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Le refus de l'engagement

Discours : Le refus de l'engagement. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Octobre 2019  •  Discours  •  2 123 Mots (9 Pages)  •  537 Vues

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L’engagement a comme première définition, selon le dictionnaire Larousse, « l’acte par lequel on s’engage à accomplir quelque chose ; une promesse, une convention ou un contrat par lequel on se lie ». C’est aussi le fait d’employer quelqu’un, de louer ses services. L’engagement peut aussi rimer avec militantisme à savoir le fait de prendre parti sur les problèmes politiques ou sociaux par son action ou son discours. Mais ce ne sont pas les seuls sens de l’engagement, ses définitions varient selon le contexte où dans lequel il est employé on l’utilise : en comptabilité par exemple, l’engagement désigne l’ensemble des obligations envers les tiers, en médecine, c’est le franchissement du bassin maternel d’un fœtus, au football, c’est l’action de remettre la balle en jeu après un but, dans le contexte militaire, c’est le contrat par lequel une personne déclare vouloir servir volontairement, etc… Toutefois, ce ne sont pas ces variantes que nous allons mettre en relation ici avec la notion de liberté, mais bien sa première définition.

La liberté quant à elle au sens négatif, c’est l’absence de contrainte et au sens positif c’est l’état de celui qui fait ce qu’il veut. Selon Leibniz, c’est un terme ambigu : il y a liberté de droit et de fait. La liberté de droit, ou liberté juridique, est définie par les droits : elle distingue l’esclave, qui selon le droit n’est pas libre, du citoyen qui lui l’est par définition mais cette liberté de droit ne distingue pas le pauvre du riche, car un pauvre est aussi libre qu’un riche.

La liberté de fait consiste soit dans la puissance de faire ce que l’on veut ou liberté d’action, soit dans la liberté d’esprit.

La liberté de faire à ses degrés : généralement, ceux qui ont plus de moyens sont plus libres de faire ce qu’ils veulent donc elle est en quelques sortes « proportionnelle » aux moyens mais la liberté de faire usage de son corps en particulier, à savoir la liberté physique, n’est pas donnée à tout le monde. En effet, on peut alors distinguer le prisonnier, qui lui est enfermé et ne peut donc pas user de son corps comme il l’entend, de l’homme libre ou encore l’homme malade du bon portant.

La liberté d’esprit comprend la liberté d’esprit guidée par la raison (donc qui dans un sens n’est pas tout à fait libre mais c’est un autre débat) ainsi que la liberté d’esprit dite « pure » ou appelée plus communément libre arbitre.

Suis-je libre de refuser de m’engager ? Est-ce une forme de liberté que de choisir de refuser ?

Dans un premier temps, nous verrons que l’engagement peut être synonyme de perte volontaire de la liberté, dans un deuxième temps, nous discuterons du choix face à l’engagement qui affirme notre liberté et enfin, dans un dernier temps, de la rupture de l’engagement.

I. L’engagement, une perte volontaire de la liberté

Le fait de s’engager est une action sur soi. C’est un acte de volonté propre qui influe sur notre « destin » ou en tout cas sur la destinée de ce sur quoi nous nous sommes engagés. Prenons l’exemple du mariage : le mariage est un engagement entre deux parties qui s’engagent volontairement à adopter une conduite future qui correspond aux termes et au règles de l’engagement, dans le cas du mariage, les parties doivent (en principe) rester fidèle jusqu’à la fin de leurs jours, subvenir aux besoins de l’un et de l’autre dans chaque moment de leur vies, etc… Les parties affirment donc qu’ils doivent accepter et se soumettre dans le futur à des obligations qui sont définies lors de l’engagement. Mais n’est-ce pas l’exemple même d’une perte de liberté ?

En effet, l’engagement a des conséquences morales, sociales, et même juridiques.

L’engagement apporte des obligations, c’est-à-dire que lorsqu’on s’engage, on doit respecter les termes car sinon on peut se sentir coupable moralement de ne pas avoir respecter les termes. En effet, c’est un poids qui pèse sur notre moral, le poids de la culpabilité. On peut se torturer l’esprit en se disant que nous n’avons pas été capable de respecter l’engagement et on peut s’en vouloir de ne pas avoir respecter les autres car on s’engage la plupart du temps envers des personnes physiques et donc morales qui nous donnent leur confiance et qui peuvent souffrir elles aussi de notre non-respect de l’engagement (notamment dans le cas du mariage lorsque qu’un mari est infidèle par exemple, il peut se sentir coupable d’avoir fait souffrir sa femme).

Le regard des autres peut être aussi un facteur aggravant, en effet, on passe pour quelqu’un qui ne tient pas ses engagements, on peut perdre la confiance des autres et leur regard sur nous peut changer.

L’engagement peut apporter des obligations juridiques : en effet, dans le cadre d’un mariage, il y a ce que l’on appelle un contrat de mariage qui définit juridiquement l’union deux parties. Donc aux yeux de la loi, nous sommes obligés de respecter les conditions présentes dans le contrat si on ne veut pas être poursuivi par la suite.

Tous ces facteurs représentent une entrave à nos actions et donc à notre liberté. Il est impossible pour nous de prévoir toutes les conditions de nos actions futures : c’est un pari sur l’avenir car si nous avions eu connaissance de toutes les conditions et conséquences de l’engagement, nous n’aurions peut-être pas accepté de s’engager. Pourtant, lorsqu’on s’engage, on fait un choix, on choisit un parti et on accepte ainsi les conséquences par avance. On se doit, pour nous-même et pour les autres, de se tenir conformément aux conditions du « contrat ». Ma volonté est soumise à l’obligation de tenir mon engagement : c’est en quelque sorte une perte de liberté.

Mais qu’en est-il de la liberté si l’on refuse de s’engager ? Que vaut une vie sans engagements ?

II. Le refus ou l’acceptation de l’engagement, une affirmation de la liberté

L’obligation d’ailleurs ne s’oppose pas forcément à la liberté. Dans Du Contrat Social (1762), Rousseau dit : « Ce que l'homme perd par le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ; ce qu'il gagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il possède. » Ici, Rousseau nous fait

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