Le philosophe roi.

1. Kant s’interroge sur la façon de parvenir à un pouvoir juste et raisonnable: Qui doit gouverner la cité pour obtenir la paix entre citoyens ? ou encore Comment gouverner la cité pour mettre fin aux problèmes entre citoyens ? Nous aurions pu y répondre simplement, en tenant compte de ce qu’est un philosophe; le philosophe sait faire la différence entre le Bien et le Mal, sait parvenir à la raison et la vérité et aurait donc les qualités idéales pour s’occuper des affaires de la cité. Nous serions tentés de dire que le philosophe doit gouverner la cité, qu’il est le mieux placé pour s’occuper de la cité.
2. Seulement il pourrait s’opposer à cette pensée le fait que « détenir le pouvoir corrompt inévitablement le jugement libre de la raison ». En effet si le pouvoir rend impossible la différenciation du vrai au faux, du Bien au Mal, alors le philosophe au pouvoir ne serait plus philosophe, il perdrait dans ce cas ses qualités nécessaires à la bonne administration de la cité et il n’y aurait plus aucun individu pour déceler la vérité et la raison dans la cité. Nous voyons ici que c’est le pouvoir qui est fautif et qui en quelque sorte annule et anéanti les capacités qui différencient le philosophe des autres citoyens, il faudrait donc trouver une alternative permettant de faire entrer le philosophe dans les affaires de la cité sans détention de pouvoir. L’enjeux principal ici serait le rôle du philosophe dans la cité.

2.   Dans la première partie du texte, Kant nous dit que le fait que les philosophent soient au pouvoir est un mauvaise chose « Il ne faut pas s’attendre à ce que des rois philosophent ou à ce que les philosophes deviennent rois »; il nous explique que la détention du pouvoir est néfaste pour la recherche du Bien et de la vérité, raison, et que par conséquent le philosophe doit impérativement ne pas se charger du pouvoir de la cité « Il ne faut pas non plus le souhaiter ».

        Dans la seconde partie du texte, Kant précise sa pensée: il nous dit que le philosophe ne doit pas être strictement exclu des affaires de la cité, car le philosophe est « indispensable pour éclairer les affaires des uns et des autres », il est nécessaire dans la recherche de la paix entre citoyens, qu’il définira par « Paix perpétuelle ». Le philosophe ne doit pas être censuré par les « rois » et doit s’exprimer publiquement, être écouté de tous, car il détient le savoir et sait comment parvenir au Bien, connaît la vérité. Kant précise également qu’il n’y a pas de raison de se méfier du philosophe, car le philosophe ne peut pas « se liguer en bandes et en clubs » donc le philosophe n’a aucun intérêt à faire de la propagande.

3. La théorie du « philosophe-roi » de Platon consiste à ce que les rois (comprendre dirigeants de la cité) se mettent à philosopher correctement, ou à ce que les philosophes deviennent des rois. Cette théorie consiste à laisser les affaires de la cité au philosophe, mêler politique et philosophie.

        Platon part du présupposé que le philosophe sait qu’est-ce que le Bien. Il dit qu’il est donc évident que le pouvoir doit être laissé aux philosophes, philosophes qui distinguent le Bien du Mal, la vérité de l’apparence, qui connaît l’Essence des choses. Selon lui il est bien préférable de laisser le pouvoir à celui qui sait plutôt qu’à celui qui ignore.

        Selon Platon, sans cette détention du pouvoir par le philosophe, les différends de la cité et ceux des citoyens (« les maux ») n’auront pas de fin (« il n’y aura pas de terme »). En effet le philosophe fait parti du monde intelligible, il obtient la réalité à l’aide de la pensée, et serait capable de délivrer les citoyens du monde sensoriel, où ceux-ci obtiennent une réalité à l’aide de leurs sens, ce qui est donc seulement un apparence, souvent fausse.

Le but ultime du pouvoir philosophe est de mettre un terme aux maux de la cité.

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