Le progrès technologique coïncide-t-il avec le progrès moral de la société?

Le progrès technologique coïncide-t-il avec le progrès moral de la société ?

Introduction :

Depuis toujours l’Homme a pour but principal d’évoluer. Des australopithèques à l’homo sapiens en passant par la découverte du feu, l’apparition de la bipédie pour aujourd’hui arriver à une civilisation capable d’envoyer des hommes sur la lune, de guérir des maladies autrefois incurables, de bâtir des gratte-ciels, de communiquer avec quelqu’un à l’autre bout de la planète sans le moindre effort, il s’est écoulé beaucoup de temps et l’homme a plus que jamais démontré sa capacité à progresser et s’adapter aux époques.

C’est pourquoi de nos jours, il serait impensable de vivre sans technologie, de vouloir retourner à un état naturel car on considère que le progrès social et moral découle naturellement du progrès technologique. Mais est-ce si certain ?

Etymologiquement, le mot progrès vient du latin progressus signifiant « action d’avancer ». Seulement, avons-nous réellement avancé dans le bon sens ? Qu’avons-nous gagné moralement et humainement à cette évolution ? Progrès technologique rime-t-il forcément avec progrès moral de la société ?

Si dans un premier temps je montrerais que le progrès technologique est ce qui a fait de nous des humains, j’expliquerais aussi en quoi il peut être une menace pour notre société et que l’homme derrière la machine est certainement plus dangereux que la machine elle-même.        

I/ Le progrès technologique humanise l’être humain

1. La technologie nous libère du naturel

D’une certaine manière le progrès technologique nous définit en tant qu’être humain. En effet, l’homme a évolué au fil du temps, tout comme les animaux, alors ce qui les différencie est la direction qu’ils ont choisie, celle des humains étant l’intelligence. C’est notre potentiel cognitif qui nous a permis de nous libérer de la nature, de créer de nouvelles choses, d’accéder à la technique, la technologie.

Auparavant, le progrès consistait à s’adapter à l’environnement, à répondre à ses besoins primaires, à survivre tout simplement. Mais l’Homme a décidé de voir plus, de cesser de se considérer comme un simple animal et désormais sa vision du progrès est celle d’une amélioration morale. Ce concept n’obéit pas à la logique de la nature, en effet, le raisonnement logique et raisonné est arrivé avec l’Homme.

Alors il a commencé sa lente évolution, a découvert le feu, inventé la roue, l’électricité, internet… Grâce à la médecine on a pu trouver des vaccins à des maladies mortelles, soigner des amputés ; de même que l’essor du machinisme et l’industrialisation a permis de faire disparaître des métiers risqués et dangereux, ainsi que l’esclavagisme.

Tout ceci découle de l’innovation et du progrès de l’homme, non d’une application théorique. L’Homme explore, découvre de nouvelles choses, et par conséquent, augmente son bonheur. En effet, le fait d’augmenter ses connaissances augmente également son esprit et d’après Francis Bacon, scientifique et philosophe anglais du 16ème et 17ème siècle, le progrès serait infini et on pourrait alors réaliser toutes les choses possibles, créer un monde idéal, utopique où grâce à la science l’Homme aurait comblé tous ses désirs et ses besoins.

Ainsi, le progrès technologique caractérise l’Homme et Bergson, philosophe français du 19ème et 20ème siècle voulait redéfinir l’homo sapiens (l’homme qui est intelligent) en homo faber (l’homme qui fabrique).

1. Le progrès est indispensable dans notre société

Aujourd’hui, la technologie et la technique sont partout, fondant alors les bases de notre société. Le progrès technologique caractérise toutes les civilisations humaines et sont synonyme de développement économique et de prospérité. Certaines civilisations ne l’utilisent qu’à très petite échelle, mais partout on a accès à la médecine, à l’industrie, à l’exploitation agricole, forestière, à l’urbanisation…

Le progrès, c’est l’avenir, c’est le perfectionnement du savoir et il est naturel pour un être humain de vouloir se développer. Il nous permet de vivre dans une société prospère, en bonne santé ce qui encourage le progrès moral et comme Victor Hugo l’a dit « Ouvrez une école, vous fermerez des prisons »

Les inventions technologiques sont de plus en plus en nombreuses et sont là pour améliorer nos conditions de vie, nous faire vivre en bonne santé, alléger le travail, nous faire nous déplacer plus vite, gagner du temps, communiquer avec qui nous le souhaitons… Elles nous sont donc indispensables et nous permettent de vivre plus librement en satisfaisant plus rapidement nos besoins.

Avec le progrès, tout peut devenir possible, on peut dépasser les limites de la science comme nous montre l’exemple du transhumanisme. On pourrait réaliser des choses inimaginables, comme permettre à un aveugle de voir à nouveau, créer des prothèses plus vraies que nature, abolir la mort...En soit, faire tout comme avant, mais en mieux. C’est alors ce qui nous rendrait meilleurs en tant qu’humain, car tout le monde serait sur un pied d’égalité, n’ayant plus à souffrir de ses différences, devenant plus intelligent, plus ouvert d’esprit, plus empathique…

Tout ce savoir est à porté de main, il suffit d’oser innover, créer de nouvelles choses. C’est le principe de la devise Sapere Aude, une expression latine issue des épîtres d’Horace signifiant « Ose savoir ! ». Kant va faire de cette phrase la devise des Lumières en la traduisant plus précisément par « Aie le courage de te servir de ta propre intelligence ».

II/ La technologie, une menace pour la société

Le progrès technologique est certes indispensable à notre société, mais ce n’est pas pour autant qu’il rend les hommes meilleurs, au contraire. Rousseau fut le premier à réfuter l’optimisme scientiste des philosophes des Lumières, démontrant que le progrès technologique et l’augmentation du savoir en général est incompatible avec le progrès moral et l’harmonie de la vie humaine. L’Homme a une tendance particulière à exploiter toute forme de technologie ou de technique pour les utiliser à ses propres fins égoïstement, sans se soucier de l’impact qu’elles pourraient avoir sur l’environnement, ou sur la société en général.

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