Les expressions de la sensibilité

Chapitre 2 : Les expressions de la sensibilité

Le terme sensibilité a plusieurs sens courant, il peut s’agir de la faculté à éprouver des états affectifs.

Un état affectif est ce que l’on peut ressentir : une émotion, un sentiment, un désir, un plaisir ou encore une souffrance. Il existe un autre sens possible et tout aussi courant ; la sensibilité peut désigner un caractère consistant à s’émouvoir facilement et en particulier à éprouver de la sympathie pour autrui. Par exemple, cette sensibilité se manifeste lorsque l’on pleure en regardant un film : on s’identifie alors aux personnages du film, on est sensible à ce qu’ils ressentent, on se met à leur place.

La sensibilité peut également avoir un autre sens tout aussi courant : la sensibilité est la faculté de percevoir à l’aide des sens.

Autrui : un être humain qui n’est pas moi

I. L’étude du texte de Bergson sur le langage

Après une affirmation, un auteur doit expliquer cette affirmation ou alors la justifier en argumentant.

Bergson commence ce texte en affirmant que « nous ne voyant pas les choses mêmes », nous nous arrêtons à leurs « étiquettes ». Cette affirmation est paradoxale. Nous nous limitons donc aux mots que nous employons pour les désigner : au lieu de percevoir les choses telles qu’elles sont en elles-mêmes, nous n’accordons d’importance qu’aux mots que nous employons pour les désigner. Nous ne faisons pas attention à ce qu’il y a de particulier dans les choses : par exemple, si nous voyons une chaise, nous ne la regardons pas attentivement, nous ne prêtons pas attention à ses détails insignifiant : ce qui nous importe est le fait que c’est une chaise.

Cela est dû au besoin. En effet, les hommes ont des besoins naturels, vitaux et physiologiques. Or, pour répondre à ces besoins et survivre, les hommes doivent agir et produisent donc des objets techniques qui sont conçus pour remplir une fonction pratique. D’après Bergson, notre intelligence est au service de l’action. Nous réfléchissons d’abord pour agir, répondre à nos besoins. « Les mots désignent des genres » : ils désignent donc un concept, une idée générale. Ce concept correspond à la définition du mot. Par exemple, la définition du mot maison est une construction humaine destinée à l’habitation. Le concept ne retient que ce qui est commun à une multitude de choses ou d’êtres. Le concept néglige ce qui est singulier, unique, différent, d’une chose à l’autre. Il néglige donc le nombre d’étages ou de pièces ainsi que la présence ou non de baies vitrées ou de jardin en ce qui concerne la maison.

L’explication que donne Bergson après son affirmation est ici un constat : il énonce des faits qui ne peuvent être remis en question. Ce constat exprime le fait que les mots ne désignent pas directement les choses, ils en énoncent l’idée. Une seconde affirmation se donne à lire : les mots nous empêchent aussi de saisir « nos propres états d’âmes » dans leur caractère « intime, personnel, originalement vécu ». Les états d’âmes sont des émotions, des sentiments, des pensées les plus personnelles qu’il soit et uniques. Les sentiments et les émotions sont toujours particuliers et originaux car ils reflètent notre personnalité qui est unique. Or, nous devons recourir à des mots pour les exprimer. Cependant, ces mots énoncent seulement des généralités. Suite à cela, Bergson donne des exemples. Ceux-ci, présentent toujours « mille nuances fugitives et mille résonances profondes » : ces singularités étant essentielles au sens de ces sentiments, ceux-ci échappent à ceux qui le ressentent du fait de leur caractère unique. Nous n’avons pas « conscience » de nous-même, de ce que nous ressentons. En mettons des mots sur ce que nous éprouvons, cette pensée devient impersonnelle.  « mon jardin secret est une prison »

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