Modernité VS laïcité et phénoménologie de la VIE selon Michel Henri
Dissertation : Modernité VS laïcité et phénoménologie de la VIE selon Michel Henri. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marie Snakenbroek • 18 Mai 2019 • Dissertation • 3 403 Mots (14 Pages) • 584 Vues
Réponses aux questions 🡪 christianisme :
Question sur la modernité et la laïcité :
Le premier problème se trouve au niveau de la mondialisation ! Auparavant, la religion était source de communications et de relations. C’est ce qui unissait les citoyens. La religion permettait en effet aux citoyens de se rencontrer et de rassembler à l’église, au centre du village, pour partager quelque chose de commun. Nous pouvons voir que les réseaux sociaux remplissent ce même rôle! Avec la globalisation et l’évolution constante des nouvelles technologies, nous sommes passés dans des sociétés hyper-connectées, et hyper-médiatisées. Il n’y a donc plus cette nécessité d’aller à l’église car on peut créer des relations et trouver des informations de partout dans le monde, et en un clic ! Les médias permettent de donner un discours universelle, compréhensible et qui fasse sens pour tous les citoyens du monde entier. Les religions n’ont pas été capables de s’adapter à ces nouvelles formes de communication. Cette globalisation du discours met à mal les religions car elles n’ont pas de communications universelles. Il est donc impossible pour elles d’annoncer, ou faire valoir une normativité des lois, des valeurs de manière universelle. De plus, ce partage de l’information est d’autant plus néfaste à la religion, quand on voit la vitesse avec laquelle un scandale peut éclater et se propager. Comme par exemple des affaires concernant des prêtres pédophiles. Mais aussi à propos des attentats dont on rend pour responsable l’Islam. Par conséquent, nous sommes peut-être désormais plus connectés au monde qu’à Dieu.
Deuxièmement, nous sommes passés d’un système théologique à un système idéologique. On voit apparaitre une reconfiguration anthropologique de nos identités. La modernité remet en question les questions de vie et de mort, de parentalité, de sexualité, … On voit apparaitre par exemple, des débats au sujet de l’avortement, de la gestation pour autrui, de l’homosexualité, de l’euthanasie, … Nos sociétés progressistes prônent l’autonomie et l’autodétermination. L’homme devient sa propre loi, sa propre normativité. Il ne se réfère plus à un schéma transcendantal. L’homme ne « reçoit » plus sa vie de Dieu, son corps lui appartient et il en fait ce qu’il veut. Nous ne sommes plus contraints à suivre la voie de Dieu, nous sommes libres de suivre notre propre chemin. Ce processus d’émancipation à radicalement transformer nos modes de vie. Mais les religions ne reconnaissent pas ces nouvelles façons d’organiser nos vies et sont même en rupture totale avec. Cette idée que l’homme fait sa propre loi est en conflit avec l’hétéronomie imposée par la religion. Nous ne partageons pas la même réalité que celle de la religiosité, par conséquent la réalité de la religion ne fait pas sens avec ma réalité de « citoyen libre ». Ces 2 réalités allant dans des directions opposées, il est peu probable qu’elles puissent un jour parvenir à un compromis. Et je ne crois pas non plus qu’il existe un entre-deux … Ce qui m’amène à penser qu’il doit être difficile de nos jours, d’être à la fois chrétien et citoyen dans un monde qui revendique l’autonomie. En conclusion, ce choix contraint d’une réalité, plutôt qu’une autre, divise les individus. 🡪 La religion divise plus que ce qu’elle ne rassemble.
Le troisième paradigme est celui de la raison. Actuellement, notre vérité se base sur les discours de la science empirique. Nous sommes dans un raisonnement de type instrumental. Nous cherchons à comprendre et expliquer une causalité universelle des choses. Mais cette raison de la modernité vient remettre en cause les explications du monde véhiculé par les mythologies religieuses. On voit une forte opposition entre les théories évolutionnistes et créationnistes. Ces deux modes de pensées essayant chacun de nous convaincre et de nous vendre une réalité, et ce n’est pas toujours évident de se positionner. De nouveau, cela engendre une séparation entre les citoyens car j’ai difficile à concevoir qu’on puisse croire à la fois à l’explication donnée par les sciences que celle donnée par la religion. De plus la modernité avec ses découvertes scientifiques met à mal la religiosité. Il devient difficile à croire en des miracles comme la création du monde par Dieu quand les sciences nous apportent des explications et preuves évidentes de l’évolution. La religiosité se situe dans l’ordre de la doxa, car c’est une croyance invérifiable et indémontrable ce qui est à l’opposé des sciences empiriques. On voit d’ailleurs que la bible a perdu de son pouvoir, elle est plutôt vu comme un livre d’histoires morales. Certains enfants ne connaissent même plus les significations catholiques se cachant derrière les fêtes comme Noël ou Pâques. On voit d’ailleurs qu’un décret a été accepté et que désormais on ne parle plus de congés de Noël mais de congés d’hiver.
Quatrièmement, la démocratie est basée sur la séparation de l’ordre théologique de l’ordre politique. Cette idée de séparer le monde des dieux à celui des humains nous vient des grecs. Cette modernité s’est construite sur cette séparation et a permis l’autonomie politique. Comme je l’ai dit précédemment c’est grâce à cette autodétermination de nos propres droits et devoirs que nous sommes des citoyens libres et autonomes. L’état et le parlement doivent être neutre et ne peuvent pas montrer de signes de religiosité. Comme nous sommes des citoyens libres de notre vie et de notre corps, l’état de ne peut pas avoir d’autorité biologique ou métaphysique sur notre existence. C’est pourtant à l’inverse de ce que fait la religion qui se positionne contre l’avortement, l’euthanasie, l’homosexualité, ... La religiosité refuse cette séparation entre l’ordre théologique de l’ordre politique ! Car la religion veut elle-même faire sa politique. Par conséquent, il y a un conflit entre les discours de la démocratie et ceux de la religion.
Le dernier paradigme concerne le problème des mutations de l’intériorité. À l’époque, les personnes se définissaient en fonction de leur appartenance religieuse. Ce qui n’est plus le cas actuellement. On voit désormais que les personnes ne se définissent plus en fonction d’un seul groupe d’appartenance. Mais qu’au contrainte, on s’affilie à diverses communautés. Et c’est la diversité des milieux qu’on fréquente qui nous définit et non plus un en particulier. On prend ce qui a de meilleur et qui nous correspond le mieux parmi ceux-ci. Nous avons des identités multiples et diffuses. C’est pourquoi on va dire que dans cette modernité nous avons des identités bricolées, braconnées. Cette construction de l’identité religieuse fait face à un phénomène de dilution. On voit par exemple au niveau de l’éducation, que les cours de religion sont remplacés par des cours de citoyenneté. On peut aussi voir par exemple que les enfants ne vont plus à l’église ou au catéchisme le dimanche matin mais vous plutôt aller dans des mouvements de jeunesse. La religion fait face une réelle difficulté à se connecter à la jeunesse. Par conséquent les nouvelles générations ne fréquentent pas d’institutions religieuses cadrées, la religiosité fait de moins en moins partie de leur identité. Finalement, avec la mondialisation et la multi-culturalité nous pouvons composer notre identité avec divers fragments parmi les religions que nous rencontrons.
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