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La vérité cas

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Par   •  14 Avril 2016  •  Dissertation  •  7 401 Mots (30 Pages)  •  862 Vues

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La vérité

  • La vérité
  • La raison et le réel
  • La démonstration

I- Les critères du vrai

        Il faut établir d'abord une distinction entre vérité et réalité qui sont confondues par l'usage. Comme le montre Heidegger, les choses ne sont ni vraies ni fausses, elles sont simplement là. Ce qui est susceptible d'être vrai ou faux ce ne sont pas les choses (choses = res qui signifie réalité) mais c'est ce que nous en disons. La vérité porte sur le discours, c'est à dire sur l'énoncé, la proposition, qui traduit un jugement. La question de la vérité c'est donc la question des critères de notre jugement. Et le critère qui est peut être le plus courant c'est l'évidence.

        1. L'évidence

Pour la plupart être évident est synonyme de vérité. Selon Spinoza, lorsque nous sommes confrontés à une idée vraie, l'évidence de cette idée provoque notre adhésion. En d'autres termes la vérité se montre d'elle-même, en vertu de son caractère évident. L'évidence est donc un caractère de l'idée vraie d'où cette définition du vrai chez Spinoza : "venum index sui" soit "le vrai est son propre signe". Cette idée pose néanmoins un petit problème concernant la possibilité de l'erreur. Pour Spinoza, l'erreur c'est simplement l'ignorance de la vérité. Il est vrai que l'erreur suppose bien que l'on ne connait pas la vérité, mais quand on se trompe on affirme aussi le faux, comme si c'était vrai. Cela signifie donc que nous affirmons comme évident ce qui ne l'est pas. On parle d'ailleurs de fausse évidence. Cela signifie donc que l'évidence n'est pas un caractère de l'idée vraie, mais plutôt un "sentiment du sujet". Et d'ailleurs nos opinions, nos croyances, se présentent à nous comme des évidences avec cette force auto-persuasive. Pour mieux le comprendre, tournons-nous du côté de Descartes.

Si l'évidence n'est pas une qualité de l'idée mais plutôt un sentiment du sujet, comment en faire un critère fiable de la vérité ? Si l'on veut sauver l'évidence, il faut la comprendre à la fois comme tenant de l'idée et tenant du sujet. Selon Descartes, deux facultés sont requises pour juger : l'entendement et la volonté. En effet, pour juger il faut bien d'abord que l'entendement conçoive quelque chose, il faut bien avoir une idée. Mais c'est la volonté qui sanctionne et décide si une idée est vraie ou fausse (Cf définition du libre arbitre).  C'est là qu'intervient la possibilité de l'erreur : pour juger, il n'y a pas besoin d'une connaissance parfaite. Cela signifie que la volonté peut porter un jugement avant que l'entendement ne présente une idée suffisamment claire. Dans ce cas là, la volonté juge par précipitation et de ce fait elle peut commettre une erreur.

 L'autre cause d'erreur c'est la prévention qui est le fait d'admettre comme vrai une idée que l'on a pas jugé du tout, c'est à dire un préjugé. Il y a donc deux choses :

Une certaine qualité de l'idée dont on juge, qualité qui repose sur deux critères : la clarté et la distinction. La carté c'est quand tout est bien déterminé dans l'idée, et la distinction c'est quand cela permet de ne pas confondre une idée avec une autre. Les idées qui possèdent ces deux qualités sont évidentes.

Mais d'un autre côté, ces évidences doivent être reconnues par le sujet, et notamment grâce à l'attention qu'il porte. C'est donc en ce sens la qualité de l'attention du sujet qui détermine le caractère évident. Il y a des idées claires, mais il faut aussi s'éclaircir les idées.

        2. La démonstration

                a. La logique classique d'Aristote

La logique classique d'Aristote est née de la volonté de faire face aux sophistes qui font du raisonnement un moyen d'avoir raison en toutes circonstances, mais évidemment au prix d'erreurs, de tromperies, et en proposant des raisonnements faux mais qui ont l'apparence de la vérité et que l'on appelle des sophismes. Pour combattre les sophismes, Aristote met en forme les règles de la logique qui est une manière de discriminer entre les bons et les mauvais raisonnements. La théorie d'Aristote repose essentiellement sur la théorie du syllogisme dont voici la définition : le syllogisme est un discours dans lequel certaines choses étant posées quelque chose d'autre que ces données en découle du seul fait de ces données.

Exemple : tout les hommes sont mortels ( : prémices), or Socrate est un homme donc Socrate est mortel ( : conclusion).

Le syllogisme se présente comme une démonstration qui comporte trois propositions qui peuvent être de quatre types selon qu'elles sont universelles ou particulières, affirmatives ou négatives. Le principe du syllogisme consiste à mettre en relation deux termes par un troisième terme que l'on appelle le moyen terme. Le moyen terme  c'est le terme qui est commun aux prémices et qui permet donc la relation. Dans notre exemple le moyen terme c'est l'homme. Les propositions sont de la forme S est P : sujet (Socrate) est prédicat (homme). Le moyen terme peut être soit sujet soit prédicat. Cela détermine quatre figures possibles.

Donc si l'on résume : il existe trois propositions de quatre types et quatre figures, ce qui nous donne 256 syllogismes possibles. Sur ces 256 combinaisons possibles, il y en a 15 qui sont logiquement valides et 24 qui sans être absolument rigoureuses ne sont pas pour autant fausses. Toutes les autres formes sont des paralogismes et donc potentiellement des sophismes. Ces syllogismes répondent à des règles strictes, par exemple : au moins l'une des propositions doit être universelle, le moyen terme doit disparaitre dans la conclusion, la conclusion suit la prémisse la plus faible (c'est à dire que si une proposition est particulière la conclusion sera particulière...). Le respect de ces règles garantit donc que le raisonnement est correct. On a donc les moyens de s'assurer de la vérité, mais cependant, selon Descartes, cela ne suffit pas.  

                b. La méthode cartésienne

En effet, selon Descartes, il est rare de commettre des erreurs en raisonnant. Et de toute façon, hormis le cas où l'on discute avec quelqu'un de mauvaise foi, comme c'est le cas des sophistes, puisqu'il existe des règles, l'erreur est reconnaissable et on peut la corriger. Selon Descartes, la cause principale de l'erreur tient aux propositions de départ. C'est à dire que si l'on raisonne à partir d'une expérience douteuse, ou d'une idée peu claire, ou d'un préjugé, ce qui va s'ensuivre, quoi que rigoureux, sera faux ou douteux. Et puisque les causes d'erreurs ne sont pas dans la manière de raisonner, la logique d'Aristote qui porte sur ce point n'est guère utile à la recherche de la vérité. C'est pour Descartes d'une complexité inutile. Puisque l'important c'est de s'assurer des points de départ, des prémices, Descartes privilégie une méthode beaucoup plus simple et qui tient en quatre règles :

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