Le sentiment de liberté est-il illusoire ?
Cours : Le sentiment de liberté est-il illusoire ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar liaume nelly • 8 Septembre 2016 • Cours • 1 819 Mots (8 Pages) • 1 662 Vues
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I/ Le sentiment de liberté est-il illusoire ?
- On va interroger d’abord l’enjeu de l’existence, ou non, de la liberté « métaphysique » → liberté de choix par l’esprit existe-t-elle ?
- Le terme « métaphysique » signifie : méta→au delà / physique→de la matière
- Le catholicisme prétend que l’âme existe et que cette âme est douée d’un « libre-arbitre » métaphysique offert par Dieu.
- Thomas d’Aquin affirme l’existence de ce « libre-arbitre » dans l’âme humaine au XIIIe siècle dans la Somme théologique.
- C’est Descartes (France, XVIIe siècle) qui va argumenter philosophiquement en faveur de la thèse du libre-arbitre : Descartes considère que Dieu à 3 « attributs » :
① Un entendement infini
② Une étendue infinie
③ Une volonté infinie (= pour décider)
L’Humain a selon Descartes 3 « attributs » :
① Un entendement limité
② Une étendue limitée
③ Une volonté infinie → le libre-arbitre serait notre lot divin.
- Descartes va essayer de démontrer de façon indéniable l’existence de cette « volonté infinie » (= le libre arbitre) en l’Homme.
- Descartes expose son argumentation dans la Lettre au Père Mesland (1945) : Descartes distingue deux types de libertés :
① la liberté d’indifférence = le plus bas degré de la liberté → cette liberté faible consiste à connaître le vrai et le bien MAIS nous pouvons choisir le faux et le mal.
② la liberté de perfection → « éclairée » = je connais le vrai et le bien et j’adhère à ce vrai et à ce bien.
- Sartre dans l’Être et le Néant développe la thèse de l’existentialisme → « l’existence précède l’essence »
- Selon Sartre l’identité d’une personne n’est pas définie dès la naissance.
- Extrait de l’existentialisme est un humanisme (1946)
- Sartre rompt avec un double héritage :
① Les thèses religieuses
② Les thèses philosophiques qui affirment l’existence d’une « nature humaine »
« L’Homme est condamné à être libre » :
① Jeté dans le monde dès la naissance,
② Dieu n’existe pas selon Sartre,
③ Même pas l’excuse des passions
- A propos des passions qui pourraient éventuellement constituer une excuse selon certains, Sartre refuse cet argument
- Sartre, marxiste (=communiste) est confronté au matérialisme de ce marxisme → Critique de la raison dialectique : le « matérialisme » marxiste oblige Sartre à envisager les Humains en « situation », « il nous faut faire comme si » nous étions totalement libre.
- Nous devons envisager aussi les arguments « déterministes » à propos de cette question de l’existence ou non du libre-arbitre.
- La thèse « déterministe » : consiste à affirmer que l’Humain à un comportement psychique (l’esprit) et physique prévisible.
- L’un des défenseurs de la thèse du déterministe est Baruch SPINOZA (Hollande, XVIIe siècle) → l’Ethique. Dans la Lettre à SCHULLER (1674) Spinoza expose sa conception de la nature (=l’univers) et de l’Homme.
- Spinoza nous compare à des pierres qui dévalent une pente. Spinoza nie l’existence du libre arbitre car l’Humain serait un rouage dans la nature.
- Spinoza propose une définition de la liberté qui consisterait à épanouir nos passions joyeuses : la joie augmente notre capacité d’agir.
- Les partisans de l’existence du « libre arbitre » affirment que notre esprit est libre de ses choix ≠ les déterministes » nie la liberté de notre esprit.
- En faveur de l’existence du « libre arbitre », Descartes invoque une âme libre offerte par Dieu.
- Sartre (XXe siècle) aborde la liberté humaine comme un athée : il argumente en faveur de cette liberté psychique (= de l’esprit) par l’absence d’essence de l’Homme.
- Sartre nie qu’une « essence » (= une définition fixe) humaine existe DONC si je ne suis pas enfermé dans une essence, je suis libre de choisir, de me choisir. « L’existence précède l’essence »
- Spinoza est un « déterministe » car il prend en compte les milliers de facteurs, qui nous influencent → le corps, l’éducation, l’hygiène de la vie, etc.
- Spinoza (XVIIe en Hollande) argumente en faveur du déterminisme au nom de la science.
- Spinoza compare l’Homme à une pierre qui dévale une pente. L’Homme ne serait pas plus libre que cette pierre.
- Si nous acceptons la vision « matérialiste » de l’Homme (celle de Spinoza) qui correspond à une vision scientifique de l’Homme, mais que nous voulons sauver notre liberté.
- ENGELS (≠HEGELS) vit dans une époque « scientiste » (= le XIXe siècle) qui ne jure que par les sciences exactes.
- Engels, camarade intellectuel de Marx, va conjuguer le déterminisme et une forme de liberté particulière.
- Engels ne croit pas dans l’existence d’un « libre arbitre » qui serait déconnecté de notre corps et des autres influences DONC il va placer notre liberté ailleurs.
- La liberté proposée par Engels n’est pas « dans une indépendance rêvée à l’égard des lois de la nature ».
- Si le « déterministe » paraît moins séduisant au premier abord que l’hypothèse du « libre arbitre », il ne faut pas oublier que se revendiquer « libre » nous rend responsable de nos actes.
- C’est Nietzsche (Allemagne, XXe) dans Le crépuscule des idoles (1888) qui nous met en garde contre le cadeau empoisonné que constitue la liberté.
- C’est contre le Christianisme que Nietzsche dit cela car c’est une religion qui affirme la liberté de l’Humain.
- Nietzsche refuse la « culpabilisation » des individus par la religion, par la politique, par la société. → Exemple contemporain de l’écologie « punitive » qui veut nous faire culpabiliser.
II/ la notion de « morale » exclut-elle la liberté ?
- Un préjugé commun consiste à opposer la morale à la liberté.
- Nous allons interroger ce préjugé qui consiste à opposer frontalement la liberté.
- La proposition philosophique (qui traverse les siècles) pour marier la liberté et la morale : c’est l’idéal de l’autonomie (être ma propre loi grâce à ma Raison).
- Le 1er modèle, qui va inspirer les autres penseurs, c’est Socrate.
- Socrate revendique de ne pas être esclave de ses passions grâce à la raison.
- Il faudrait dompter nos passions pour accéder à la liberté.
- Socrate prétendait qu’un « daïmon » (= une voix intérieure) lui adressait des conseils moraux : ne fait pas ça !
- Socrate dans le livre de Platon intitulé Alcibiade vante le « souci de soi »
- Le « souci de soi » est une invitation pour que chacun prenne soin de son âme (par la philosophie) et de son corps.
- Aristote (élève de Platon) développe l’incitation socratique à vivre en accord avec la raison : les plantes et les animaux obéissent à une logique de croissance mais l’Humain a la raison.
- Socrate et Aristote = les Anciens envisagent notre liberté véritable comme une maîtrise de nos passions par notre raison.
- Kant, au XVIII° siècle se méfie aussi des passions : il les considère même comme des maladies de l’esprit ≠ Rousseau incite aux passions.
- Kant veut que nous pratiquons l’autonomie = par sois même, être ma propre loi rationnelle pour ne pas être esclave de ses passions.
- KANT dans Critique de la raison pratique (1788) constate que physiquement nous sommes un point dans l’univers infinie. Si nous ne pouvons pas tirer notre dignité d’une puissance physique alors tout repose sur notre esprit : notre capacité à décider librement de faire le bien.
- Kant propose un critère pour viser le Bien : il faudrait se demander avant d’agir si notre action est « universalisable » ou non → exemple du mensonge : si je m’autorise à mentir alors le monde sera un monde de menteur.
- Péguy (France, XX° s), « la morale de Kant a les mains propres mais elle » n’a pas de mains → viser la perfection est stérile.
- Kant incite aussi à traiter les personnes comme des êtres humains = la dignité → si je traite quelqu’un comme une chose, un moyen alors la chose à un prix, pas une dignité → il faut donc traiter l’Homme comme une « fin en soi »
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I/ la justice est-elle une vertu de l’individu ou une organisation collective ?
- Platon affirme dans la République (= son projet de Cité idéale) que la justice est une vertu de chaque âme. La justice serait le résultat de la domination dans l’âme de la Raison sur nos passions.
- Être juste pour Platon et pour les Anciens c’est donc penser et agir avec la raison = la modération.
- Le christianisme rompt avec la logique des philosophes grecs : les trois monothéistes incitent à l’amour, à la compassion
- Cet Amour serait l’amour des autres et de Dieu.
- Les conceptions individuelles de la justice défendues de façons différentes par Platon et par les Chrétiens ne sont pas celle d’Aristote.
- Aristote (-III°) propose de redéfinir la justice :
①Elle concerne exclusivement les relations avec les autres.
②Elle n’inclut pas le rapport au divin.
③Selon Aristote la justice ne doit pas être un idéal de perfection : un citoyen juste n’est pas pour autant un saint.
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