Le bonheur, est-ce suffire à soi-même?
Dissertation : Le bonheur, est-ce suffire à soi-même?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Oaze • 6 Avril 2022 • Dissertation • 1 640 Mots (7 Pages) • 666 Vues
Sujet de dissertation
Être heureux, est-ce suffire à soi même ?
« Tous les Hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient. Ils tendent tous à ce but ». A travers ces paroles, Pascal affirme que la recherche du bonheur est inhérente à l’être humain.
Ce projet d’être heureux suppose donc que nous ayons une idée de notre objectif. La question est la manière d’y parvenir et non sa définition qui peut être propre à chaque individu. Pour certains, ne plus avoir aucune interaction sociale serait un enfer. Pour quelqu’un de solitaire, cette expérience ne l’affecterait pas. Ce problème met en évidence une question : être heureux, est-ce suffire à soi même ? Pour répondre à cette question, il faudrait parvenir à définir la notion « d’être heureux ». Celle-ci peut être associée au bonheur qui constitue un état de bien-être physique et psychique sans limite d’intensité et non limité dans le temps. Le bonheur étant personnel, l’idée de suffire à soi même suppose d’être heureux en faisant abstraction des influences de la société, d’assumer pleinement ses choix, ses idées, la manière dont nous menons notre vie. Cela suppose de se libérer des chaînes du monde qui changent ce que nous sommes réellement et ne plus dépendre des autres pour atteindre le bonheur. Ainsi, pouvons nous envisager de nous défaire complètement de l’accompagnement des autres pour satisfaire seuls nos besoins et nos désirs afin de parvenir au bonheur ?
Nous verrons premièrement qu’il est possible de satisfaire ses désirs sans avoir besoin d’un accompagnement extérieur quelconque : le bonheur se trouve dans l’essentiel. Dans un second temps, nous nuancerons cette perception en énonçant l’idée que l’Homme a besoin des autres pour atteindre le bonheur, en fuyant la société individualiste qui dévie vers une société divisée.
Le bonheur, bien convoité par tout être humain, pose la question de la voie à prendre pour l’atteindre. Le philosophe de l’Antiquité grecque Aristote nous montre que le bonheur n’est pas fourni par l’extérieur mais est un bien que l’on doit chercher en soi :« Le bonheur est à ceux qui se suffisent à eux mêmes ». Le bonheur est alors un bien que l’on recherche pour lui même, pour ce qu’il est. Il se trouve donc dans ce qui est essentiel car selon lui, les plaisirs et les biens matériels ne sont que des moyens pour parvenir au bonheur. Le problème étant que nous accordant une trop grande importance à ces plaisirs que l’on considère comme étant les sources de notre bonheur. Ainsi, nous perdons de vue ce qui constitue le vrai bonheur, celui qui est durable. Lorsque notre désir immédiat, spontané est comblé par un plaisir ou un bien matériel, notre désir se porte sur un autre objet ou un autre plaisir. Ainsi, l’idée que l’on se fait de bonheur change de contenu sans arrêt. D’autre part, la personne qui pense trouver son bonheur dans la gloire se trompe car, lors d’un échec, le bonheur disparaît ce qui ne correspond pas non plus à notre définition du bonheur illimité dans le temps. L’inconvénient de cette conception du bonheur est qu’il ne provient pas de l’intériorité de l’individu mais de quelque chose d’extérieur, de la communauté. Comment peut-il se sortir glorieux d’une situation sans être en compétition avec l’autre ? Les sages sont un exemple du bonheur en introspection dans la mesure où ils suffisent en eux même pour atteindre le bonheur. Le sage puise son bonheur dans la contemplation et nous renseigne sur la nature du bonheur qui est le résultat d’une sérénité intérieure et non d’un apport extérieur qui nous vient de la vie en communauté faite d’illusions.
Selon Aristote, il faut agir selon sa nature c’est à dire en Hommes rationnels. Agir selon la raison représenterait alors un aspect du bonheur en auto-suffisance. Agir en Homme vertueux apporte du plaisir car n’a aucune contrainte. Le bonheur ici est donc apporté par une activité intellectuelle stable, constante et maîtrisée car non liée à un objet extérieur éphémère. Selon Rousseau, le bonheur vient à nous lorsque nous sommes conscients de nos vertus et que l’on se construit notre propre estime.
Les désirs sont le fruit de notre imagination qui ne cesse de les renouveler à chaque fois qu’ils sont assouvis. Rousseau fait de cette imagination qui accompagne nos désirs notre faculté principale de bonheur. Il met en évidence une disproportion entre les moyens que nous avons pour combler nos désirs et notre imagination sans limites.
Ainsi selon lui, nous sommes heureux avant de l’être car l’excitation ressentie en imaginant ce que l’on désire n’est pas comparable à celle que l’on ressent lorsque l’on comble ce désir dans la réalité. Notre imagination a un pouvoir bien supérieur au réel car elle s’adapte et se met à la hauteur de nos désirs.
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