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Les promesses n'engagent-elles que ceux qui y croient ?

Dissertation : Les promesses n'engagent-elles que ceux qui y croient ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Mars 2020  •  Dissertation  •  2 191 Mots (9 Pages)  •  2 935 Vues

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DISSERTATION DE PHILOSOPHIE

“Les promesses d’hommes sont pareilles aux vagues de la mer: elles meurent aussi vites qu’elles naissent”,Gilbert Sinoué. Les promesses, réputées comme inviolable et sacrées semblent devenir, dans l'inconscient collectif, une parole dont aucune valeur ne peut être tirée et qui ne représente rien de plus qu’un simple mot. Gilbert Sinoué, comme bien d’autres écrivains et hommes voient la promesse comme une parole vaine qui ne semble engager seulement ceux qui y croient. Or,certains s’obstinent à croire et perpétuer l’importance de tenir et sacraliser la promesse. Cette promesse, si violée implique certainement une notion de culpabilité naturelle qui paraît attester de l’aspect sacré de ladite promesse. Une promesse peut être considérée comme l’action de promettre quelque chose, c’est un engagement que l'on prend envers quelqu’un. La promesse implique la notion de don de parole et de confiance envers autrui. Nous pouvons aussi suggérer une division entre l’individu et la collectivité. ceux qui croient à la promesse, c’est la masse, une multitude d’individus exposé aux promesses. Nous nous plaçons dans un cas universel de la promesse dans lequel un ou plusieurs individus émettent des promesses envers une multitude d’autres individus. Nous évoluons donc dans le cadre d’une société; “un ensemble organisé d’individus entretenant des rapports d’interdépendance réglés, exprimables sous la forme de règles naturelles ou conventionnelles.”Alors, les promesses n’engagent-elles que ceux qui y croient? Une promesse implique plusieurs individus et affecte leur vision de la vérité si la promesse n’est pas tenue. Nous pouvons qualifier cette action d’immorale or il nous semble que ne pas tenir une promesse, dans certaines situations, est une action qui permettrait une harmonie et la maximisation du bonheur commun. Alors, pouvons nous considérer que les promesses se doivent d’être tenues car le contraire serait immoral ? Or, comment serait-il possible de vivre dans un monde dans lequel chaque promesse serait respectée? Faut-il être rationnel dans nos croyances au promesse que nous fait autrui?

Plusieurs termes sont à définir quant il est question de relations et d'interactions sociales dans les cadre d’une société. Comme précité, une société est une organisation dans laquelle les individus interagissent ensembles et suivent des règles communes dans un cadre étatique. Afin de faire fonctionner une société à son potentiel maximum et selon l’optimum de Pareto, situation qui suggère qu’une configuration est efficace s’il est impossible d’améliorer la situation de certains individus sans détériorer la situation d’au moins un autre il semble nécessaire que règne une certaine morale. En effet, sans moralité, les promesses perdent toute valeur et se contredisent une fois universalisée. Dans sa Fondation de la métaphysique des moeurs, Emmanuel Kant décrit le fonctionnement de la morale et ce qu’elle implique. La question de la promesse est abordée et Kant défend que la promesse n’implique pas que ceux qui y croient, ceux qui la déclament en sont responsables à part entière. En effet, Kant s'intéresse aux devoirs parfaits et imparfaits pour établir une morale universelle. Le devoir parfait est l’interdiction de mener une action dont la maxime se contredirait une fois universalisée. Le devoir parfait concerne autrui (un autre que moi autre que moi) et moi. Le devoir parfait envers soi-même constitue le fait de ne pas mettre fin à ses jours, car le principe en nous qui, habituellement sert à conserver sa vie conduirait à son annihilation, ce qui mène à une contradiction. Le devoir parfait envers autrui, celui qui nous concerne, est l’action de ne pas commettre de fausses promesses. Faire une fausse promesse c’est s’engager à accomplir une action quelle que soit les circonstances et ne pas accomplir l’action par la suite, c’est dégager sa parole des circonstances.L’action de faire des fausse promesses conduirait tous les hommes du monde à ne plus croire les promesses et ainsi rendant impossible la création de fausses promesses (car elles le sont toutes). La promesse engage celui y croit mais aussi celui qui l’a fait. Un monde dans lequel les promesses ne sont pas tenues est un monde qui devient progressivement contradictoire. De plus, Kant précise, dans La critique de la raison pure, qu’il y a plus de plaisir dans un monde dans lequel un maximum d’individus agissent moralement. Nous considérerons le plaisir comme l’ état de contentement d’un individu qui a accompli un désir ou un besoin. Le fait d’agir moralement procurerait plus de plaisir et, à contrario, ne pas agir moralement favoriserait le déplaisir. En effet, ne pas tenir une promesse peut amener un sentiment de culpabilité qui procure du déplaisir. Ainsi, pour Kant, une promesse se doit d’être gardée et en constitue même le devoir parfait envers autrui. De plus, l’action de ne pas tenir ses promesses amène du déplaisir, universellement considéré comme un sentiment qu’il est nécessaire de tenir éloigné.

Il se peut qu’il y ait plus de plaisir si tout le monde agissait moralement, or, nous remarquons qu’agir bien n’entraîne pas forcement de prendre plus de plaisir et agir mal n’implique pas de souffrir d’avantage. Cette découverte nous mène donc à questionner la morale kantienne le principe de plaisir qui est associé au respect de la morale et dans notre cas, l’importance de la promesse.

L’homme moderne vie en société, basée sur les interactions sociales et les échanges. Thomas Hobbes dans le Léviathan suppose que l’homme revienne à l’état de nature. Hobbes décrit l’homme à l’état de nature comme un être robuste et intéressé par sa survie. Tous les hommes, à l’état de nature, sont égaux ce qui veut dire qu’aucun homme n’est suffisamment faible pour ne pas en tuer un autre et aucun homme n’est suffisamment fort pour être sûr qu’il ne sera pas tué. Ces hommes sont tous doués de raison et sont capable de se comparer entre eux. Nous remarquons que l’état de nature est un état dangereux qui suggère une guerre de chacun contre chacun. D’après Plaute dans Du citoyen de cive (1642) “à l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme”. Cette menace permanente naît du conflit entre liberté et égalité. Le seul moyen de se débarrasser de cet état précaire de peur constante et d’attaque permanente est d’instaurer un système étatique. Ce système étatique est, en premier lieu et de façon élémentaire, basée sur le don. La promesse peut être considérée comme un don

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