« Le travail c’est tout simplement ce qui commande toute notre vie », George Friedman
Dissertation : « Le travail c’est tout simplement ce qui commande toute notre vie », George Friedman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gilas • 21 Avril 2020 • Dissertation • 666 Mots (3 Pages) • 1 385 Vues
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« Le travail c’est tout simplement ce qui commande toute notre vie », George Friedman
Si l’on en croit La FONTAINE (17e siècle) dans un de ses rares poèmes où on ne parle pas d’animaux, un père laboureur fut sage d’enseigner à ses enfants, avant sa mort, que « le travail est un trésor. » En prenant cette parole à la lettre, on déduira que quiconque ne travaille pas ne possède rien. En 1964 Georges FRIEDMANN reprend pareillement les propos d’un ouvrier américain qui affirme sans ambages que « le travail c’est tout simplement ce qui commande toute notre vie.» Vraiment toute notre vie ? On peut y regarder par deux fois. Mais essayons d’abord de définir la notion de travail, nous verrons ensuite ce qu’il en est de sa place dans la vie de l’homme moderne.
L’interprétation du texte biblique a souvent voulu donner au travail une signification punitive. Car si Ève n’avait pas mangé la pomme interdite sous l’impulsion du serpent, si Adam n’avait pas suivi les conseils de sa compagne, Dieu ne serait pas entré en colère et le verdict : "Tu travailleras à la sueur de ton front" ne serait pas devenu célèbre en scellant du même coup le destin de la race humaine. Mais après tout, on peut continuer la polémique dans plusieurs directions. Par exemple, Adam a-t-il été puni parce qu’il a désobéi à Dieu ou parce qu’il a été assez naïf pour se laisser tromper facilement ? En tout cas il n’est jamais devenu l’égal de Dieu après sa faute, et le pommier n’était peut-être pas l’arbre de la connaissance comme le prétendait le diable. Et puis tous ces animaux qui « travaillent » – l’oiseau qui construit son nid, la fourmi de la fable qui accumule ses provisions tout l’été – n’avaient reçu visiblement aucune punition. Pourtant ils travaillent aussi !
Le mot " travail " semble porter historiquement lui-même l’indice de souffrance : il dérive du latin tri-palium, instrument qui servait à immobiliser les chevaux difficiles ou les bœufs pour les traiter ou les ferrer, comme une sorte de joug.
Pour que le tour soit complet il faut signaler qu’il y a deux façons de travailler. D’abord le travail intellectuel qui sollicite du travailleur un effort mental soutenu pendant une certaine période, et qui a permis la formule : " se remuer les méninges " dans une activité intellectuelle organisée, en vue d’atteindre des objectifs précis.
Ensuite y a le travail qu’on dit manuel, mais qui sollicite l’effort de tout le corps, et pas des mains seulement. On devrait dire : travail physique où on peut observer l’individu en plein effort, coulant la sueur de son front dans une activité qui vise à transformer son monde. Mais ce travail-là n’en demande pas moins des efforts intellectuels : l’artisan, le cultivateur ou le tisserand doivent être vigilants pour ne pas produire un résultat de travail inutile. Même le cuisinier doit veiller à la quantité d’épices, à une multitude de détails sans lesquels sa cuisine n’aurait pas de valeur.
La conception moderne du travail est toute autre. Georges FRIEDMANN en parle dans le sens où il a une certaine signification. Manuel ou intellectuel, le travail est payé, et la contre-partie s’appelle "salaire". L’ouvrier américain
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