La société doit-elle déterminer l'Homme ?
Dissertation : La société doit-elle déterminer l'Homme ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ziguie . • 15 Octobre 2019 • Dissertation • 2 853 Mots (12 Pages) • 649 Vues
La société doit-elle déterminer l’Homme ?
Une société est un ensemble d’individus qui partagent des normes, des conduites et des cultures. Ils dépendent les uns des autres selon des règles communes et échangent des biens et des services. Il existe deux types de société : la société dite « naturelle », comme la famille ou la nation, on ne la choisit pas. Et la société liée aux associations, dans laquelle chaque individu œuvre à la réalisation d’un but commun. Par exemple, une entreprise unit les associés en vue d’une exploitation commune.
L’Homme est traditionnellement défini comme un être de culture, un être vivant doué de raison et possédant un langage, vivant en société. C’est un être doué de conscience. En effet, l’Homme peut faire ses propres choix. Il dispose d’un libre-arbitre, contrairement à l’animal qui ne fait qu’obéir à son instinct.
Il semblerait que l’Homme ait besoin de la compagnie de ses semblables pour vivre, qu’il ne puisse s’épanouir totalement seul. Par exemple, Robinson Crusoé, voit peu à peu sa santé mentale se dégrader, lors de son expérience de la solitude absolue. Cependant, le lien social entre les Hommes entraîne également de nombreux conflits : violences, conflits, manipulations… Les Hommes s’infligent de nombreuses nuisances lorsqu’ils sont en collectivité, d’après HOBBES : « L’Homme est un loup pour l’Homme ». On peut alors se demander si l’Homme est par nature un être social, déterminé par la société dans laquelle il évolue ou s’il ne serait pas plutôt au contraire un être solitaire qui vit en collectivité, contre sa nature profonde. En quoi la société l’influence ? Et, pour aller plus loin, la société doit-elle déterminer l’Homme ?
Nous aborderons, tout d’abord, le fait que la société détermine l’Homme. Ensuite, nous étudierons l’épreuve de la socialisation et les conflits qu’elle engendre. Enfin, nous analyserons l’idée « d’insociable sociabilité ».
Tout d’abord, l’Homme est déterminé par la société. La société semble être l’expression naturelle de la sociabilité innée de l’Homme.
En effet, une société est un ensemble d'individus, une communauté dont les membres sont liés par le lien social. Sans ce lien, inhérent à toute société, celle-ci risque de disparaître. Une société n'est donc pas un simple agrégat d'individus : une foule n'est pas une société. Tous les individus d'une même société ont quelque chose en commun. Par exemple, tous les individus, formant une association contre la maltraitance des animaux, ont pour but commun de secourir les animaux en détresse, et de poursuivre en justice les auteurs de ces mauvais traitements. Ils ont alors quelque chose en commun, un lien : ils défendent la cause animale. Sans ce lien social, la société en question n’aurait jamais vu le jour. Si un Homme n’appartient à aucune société, il est alors privé du lien social et ne développe pas ses aptitudes naturelles, mises en place par le fait de vivre en société. Par exemple, seul il ne pourrait pas apprendre l’art du langage, il ne pourrait alors pas communiquer avec ses semblables.
ARISTOTE nous explique que l’Homme est un « animal politique », « polis » signifiant la cité, la communauté organisée dotée d’institutions. En effet la « cité » lui offre la possibilité de révèler la totalité de sa nature. Elle lui permet d’apprendre à vivre en société, à parler, à survivre. Par ailleurs, KANT écrit : « la discipline transforme l’animalité en humanité », seules les contraintes imposées par la société rendent possible le dépassement des tendances instinctives. La socialisation suppose alors l’éducation, qui elle-même suppose que les instincts soient réprimés, au profit de la raison. La société accomplit les dispositions naturelles de l’Homme grâce à la culture et à l’éducation qu’elle transmet.
Nous pouvons alors dire que la société détermine la façon de penser de l’Homme, ses goûts, ses réactions. Elle l’influence. En effet, une personne vivant à Tokyo, la ville la plus riche du monde, n’aura pas la même façon de penser, ni les mêmes goûts qu’une personne vivant au Burundi, le pays le plus pauvre du monde.
Par ailleurs, l’Homme est un être de désir. Le désir, contrairement au besoin qui exprime un élan naturel et vital, est généralement une expression superficielle et inutile. Certaines sociétés consuméristes vont exploiter ce désir pour finalement faire de l’Homme un esclave. L’Homme devient alors dépendant de ces désirs exacerbés par une société qui l’engloutit tout entier.
Ensuite, la société peut représenter un réflexe de survie de l’Homme : sans elle, il ne peut pas vivre dans la nature. Les Hommes ont besoin de se regrouper, de s’entraider et de conjuguer leurs forces. La société peut alors apparaître comme une caractéristique spéciale de l’Homme, comme le lion avec sa force ou le caméléon et son aptitude à se camoufler pour échapper à ses prédateurs. Ainsi, la société peut faire de l’Homme un prédateur et non une proie.
Donc, l’Homme est fait pour vivre en société qui l’influence en retour. Il n’est pas fait pour vivre seul, sans aucune interaction avec ses semblables. D’ailleurs, ARISTOTE nous dit : « celui qui ne peut vivre en société ou qui n’en a nullement besoin du fait qu’il est autosuffisant […] est soit une bête, soit un dieu. » Dès lors, la société est indispensable à l’Homme. Elle lui apporte une sorte de protection. En effet, l’individu n’est pas seul face aux difficultés ou face aux attaques de personnes malveillantes. Par exemple, si un décès a lieu, la famille va permettre d’apporter soutien et réconfort.
De plus, la société aide l’Homme à grandir et à évoluer. Il est amené à ajuster ses façons de faire et de penser en fonction des règles de vie de la société et des réactions des autres. Pour pouvoir être accepté par les autres, il doit les respecter et appliquer les règles établies pour la vie en commun. Cela amène l’individu à mieux se contrôler et à avoir de meilleurs comportements envers les autres.
Par ailleurs, la société donne le sens des responsabilités à l’Homme. Chacun a une place, un rôle à jouer, une responsabilité à assumer. Cela permet à l’individu de grandir et de développer des compétences. Celui-ci développe sa réflexion et son autonomie. En effet, la société encourage chacun à avoir sa propre réflexion et son propre libre arbitre, puisqu’une société est plus forte quand chacun de ses membres se sent responsable de son existence.
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