La technique peut-elle nous sauver de la catastrophe ?
Dissertation : La technique peut-elle nous sauver de la catastrophe ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alex Saidoux • 10 Février 2021 • Dissertation • 1 686 Mots (7 Pages) • 1 001 Vues
Dissertation de philosophie
Penser à la technique revient à penser à divers éléments. Il y a la technique cinématographique, comme la technique de l’artisan. Celle encore du chanteur “la technique vocale”, ou bien du danseur. La technique prend diverses formes, et peut donc se comprendre différemment. Tantôt perçu comme un outil dangereux, tantôt comme un outil indispensable, comment pouvons-nous la définir clairement ?
La technique désigne pour la pensée moderne un ensemble de procédés déduits d’une connaissance scientifique permettant d’en opérer des applications. Toutefois, la relation entre science et technique n’est pas seulement de consécution, puisque la technique intervient également pour constituer le savoir (ne serait-ce que dans le recours à un outillage spécifique, le montage des expériences, etc.).
Etymologiquement, le mot “technique” est issu du mot grec « technè » qui signifie le savoir-faire.
Or le savoir est un synonyme général de la connaissance ou de la science (savoir scientifique).
Il convient ainsi de dire que la technique appartient à la science. C'est la technique qui nous éloigne de la nature sauvage et nous garantit une tranquillité dont nous ne saurions nous passer. Cette garantie est fondée sur l'efficacité de la technique, sa capacité à détourner les mécanismes de la nature au profit des intérêts humains. La tranquillité que la technique apporte répond à la condition problématique de l'homme, à l'incertitude de son bonheur. Le bonheur entendu au sens de tranquillité de l'âme requiert un rempart contre la nature qui vient toujours perturber la vie humaine. La technique apparaît donc comme la garantie du bonheur entendu comme bien être. Contrairement à la technique qui est un moyen pour atteindre le bonheur, la catastrophe est un événement brutal qui bouleverse le cours des choses, en provoquant souvent le mal, la mort et/ou la destruction. Les conséquences d’une catastrophe sont particulièrement graves, voire irréparables; ce qui en résulte est bien souvent un désastre humain.
Il convient donc de revenir à la technique et de se demander si elle se définit par une amélioration des procédés? Peut-elle, ainsi, nous préserver de la catastrophe? Ou est-ce justement cette technique qui entraîne des ravages et des catastrophes?
Les techniques, c’est à dire les procédés de métiers ou d’arts, codifiés et transmissibles qui permettent d’obtenir des effets jugés utiles, ont pu faire avancer l'être humain dans de multiples cas. Comme nous le montre l’exemple de l’invention du vaccin, la technique nous préserve des plus grands maux, en l’occurrence les épidémies.
Le premier vaccin a été inventé au XVIIIe siècle contre la variole, une maladie infectieuse d'origine virale, très contagieuse et épidémique, due à un poxvirus. La variole a fait énormément de ravages et a été responsable de dizaines de milliers de morts par an rien qu'en Europe, il convient de noter que le fameux Louis XV est mort de cette maladie affreuse. L’anglais Edward Jenner démontre en 1796, grâce à son savoir faire médical développé et de nombreuses techniques, que la vaccination introduit par scarification (piqûre dans la peau) dans l’organisme humain protège contre nombreuses maladies infectieuses. Cette technique du vaccin a donc su préserver notre santé et a ainsi fait évoluer notre savoir-faire médical : elle correspond, en somme, à une amélioration des procédés.
Selon Aristote, la technique est un art, c’est-à-dire tout fruit de la liberté et de la raison humaine, utilisée en vue d’une production témoignant du savoir faire de l’artisan, ou plus spécialement de l’artiste lorsque les techniques utilisées visent à satisfaire le sentiment esthétique ou artistique. de plus, la technique est l'une des grandes composantes du savoir-faire artisanal et industriel. Elle est le produit de l'ensemble de l'histoire de l'humanité, chaque peuple et chaque époque ayant apporté ses compétences. “L’art dit Bacon de ce point de vue, c’est l’homme ajouté à la nature”. L’artisan exerce un métier manuel pour son propre compte, il est autonome, et libre. L'étymologie du mot confirme l’importance du savoir-faire. Le Latin ars et le grec « tekhnè »qui sont à l’origine du terme moderne désignaient toutes les activités résultant d’une aptitude non innée, mais acquise par un apprentissage approprié en vue d’une science, d’une technique, d’un métier. La technique témoigne également de la supériorité de l’homme. Aristote considère que l’habileté instrumentale est la preuve irréfutable d’une intelligence et d’une technicité sans commune mesure avec celles des animaux. Le maître d’Aristote, Platon nous dit qu’avoir des connaissances et savoir quelque chose c’est être dans la vérité et ainsi être dans le bien. Il y a une équivalence pour Platon entre le savoir (le vrai), et le bien moral.
Le bien, c’est ce qui est jugé conforme à l'idéal moral, c’est un concept normatif, comme le beau en esthétique ou le vrai en logique. Il convient donc de noter que la science est la somme du vrai et du bien. De plus, la technique est un mélange de vrai et de bien, nous avons besoin de la technique pour participer au bien. Nous l’avons vu avec la mise au point du vaccin. Sans ce-dernier, nous pouvons facilement imaginer que des tas de populations auraient souffert fortement d’épidémies mortelles. La guérison atteinte, en ce sens, contribue au bien, entendu comme la survie de l’espèce humaine.
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