Lettres à Lucilius, lettre I,2-3 et 5
Commentaire de texte : Lettres à Lucilius, lettre I,2-3 et 5. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar audrey2504 • 20 Mars 2021 • Commentaire de texte • 2 101 Mots (9 Pages) • 980 Vues
« Quel est l’homme qui connaît le prix du temps, qui sait estimer la valeur d’une journée et comprendre qu’il meurt un peu chaque jour ? En effet, notre erreur est de ne voir la mort que devant nous, alors qu’elle est en grande partie derrière : son domaine est le passé. Agis donc, mon cher Lucilius, comme tu me l’écris : saisis-toi de tous tes instants. En étant maître du présent, tu dépendras moins de l’avenir. À force de remettre à plus tard, la vie passe. 3. Rien n’est à nous, Lucilius, seul le temps nous appar- tient : c’est l’unique bien dont la Nature nous ait doté, bien fugitif et incertain dont le caprice du premier venu peut nous déposséder. Mais telle est la folie des hommes : les choses les plus insignifiantes et les plus méprisables, dont on peut au moins réparer la perte, sont une dette que l’on reconnaît volontiers lorsqu’on les a obtenus ; mais, on ne croit rien devoir quand le temps nous est offert alors qu’il est la seule obligation que même le plus reconnaissant des hommes ne saurait acquitter (...) 5. Que conclure alors ? Je n’estime point pauvre celui qui sait s’accommoder avec bonheur de ce qui lui reste. »
Sénèque, Lettres à Lucilius, Lettre I, 2-3 et 5, Mille et une nuits, 2002, pages 8-9
Le texte que nous allons expliquer est un extrait de Lettres à Lucilius, écrit par Sénèque en 63-64 après J.C. Sénèque était un philosophe et dramaturge Romain ayant vécu de -4 à 65 après J.C. Le destinataire de ce texte se nomme Lucilius le Jeune, qui était un gouverneur romain et un ami proche de Sénèque. Le texte porte sur un thème principal qui est le temps, auquel vient s’ajouter le thème du bonheur, qui est cependant moins détaillé que le thème principal. Dans cet extrait de Lettres à Lucilius, Sénèque démontre son idée que le temps nous appartient et que l’Homme doit faire bon usage de ce temps si précieux. Il soutient précisément cette idée à la ligne 5 « seul le temps nous appartient ». A partir de cette thèse, nous aurons plusieurs éléments à discuter, grâce à la problématique suivante : en quel sens peut-on dire que le temps nous appartient, si celui-ci ne fait que passer ? Pour répondre à cette problématique, nous devons d’abord comprendre qu’est-ce que le temps puis nous y développerons en trois parties. La première portera sur le fait que d’après Sénèque, l’Homme ne connaît pas le prix du temps et ne l’estime pas à sa juste valeur. Nous y observerons donc la valeur d’une journée qui nous fait mourir un peu plus chaque jour mais aussi, si l’on est conscient de la valeur du temps, le bonheur doit s’en suivre. La seconde partie sera plutôt portée sur l’observation des différentes dimensions du temps, le passé, le présent, le futur mais aussi sur la question de la mort. Mais enfin, la troisième et dernière partie de cette explication de texte portera sur la maîtrise de l’Homme sur le temps, le fait que le temps nous appartienne car c’est un bien, malgré le fait que ce bien soit « fugitif et incertain » et donc qu’il cause une perte.
Tout d’abord comme énoncer précédemment, nous allons définir ce qu’est le temps. Le temps est un moment indéfini, c’est une succession d’événements, d’actions et d’instants. En quelque sorte, le temps est une durée. Comme l’espace, le temps est mesurable grâce à différents objets comme les cadrans solaires, les horloges ou encore les chronomètres. Ce qui laisse place à des unités de mesures telles que l’heure, la minute, la seconde, le siècle mais aussi la date et l’époque. Mais alors, quel est le prix du temps ? Est-ce que cette succession de secondes est estimable ? Comme Sénèque, nous pouvons nous demander « quel est l’homme qui connaît le prix du temps, qui sait estimer la valeur d’une journée … ? ». En effet, le temps d’une journée a une valeur, qui peut être différente selon la journée passée, selon les actions et les événements effectués pendant ce temps précis, mais aussi, il est possible que demain ait plus de valeur qu’hier. En l’occurrence, si l’Homme était conscient de la valeur, du prix du temps, il en ferait toujours bon usage, il ne perdrait pas son temps pour des broutilles de la vie quotidienne et ne remettrait pas les tâches au lendemain. Pour exprimer cela, à la ligne 4, Sénèque donne un conseil à Lucilius : « saisis-toi de tous les instants ». Le temps est comme une matière liquide, il file comme l’eau d’une rivière, le temps s’écoule à toute vitesse, cela crée donc une perte, il reste donc de moins en moins de temps. Mais ne faut-il pas se réjouir de ce qui nous reste ? Le temps à une valeur précieuse car nous vivons dans le temps mais surtout car le temps nous constitue. Le temps, peut être cause de bonheur auprès des individus qui l’estime à sa juste valeur. Mais la question que nous pouvons nous poser à ce sujet-là est la suivante : qu’est-ce que le bonheur ? Le bonheur est une émotion de satisfaction, lors d’un événements qui nous rend heureux. Comme le temps, l’Homme a besoin du bonheur pour fonctionner. Sénèque défend donc une idée positive du temps qu’il nous reste « je n’estime point pauvre celui qui sait s’accommoder avec bonheur de ce qui lui reste. » Cette phrase ligne 11 nous prouve bien que le temps peut être cause de bonheur pour l’Homme qui en connaît son prix et qui reconnaît avec satisfaction le temps qu’il lui reste.
Cependant, la valeur d’une journée de nous montre-t-elle pas que notre temps est compté et que nous mourrons « un peu chaque jour » ? C’est ce que Sénèque démontre à la première ligne de l’extrait de texte « quel est l’Homme … qui sait … comprendre qu’il meurt un peu chaque jour ? ». Nous allons démontrer cette idée dans la deuxième partie de cette explication de texte.
En effet, nous mourrons-t-on pas un peu chaque jour ? Est-ce que le temps nous rapproche de notre fin inévitable, la mort ? Dans Lettres à Lucilius, Sénèque nous
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