Le temps est-il notre ennemi ou notre allié ?

Notre expérience du temps est variable- de celui qui nous manque à celui qui ne passe pas. S'il peut nous sembler hostile ou complice, c'est selon des points de vue eux-mêmes différents.

I- Le temps révèle notre finitude

a) Le temps modifie tout

Le temps, tel qu'il passe, modifie les choses et les dégrade. Platon en déduit que l'on ne peut attribuer aucune confiance à ce qui participe d'un monde sensible en constante modification.

b) Il nous contraint à la dégradation

L'homme lui-même ne peut subir les effets du temps: c'est à travers une certaine durée qu'il commence par atteindre sa maturité.

La même durée entraîne ensuite le vieillissement physique et intellectuel, impossible à éviter : maladie, existence amoindrie.

c) Il a pour horizon notre mort

Le temps individuel n'a ainsi pas d'autre horizon que la disparation de l'individu lui-même.

On peut en déduire soit le besoin d'affirmer que l'homme ne meurt pas intégralement (survie spirituelle), soit une conception rigoureusement tragique ou "absurde" de l'existence, privée de valeurs et de sens ( existentialisme de Sartre).

II- Mais que serait notre existence sans la conscience du temps ?

a) Passé et futur sont spécifiquement humains

Une existence sans conscience de la temporalité serait proche de l'existence animale, limitée au "présent".

Au contraire, la conscience humaine se singularise par l'existence de souvenirs et par la faculté d'anticiper, qui s'ajoutent au présent.

b) C'est dans le temps que tout nous apparaît

C'est selon trois relation dans le temps que nous apparaissent les phénomènes: l'un est nécessairement "avant", "pendant"ou "après" un autre.

c) Le temps est aussi expérience et projet

Le temps humain est ainsi ce qui autorise la constitution d’expérience acquises et de projets concernant l'avenir.

Ce que Marx affirmait à propos du travail peut être généralisé: c'est le résultat de tout projet qui " préexiste idéalement dans l'imagination", tout en prenant appui sur les acquis du passé.

Conclusion:

Ni ennemi ni allié à proprement parler, le temps est une dimension fondamentale de l'humanité- tant par la conscience que cette dernière en prend par les façons dont l'existence s'y déploie.

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