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Le désir peut-il se satisfaire de la réalité?

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Par   •  8 Février 2018  •  Dissertation  •  2 118 Mots (9 Pages)  •  2 189 Vues

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La notion de désir est la force intérieure qui nous pousse à posséder un objet et est le fruit de notre esprit, de notre imaginaire. Alors que la réalité renvoie à ce qui existe effectivement dans le temps et dans l’espace par opposition au fictif qui existe que dans l’espace. Le désir est en interaction permanente avec le manque qui est son origine. Il est tout d’abord une représentation de notre perception de choses réelles, on imagine l’effet que procure la possession de ce bien. Alors l’assouvissement d’une envie, d’une aspiration, rendrait une personne heureuse et satisfaite. Ces prétentions sont communes à tout homme. Cependant chacun présente des manques de nature différente selon le caractère, le besoin et l’éducation. Néanmoins, si le désir était seulement le résultat de l’univers réel donc matériel, comment justifier que nos aspirations ne sont pas toujours faciles à réaliser voire sont irréalisables ? Et pourquoi l’inassouvissement conduit-il à la frustration et à la déception ? Il faudrait alors, pour satisfaire nos désirs qui ne sont pas des besoins, avoir recours à une forme de sagesse. Mais aussi prendre en compte que l’objet du désir est une représentation intellectuelle et donc qu’il n’appartient pas à la réalité mais à l’imaginaire. Ou alors résister à tout désir et se satisfaire de ce que l’on a. Mais comme le dit Rousseau, le désir permet d’entretenir l’espoir, et est en lui-même « une sorte de jouissance ». Seulement, le désir peut-il dans ce cas, malgré son caractère fictif, être comblé grâce à la réalité ? Peut-on se satisfaire avec les limites imposées par le réel ? Il nous faudra donc déterminer, si accepter la réalité ne nous prive pas de l’objet de nos désirs. Ou encore s’il doit se satisfaire du strict nécessaire. L’enjeu de ce questionnement est nécessaire puisque nos choix sont guidés par nos envies donc nos désirs et que l’inassouvissement de ceux-ci peut nous conduire à un état de tristesse.

L’homme souffre du désir jusqu'à ce qu’il trouve un moyen pour le satisfaire. Mais, on sait que le désir a pour origine un manque que la réalité elle-même n’a pas pu combler. Il apparaît alors clairement que désir et réalité sont contradictoires puisque justement au départ la réalité n’est pas suffisante et crée un manque. Et si on pouvait se satisfaire de la réalité, notre contentement serait dès lors immédiat car la réalité est quelque chose d’effectif. Ainsi, il semble nécessaire de devoir restreindre nos désirs aux côtés de la réalité puisque l’insatisfaction ne fait que créer désespoir et tristesse chez l’homme. En outre on peut constater des désirs qui relève de l’impossible et contredisent alors le possible et par prolongement la réalité. Dans son discours de la méthode, Descartes dit qu’il faut : « changer [ses] désirs plutôt que l’ordre du monde ». En effet, prenons l’exemple d’un désir comme voler ou encore parler aux animaux, on sait qu’il n’existe à ce jour rien pour les satisfaire. Il faut donc prendre en compte ce qu’on peut satisfaire et ne pas désirer une chose qui ne dépend pas de nous comme l’explicite Epictète dans le Manuel. Il serait donc plus prudent selon Descartes d’user de sa raison et adapter nos désirs à la réalité afin d’éviter de terribles souffrances liées à l’insatisfaction.

Il faut donc savoir faire la différence entre un désir et un besoin, même si la distinction n’est pas si radicale. Le désir est contraire au besoin puisqu’il n’a pas de limites naturelles, il ne vise pas à rétablir un déséquilibre de notre constitution naturelle. Pour illustrer ces propos prenons l’exemple de la soif, elle n’est pas insatiable et il nous suffit de boire de l’eau ou un nectar, il n’y pas besoin de faire de distinction dans ce cas. Et même si la consommation n’est pas à notre goût, elle remplit aussi bien notre soif. Ainsi le besoin se satisfait parfaitement de la réalité, d’objet matériel et par conséquent ne laisse aucune place pour l’imaginaire et l’illusion. Cependant le désir, lui, est une tendance vers un objet dont on ressent le manque. Mais cet objet n’est pas clairement défini et son obtention ne garantit pas satisfaction. Le désir est libre, livré à lui-même et ne peut conduire qu’à la frustration et à la souffrance du fait que l’homme par nature remplace un désir par un autre et que par conséquent il désire constamment et sera donc toujours qu’à moitié satisfait, et ce quelque soit le but recherché. C’est pourquoi il faudrait user de la sagesse pour régir nos désirs et les limiter aux domaines du possible comme l’expose Descartes. Ceci quitte à les transformer en besoin au lieu de se perdre dans des désirs impossibles.

Pour expliquer ce besoin de modifier ces désirs pour les faire passer d’impossible à possible, il nous faut trouver la raison. Et cette cause est que, plus le désir grandit, plus son accessibilité s’éloigne et en même temps son caractère réel. Alors il faudrait pour être libre et heureux s’en tenir au renoncement de tout désir puisque c’est son insatisfaction qui crée souffrance et désordre. Et on pourrait alors se poser la question : Est-ce qu’accepter la réalité entraine obligatoirement l’absence de désir ?

Si le désir ne se comble pas de la réalité, comme explicité au dessus, la solution serait de se contenter de ce qui existe. Et donc avoir recours à une forme de sagesse afin de fournir un effort pour se tempérer et ainsi s’assurer d’une satisfaction et d’une absence de souffrance. Mais le désir relève aussi de l’illusion, de l’imaginaire et ce côté persiste même quand on en est conscient. Il serait alors un adversaire puissant contre la raison voir invincible. Et donc ne faudrait-il pas le fuir plutôt qu’essayer de le dompter. Par exemple, on sait que la terre est ronde mais notre vision nous incite à croire qu’elle est plate et c’est pourtant un fait prouvé. De plus, qui n’a jamais rêvé d’être invisible ou de lire dans les pensées mais c’est précisément parce que notre constitution naturelle s’oppose à ces idées que nous cherchons des solutions, en vain et que nous désirons ces capacités. Par ces exemples, on montre que l’illusion ne provoque que de la souffrance et un sentiment de manque tel qu’il nous conduirait au désespoir

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