté de penser qui est ne pas avoir d'illusions, c'est une liberté qui nécessite donc le regard d'autrui les illusions étant par définition une faute que l'on subit et dont on ne peut se libérer qu'avec l'aide de quelqu'un d'autre. La liberté est donc aussi personnelle que publique. Alors on naîtrait déjà libre, avec une connaissance du respect d'autrui acquise.

Cette appropriation innée de la liberté est bouleversée si on part du principe qu'on ne naît pas libre et qu'il y a donc une progression avant de pouvoir l'être.

Ainsi une forme d'éducation serait nécessaire, nous retrouvons ici la même nécessité que lorsque nous sommes prisonniers de nos illusions, persuadé à tord que ce que nous voyons est vérité, et que l'aide d'autres nous permet de faire appel à notre raison et d'éclairer nos illusions. Platon défend ainsi avec son allégorie de la caverne le fait que les philosophes sont essentiels pour sortir les Hommes de l'illusion. Les prisonniers de la caverne faisant face aux ombres illusoires qu'ils prennent depuis le début de leur vie pour la réalité, l'arrivée des philosophes leur permet de sortir au grand jour, découvrant ainsi le Soleil et les Idées qu'il éclaire. C'est là une métaphore de la liberté de pensée puisqu'une fois que les prisonniers sont sortis de l'illusion – et donc de la caverne – ils deviennent enfin libres. Il est ainsi indispensable selon Platon d'avoir une raison, cette dernière permettant de dépasser les illusions.

C'est cette même raison que défendait Socrate – le maître de Platon – à l'aide de la maïeutique, l'art de faire accoucher les âmes de leur savoir et

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