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Le vivant n'est-il que de la matière ?

Dissertation : Le vivant n'est-il que de la matière ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2017  •  Dissertation  •  2 071 Mots (9 Pages)  •  1 303 Vues

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Le vivant n'est-il que de la matière?

Qu'est-ce-que le vivant? La définition pose un problème de généralisation du fait de la diversité du vivant. Il existe néanmoins trois caractères principaux qui déterminent l'appartenance à ce groupe, qui sont: le principe d'autoconservation, grâce aux échanges avec le milieu extérieur, l'autoreproduction et enfin l'autoréparation, qui est la possibilité pour les êtres vivants de régénérer leur matière, cette dernière capacité étant tout de même limitée. De plus, la matière est aussi source de problème dans sa définition car est matériel ce qui est perceptible, transformable, impermanent, limité, conditionné -c'est-à-dire disposé, travaillé et déterminé-, dépendant d'autres choses, composé de membres ou d'attributs distincts et enfin sans conscience de soi par soi-même. La matière est donc un support physique, réel et concret qui est composé d'éléments chimiques et physiques composant le réel. Ainsi, nous pouvons observer quelques similitudes dans ces deux définitions mais les oppositions sont les points majeurs qui montrent qu'il y a une distinction. D'un côté, nous pouvons penser que le vivant est strictement composé de matière mais tout à l'inverse, on peut penser que la conscience et la pensée sont un support du réel et que le vivant n'est pas exclusivement matière. Nous allons montrer que le vivant est strictement matière dans une première partie. Puis nous allons montrer que le vivant n'est pas exclusivement matière. Nous allons donc finir par expliquer que le vivant est matière mais pas seulement.

Tout d'abord, rappelons que le vivant est un type d'être, une manière d'exister. Un être vivant n'est pas inerte, comme une pierre ou une chose artificielle, qui peut durer très longtemps mais ne vit pas. Or ce qui n'est pas inerte est repérable facilement grâce à un mouvement. Il y a ainsi une facette mécanique dans la définition du vivant. Il existe des mouvements que seuls les êtres vivants sont capables de faire et qu'eux seuls sont capables de percevoir. En effet, on peut affirmer que ce qui bouge est perceptible puisqu'on sait que ce n'est pas inerte grâce à des observations et des perceptions. Ces perceptions nous montrent qu'il y a un ou plusieurs mouvements. Or la matière se définit par un fait qui est concret. Ce qui est dit concret a nécessairement été perçu car le vivant ne se base que sur des faits perçus, qu'il appelle "réel", pour affirmer ou non une hypothèse. À partir de ces éléments, nous pouvons observer qu'il existe une définition commune au vivant mais aussi à la matière. Donc le vivant est en parti matière. Cette définition suffit-elle pour déclarer que le vivant est strictement matière?

Selon la thèse du dualisme cartésien, soutenue par Descartes entre autres, la matière et l'esprit, ou le corps et l'âme, sont deux substances hétérogènes, absolument différentes par leurs essences : la matière est étendue, a une figure, une forme, une grandeur; l'âme se caractérise par la pensée et est immatérielle. Le sujet cartésien fait l'expérience de cette séparation dans le cheminement du doute que mettent en scène les Méditations métaphysiques. Lorsque Descartes prend la décision de douter de tout ce qui n'est pas absolument certain, au début de la première Méditation, il rejette alors comme douteuses toutes les opinions que nous avons reçu passivement depuis que nous étions enfants; puis il en vient à douter du "témoignage de nos sens", puisque l'on sait qu'il arrive qu'ils nous trompent (illusions d'optique). En recourant à l'hypothèse du "malin génie", il remet même en cause des vérités mathématiques.

C'est alors qu'il découvre le cogito : Le malin génie peut bien être tout-puissant et me faire douter de tout, il ne peut me faire douter que je doute, ou autrement dit, il ne peut faire que je me trompe lorsque j'ai l'intuition que si je doute, je pense et que si je pense, je suis. En plus bref, il faut bien que j'existe s'il me trompe. Cette première intuition ou certitude me fait me découvrir moi-même comme sujet qui pense ("je suis une chose qui pense" dit Descartes), et il est à noter qu'alors que l'existence des corps et de la matière est encore douteuse, je prends connaissance de l'existence de la pensée ou de l'esprit.

Et même si le vivant bouge, un robot peut aussi bouger. Aussi, le vivant peut s'autoreproduire. On peut toujours créer des robots qui auraient la capacité de produire des robots comme lui. Mais le premier robot sera forcément créé par une source externe, l'Homme, vivant. Mais rien ne dit que le vivant n'a pas été créé par un être de niveau supérieur nous donnant la possibilité de nous autoreproduire. Enfin, on sait que le vivant a un élément majeur par rapport à un robot, il a une conscience et une pensée, plus ou moins développée, qui lui permet d'avoir des sentiments. Un robot n'a pas de sentiment car il n'est composé que de fils électriques et de composants électroniques par exemple que l'on peut modifier et transformer à tout moment. Le vivant ne possède pas ce genre de système. Du moins, ils sont beaucoup plus complexes et restent encore inconnus à notre échelle. Nous ne comprenons pas tous les mécanismes liés aux émotions, et donc à la conscience et la pensée.

Il manque au moins un élément majeur à la définition précédente. En effet, une partie de la définition de vivant fait intervenir la conscience, plus communément appelée "pensée". Selon Lucrèce, philosophe romain du premier siècle avant J.C., la conscience est un élément intrinsèque du vivant, au même titre que "les bras ou les yeux" (Lucrèce, De la nature, Livre III, 1er siècle av. J.C.). Est vivant, un corps qui possède une âme. "Il faut donc nécessairement que l’âme soit substance comme forme d’un corps naturel qui a potentiellement la vie. Or, cette substance est réalisation. Donc, elle est la réalisation d’un tel corps. (…) Et si l’on a besoin d’une formule qui s’applique en commun à toute âme, ce sera : la réalisation première d’un corps naturel pourvu d’organes." Aristote nous donne cette définition du vivant en expliquant qu'il n'y a pas de vivant sans âme. Sa définition du vivant est donc basée sur un rapport d'opposition au corps matériel et physique de l'être vivant. Cette dernière définition implique au-delà de la constitution et de la composition physique du vivant, qu'il

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