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Le corps - philosophie

Fiche : Le corps - philosophie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Novembre 2021  •  Fiche  •  22 058 Mots (89 Pages)  •  860 Vues

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Le corps : citations et étymologies, définitions, références

Science et connaissance du corps

  • Affect: (passion et sentiments). Les affects désignent une interaction du monde extérieur avec le monde intérieur, i.e une interaction du corps et de l’âme. Elle désigne la façon dont nous sommes « atteints, altérés » par les sensations ressenties par le corps. Le corps sensible modifie l’état de l’âme. « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » Phèdre, l’héroïne de Racine est saisie par la passion, le corps agit sur l’âme, il s’agit ici d’une interaction symétrique entre corps et âme. Mais quand la force du somatique (corps) l’emporte sur l’âme, on dira qu’on est « ému ».
  • Anatomie: c’est la Science qui décrit la forme des organes et leur situation dans un organisme. Du latin anatomia (ana: en remontant; tempo: couper) qui désigne bien le geste du scientifique: il ouvre de bas en haut le tronc humain. Les connaissances en anatomie remontent à l’Egypte (embaumement*), et se développent grâce notamment à Galien qui disséquait les corps des gladiateurs tombés dans l’arène(2e siècle après JC), puis l’empereur Marc Aurèle interdit la dissection, l’anatomie devint une science prohibée et la dissection, une transgression gravement réprimée. Pour la première fois, on étudie la morphologie du corps( ≠physiologie qui étudie le fonctionnement des organes).
  • Cadavre: c’est un corps sans vie, donc plus vraiment un corps mais plutôt de la chair abandonnée aux vers : « Caro data vermibus* (ca-da-ver) »
  • Cerveau: Il est considéré pendant longtemps comme le siège de la connaissance et de l’émotion, au XIXe Golgi et Cajal découvrent les neurones. J.P Changeux annonce le développement des neurosciences avec L’Homme neuronal*, ce qui conduit à réduire l’activité mentale à des propriétés physico-chimiques*.
  • Chair: Le corps humain est charnel mais corps ≠ chair! C’est le corps en tant que vécu et ressenti, le corps en tant qu’il est absolument mien. Le sujet a un rapport affectif envers son corps, ce qui dramatise la relation. « la chair de ma chair », « les faiblesses de la chair ».. La chair est sous la peau et renvoie à l’intimité de l’organisme, souvent masqué par l’organisation cosmétique du corps. La chair est vulnérable sans la protection de la peau.
  • Charogne: carcasse d’un ANIMAL mort récemment
  • Corruption:  (latin rumpere, rompre). Elle désigne la rupture de la cohésion du corps, la solidarité des organes est brisée, le corps se décompose.
  • Dépouille: il désigne la peau enlevée à un animal dans l’usage classique de la langue, ce terme implique la violence d’un retrait brusque, c’est au sens large le corps auquel on a retiré la vie.
  • Dissection: Galien diffuse cette pratique dans l’Antiquité, il s’agit d’ « ouvrir », de couper (secare latin) le cadavre pour observer l’agencement des organes. Le médecin Vésale réalisera 1540 dissections publiques.
  • Gorge: La gorge des femmes influe sur le désir masculin, l’érotisation de cette partie du corps féminin restaure la fonction maternelle, et laisse percevoir une androgynie troublante(paradoxal).
  • Greffe: Il s’agit, dans le domaine médical, d’une transplantation d’un organe dans un organisme. 1967, Christian Barnard réalise la première greffe du coeur. Le corps est bien un mécanisme, avec des pièces qu’il est possible de remplacer. C’est l’avènement de « L’Homme machine »* selon La Mettrie.
  • Humeurs: La théorie des humeurs selon Hippocrate implique que le corps est constitué des quatre humeurs fondamentales: le sang, le flegme, la bile jaune et la bile noire. Les phénomènes vitaux dépendent de l’action de ces humeurs. G.Vigarello, Histoire du corps*. Un dérèglement physique, un mauvais mélange du sang et de la bile noire,.. peut être à l’origine d’un état d’âme (cf. Mélancolie).
  • Main: C’est grâce à la main que le corps est humain, elle est propre à l’Homme et lui permet de s’approprier le monde. L’action des hommes sur la Nature n’est que « manipulation »
  • Maladie: c’est lorsqu’il y a un dysfonctionnement du corps-objet: le corps malade perd en cohésion et en solidarité. La maladie porte toujours le risque de la décomposition et de la désagrégation.
  • Matière: le sanskrit « mâ », la main, conduit à « materia » qui désigne le bois travaillé par la main de l’homme, c’est le bois de la charpente ≠ lignum, le bois combustible qu’on ramasse pour faire du feu. La matière est donc nature touchée par l’homme, c’est à dire culture.
  • Monstre: il est défini par un corps inachevé et imparfait. Le corps monstrueux échappe à la définition du corps établie par la société: trop petit, trop gros, trop grand.. le passage du « très » au « trop » marque l’exclusion du monstre de la société.
  • Muscle: il est sous la peau, contractile et volumineux, il assure le mouvement. Il est associé à la force, à la vie et à la tonicité sexuelle. Le muscle triomphe à travers le culte de soi. Les hommes et femmes musclés redéfinissent une érotique des corps qui était perdue. La trapéziste et le dompteur réenclenchent le désir pour les corps durs et minces et ouvrent la voie aux joggers et adeptes des salles de muscu.
  • Organisme: c’est un système constitué par l’ensemble des organes d’un être vivant. C’est un tout unifié. Kant dans La critique de la faculté de Jugler* relève cinq critères qui définissent l’organisme: une causalité interne, des capacités reproductive, regénérative, compensatrice et réparatrice.
  • Pathologie: partie de la médecine qui a pour objet les maladies en elles mêmes
  • Peau: c’est l’enveloppe corporelle mais aussi une frontière entre le corps intérieur et le monde extérieure: la sueur sort des pores de la peau tandis que des crèmes viennent nourrir l’épiderme.
  • Pied: il n’est pas aussi habile que la main mais c’est sur lui que repose le corps.
  • Plaisir: satisfaction des tendances sensibles/sensuelles. Il est temporaire.
  • Poils: ils recouvrent le corps et se distinguent donc de lui, ils retirent son apparence humaine et révèle l’animal.
  • Pulsion: (latin pulsio, action de pousser). C’est l’expression incontrôlée du corps dans ce qu’il a de plus intime.
  • Sang: Théorie des humeurs. Lorsque le sang ne coule plus dans le corps, c’est devenu un cadavre.
  • Sensation: la sensation suppose le contact i.e un événement physique, le contact du corps détermine en lui des sensations.
  • Sexe: il incarne chez les religieux le moyen le plus efficace pour dénigrer le corps: luxure, appetit charnel, plaisirs. L’Activité génitale est souvent appelée « bas corporel ». (Rabelais*). En punissant le sexe, en commandant de le dissimuler, de le mutiler, les sociétés occidentales lui ont donné une importance majeure. Il est devenu la métonymie* du corps, ce que dévoile de manière provocante « L’origine du monde » de Courbet.
  • Somatisation : (grec « somatikos », corporel). Il s’agit du phénomène par lequel les inquiétudes et préoccupations se traduisent sur, et dans le corps. Celui-ci rend visible ce que l’ « âme » maintenait caché.
  • Squelette: (grec « skeletos », corps desséché). Terme utilisé en anatomie pour désigner les os d’un organisme vertébré.
  • Viande: (latin « vivere »), la viande désigne tout aliment qui permet au vivant de vivre et de croitre. Ajd elle renvoie au corps d’un animal dont on se nourrit. 

La mouche, Cronenberg  : cf texte Lièvre

La charogne, Baudelaire, les fleurs du mal

Ce qui fait horreur ce n’est pas la transformation, mais l’hybridation des espèces, le non respect des limites entre chaque espèces.

Philosophies, arts et religion: le souci du corps

  • Ame:, « ce tombeau que sous le nom de corps nous promenons avec nous, attachés à lui comme l’huitre à sa coquille »Phèdre. Le corps est représenté comme le tombeau de l’âme, ce qui met en place une antinomie*qui travaille la pensée du corps en Occident: lourd/léger, pesanteur/grâce.. le corps est pesant, l’âme est volatile mais c’est elle qui fait vivre le corps. (Grec « psychè » c’est la respiration qui maintient le corps en vie, le souffle). L’âme anime le corps. Du latin « anima », dernier souffle (mort). Dans l’usage commun, l’âme (sensibilité et pensée) et corps vont ensemble, mais on fera ensuite une distinction âme≠esprit*, et l’âme perdra peu à peu sa dimension intellectuelle.
  • Anorexie: pathologie qui consiste à se priver de nourriture, mais relève aussi de l’ascèse*: on fait le choix de faire progressivement disparaitre son corps pour finir par vivre sans corps pour se rapprocher de Dieu
  • Anthropométrie: étude des proportions du corps humain, pour l’identifier. On parle d’anthropométrie judiciaire, terme venant de Andolphe Quételet en 1870, et c’est le criminologue Alphonse Bertillon qui l’applique à la police judiciaire. Le corps est unique et révèle une identité singulière.
  • Ascèse: (grec « askesis », exercice). L’ascète pratique la mortification du corps au renoncement (sens philosophique et religieux). Les ascètes qui fuient les hommes sont appelés anachorètes (anachoresis: la fuite)=> ermites.
  • Automate: (grec « automatos », qui pense par soi même). Étymologie paradoxale car communément, automatique désigne une action réalisée sans qu’on y pense. Automatos se transforme vite en « qui se meut* soi même ». L’automate est une machine* susceptible d’effectuer un programme et de donner l’illusion de l’autonomie. De nos jours, (Tchèque « Robota », travail forcé. )
  • Béhaviorisme: science du comportement où l’observation des mouvements du corps est fondamentale
  • Blason: Poème qui célèbre une partie du corps de la femme aimée. Villon, Marot en font, Breton, Aragon.. Le blason le plus connu est « la chevelure *» de Baudelaire. Le blason est très ambigu, il loue un corps réduit à une de ses parties, parfois les plus discrètes et secrètes « doux tétin*»Marot. Célébration mais également réduction fétichiste.
  • Body Art: C’est la manifestation « artistique » d’une pratique rituelle de modification du corps qui passe souvent par l’automutilation. Le port de boucles d’oreilles est du body-art, la chirurgie plastique*(cf. Cours) a pour but la modification du corps pour l’esthétiser , rendre conforme à des normes. Il y a une dimension provocante dans le body art: « L’artiste » soumet son corps à des traitements extrêmes tel que perçages, scarifications, cutines, marquage au fer rouge.. et puise au fond des cultures et des rituels primitifs.(cf. Parer le corps)
  • Culturisme: ≠musculation, ne cherche pas la force mais l’esthétisme du corps. Le culturiste offre davantage un spectacle qu’une performance physique. (Arrive en Europe fin XIXe par Eugen Sandow).
  • Chiromancie: Le corps s’exprime en disant l’avenir dans les lignes de la main (XIIe en Europe)
  • Châtiments corporels: Nietzsche explique dans La généalogie de la morale que la violence a forgé la mémoire des peuples, comme la douleur infligée par les châtiments corporels a contribué à éduquer des écoliers. En fait, il s’agit de frapper le corps pour marquer l’âme. Interdiction des châtiments corporels en GB il y a qques années. Ajd fessée fait débat en Europe.
  • Cosmétiques: il s’agit des produits (huiles, poudres..) destinées à embellir l’apparence du visage et à le rendre aussi harmonieux et magnifique que le cosmos* (cosmétiques)
  • Costume: Il protège, dissimule ou révèle le corps, et peut le modifier, le contraindre, le discipliner. Usage du corset dangereux, (cf Pépin Dame avec corset), difficultés à respirer etc.., port de la crinoline (armature portée sous les jupons et robes pour donner du volume). Le vêtement interdit ou autorise certains mouvements: il enferme ou libère. 1906, Paul Poiret, couturier, crée des robes droites: audacieuse révolution.De même pour la minijupe, le pantalon (George Sand).
  • Diététique: Ensemble des règles alimentaires restrictives permettant de conserver une bonne santé et un poids maitrisé. Ajd, ère du régime, le corps trop gros est inquiétant(≠auparavant: signe d’opulence), l’obésité est une pathologie qui frappe de plus en plus de jeunes.
  • Esprit*: « L’homme étant composé de corps et d’esprit, il faut cultiver l’un et l’autre » Fenelon Les pensées recueillies
  • Geste: mouvement du corps qui vise à exprimer un sentiment, une émotion, une signification.
  • Gymnastique: culture physique qui se pratique nue (dans la Grèce Antique), cet ensemble de pratiques est destiné à entretenir la souplesse et la musculature du corps mais sans but esthétique ≠culturisme.
  • Grands corps (les): cette expression désigne certaines administrations prestigieuses de l’Etat, et les membres de ces administrations ont acquis leur esprit de corps en passant par la même école: l’Ecole nationale d’administration
  • Hédonisme: Philosophie fondée sur la recherche du plaisir et le souci du corps. (Aristippe de Cyrène)
  • Hygiène: (Grec « ce qui est sain »), dispositifs destinés à favoriser et entretenir la bonne santé du corps (diététique, culture physique). On parle ajd d’une hygiène de vie. « La malpropreté est au corps ce que le vice est à l’âme » J.M Audin-Rouvière, La médecine sans le médecin
  • Hypocondrie: « troubles imaginaires suggérant une santé constamment altérée » G.Vigarello
  • Hystérie: elle joue un rôle principal dans la psychanalyse, Freud étudie ce phénomène « d’attaques hystériques », et explore l’inconscient et la dimension psycho-somatique de comportement incompréhensibles et inexplicables.
  • Machine: (Grec « mèchanè »), invention ingénieuse. La machine est un artifice et fait triompher le génie inventif des hommes. « Je ne reconnais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature compose » Descartes. La machine est une invention destinée à transformer l’énergie reçue, à rendre inutile le recours à la force humaine, ce qui augmente l’efficacité de la production. Cependant, dans « machine » il y a « machination », qui est destinée à tromper.  Certes la machination est efficace mais elle trompe, « polymechanos » i.e « aux milles ruses » Homer, lorsqu’il parle du « cheval de Troie »
  • Mélancolie: spleen en anglais, les grecs pensaient qu’il s’agissait d’un dysfonctionnement de la rate. Il s’agit d’une instabilité de caractère, le conduisant à des états de tristesse profonde. Il faut attendre la psychanalyse pour rendre au mot une signification forte. Le mélancolique désigne celui qui ne parvient pas à « faire son deuil », prendre conscience et accepter un manque, une perte.
  • Métoposcopie: lire l’avenir sur le front, faire parler le corps en lui faisant dire ce que l’esprit dissimule. Jerome Cadran, (XVIe siècle).
  • Mortification: caractérise les privations, souffrances, humiliations qu’on s’inflige pour se punir d’avoir fauté (Eglise). Ce sont des pratiques qui visent à maltraiter le corps pour le punir mais aussi pour se détacher de lui. Le corps est abandonné, mal nourri, sale.. la mortification est le moyen de manifester le mépris du corps.
  • Obscénité: (latin « obscenus »), sinistre, indécent. L’obscénité offense la pudeur et heurte les convenances du fait que ce soient des manifestations sexuelles ou scatologiques*.
  • Passion: (latin « pathos», souffrance). Il s’agit d’une affection du sujet par son environnement. Le corps affecte l’âme: la passion perturbe la sérénité de l’esprit. Le sujet passionné ne voit rien d’autre que la chose par laquelle il est passionné, il perd toute lucidité. La passion est considérée jusqu’à Kant comme une maladie de l’âme, mais le malade ne souhaite pas guérir. Il souffre, mais il aime ça (forme de masochisme?).  Il est mobilisé par cet objet qu’il étudie avec enthousiasme, et auquel il consacre toute son énergie. « Si l’émotion est une ivresse, la passion est une maladie qui exècre toute médication, et qui par là est bien pire que tous les mouvements passagers de l’âme »; « Nul ne souhaite par lui même la passion. Qui aimerait, en effet, se laisser enchainer alors qu’il peut être libre ?» Kant
  • Phrénologie: étude du caractère d’un individu d’âpres la forme de son crâne. C’est toujours cette volonté de trouver un moyen de faire parler son corps. Le Gall
  • Plaies: ce sont les cinq plaies du Christ: quatre clous pour les quatre membres et le coup de lance sur le flanc.
  • Prestance: comportement qui en impose, c’est avoir de l’allure. La prestance suppose un code social qui règle la façon de porter son corps.
  • Reliques: « reliquae » désigne les restes des corps saints.
  • Scatologie: elle ne s’intéresse au corps que pour ses déjections. C’est un attrait pour le fécal. Le monde de Gargantua est scatologique.
  • Stigmates: (Grec « stigma » la piqure, la marque au fer rouge.) Le stigmatisé possède des marques qui témoignent d’expériences si intenses que des mots n’auraient pas suffit à les exprimer.
  • Strip-tease: autrefois appelé « effeuillage », ce type de spectacle réalise l’inverse de ce qu’il promet et annonce. Barthes montre que le décor, la musique, les gestes excessifs soulignent les artifices d’une danse qui dérobe la nudité a mesure que la danseuse se déshabille. Baudrillard L’échange symbolique et la mort « le corps est libéré vis-à-vis d’un puritanisme qui vise à le dégrader (…) chaque pièce qui tombe ne rapproche pas du nu. C’est pourquoi le strip-tease est lent: il devrait aller le plus vite possible, si sa fin était la dénudation sexuelle, mais il est lent parce qu’il est discours, construction de signes, élaboration minutieuse d’un sens différé ».
  • Tatouage: il est d’abord la marque des marginaux: prisonnier, esclave. Puis celle des comportements sexuels extrêmes (brandings*,burnings*, cutings, fétichisme) et depuis 1990 fait partie intégrante de la société. Il y a dans le tatouage une volonté de signer son corps, de se l’approprier pour devenir enfin soi. « La modification profonde du statut du tatouage ou du piercing dans les années 1990 marque simultanément la promotion du corps comme instance première de la consommation et souci de s’individualiser même en parcourant les mêmes allées marchandes, phase rebelle ou excentrique » David Breton

Figures du corps

  • Amazones: (« a- mastos/mazos » le sein, privée de sein) femmes guerrières qui coupaient leur sein droit pour tirer à l’arc plus facilement. Elles sont les premières à s’imposer une automutilation au corps.
  • Épicure: Philosophe athénien. Pour lui, tout est corps au sens où tout est matériel. Épicurisme ≠ hédonisme*. Le matérialisme d’Épicure est une sagesse qui cherche sa mesure dans la sensation.
  • Lavater: Johann Kasper Lavater, théologien suisse du XVIIIe est l’auteur de L’Art de connaitre les hommes par la physionomie*, il établie des correspondances entre la forme et l’apparence du corps et de traits de caractère. Lavater veut donner à la chiromancie* et la metoposcopie* une dimension scientifique. Il influence Goeth, Balzac..
  • Marylin: ce terme désigne le corps sur lequel on fantasme dans les années 1950. Elle rappelle qu’un corps désiré n’est pas seulement une plastique obéissant aux normes de la société mais aussi une « prestance »*, une manière singulière de s’animer, une âme.
  • Origène: Mortification suprême. Origène se mutile en tranchant son sexe afin de se libérer du désir et se rapprocher des anges.
  • Pilates: Pilates est allemand, nait en 1880. Il invente une méthode de relaxation et de maitrise de certains muscles, inspirée par le yoga et par l’observation de l’étirement des animaux. On cherche à rééquilibrer les muscles du corps à partir de la colonne vertébrale et du caisson abdominal. Pour Joseph Pilates, « on améliore sa santé en améliorant sa posture ». Ajd sa méthode est très populaire.
  • Sainte Lydwine de Schiedam: Sainte patronne des patineurs (XIVe siècle), elle se casse la jambe en patinant et son corps deviendra le théâtre de toutes les maladies et souffrances possibles. Miraculeusement, ses plaies purulentes diffusaient un parfum de rose. Elle incarne le corps souffrant, et devient la sainte des handicapés.
  • Vésale: XVIè siècle, il a l’occasion d’observer les corps des suppliciés car il habite près du lieu des exécutions capitales, il pratique de multiples dissections et publie en 1543 De humanis Corporis Fabrica. Il redore le blason de la dissection. « Je me suis occupé de l’anatomie et je l’ai enseignée de façon à ce que rien de ce que nous ont transmis les anciens ne restât dans l’ombre » Vésale.
  • Vitruve (l’Homme de): Léonard de Vinci réalise le célèbre dessin de l’architecte romain Vitruve vers 1490. Ce dessin représente les proportions idéales du corps humain, inscrits dans un cercle et un carré. L’Homme s’y inscrit comme la nouvelle mesure de toute chose et ce dessin devient l’emblème de la Renaissance.

La mouche, Cronenberg

  • La téléportation, un rêve de puissance…
  • Dans son motif principal, La Mouche peut être considéré comme l’illustration du désir de l’homme d’échapper à sa finitude, dont le corps constitue une composante. La machine mise au point par Brundle, accomplis un des rêves humains les plus aigus : la téléportation. Or, ce phénomène peut être interprété comme une duplication de soi, une maîtrise de son absence et présence au monde, et donc une faculté de s’engendrer et de se faire disparaître. Le scientifique se fait ici, l’égal de Dieu, en reproduisant un être exactement en son image, mais en mieux, il se fait créateur. 
  • L’abolition de la frontière du corps…
  • Dès le début, Brundle affirme que la téléportation est une entreprise d’abolition des frontières, celle du temps et de l’espace. Avec l’hybridation accidentelle des deux organismes, c’est une autre frontière qui s’abolit, la frontière entre deux espèces animales. Et c’est sans doute aussi cette atteinte à l’intégrité humaine qui suscite autant l’horreur. Cronenberg lui donne l’aspect de la dégénérescence, de la décomposition ce qui n’est pas sans rappeler une certaine décrépitude ressemblant à des évènements connus et redoutés, inévitables aux corps humains, aux corps vivants. La métamorphose de Brundle est montré comme une précipitation de la vieillesse et de la mort : au début il est gauche, puis marche à l’aide d’une canne, perd ses cheveux, ses dents… = Vérité du corps, ce qui suscite dégoût et fascination
  • La fusion entre l’homme et l’animal…

Cronenberg affirme l’animalité radicale de l’homme, animalité dans ses manifestations les plus rudimentaires effrayantes. Brundle ne dit-il pas « je suis un insecte qui rêve qu’il a été un homme ». N’est-ce pas une invitation à prendre conscience qu’il peut dire la même chose ? Ne sommes-nous pas des animaux rêvant qu’ils sont des hommes ? Des hommes rêvant qu’ils sont des dieux, des corps rêvant qu’ils sont des esprits ?

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