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La morale et les sentiments

Dissertation : La morale et les sentiments. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2019  •  Dissertation  •  1 257 Mots (6 Pages)  •  2 723 Vues

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Des émotions aux passions en passant par la pitié ou l’amour de soi, les sentiments sont un thème très ancien en philosophie et de nombreux auteurs défendent le principe d’une morale des sentiments. Les sentiments en philosophie se définissent par tout ce que nous ressentons, a ce que notre cerveau perçoit face à une personne ou une situation. Ils sont l’expression de nos impressions et suscitent en nous une émotion. La morale quand à elle est un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite de devoirs et de valeurs qui se réfèrent au bien et au mal, qu'une société se donne. Ces principes varient selon la culture, les croyances, les conditions de vie et les besoins de la société. Si de tels principes sont en outre positifs pour l'ensemble des peuples ou sociétés de la Terre, on peut les considérer comme faisant partie de la morale universelle. La morale repose sur nos sentiments, le rapport de L’homme au monde et à autrui et les actes qui en résultent sont structuré par ces sentiments. Mais ce n’est que pure hypothèse de penser que les hommes éprouve naturellement de sentiments moraux. Il n’y a de moral qu’une action basée sur la volonté d’obéir à un impératif rationnel, d’agir par principe quel que soit le sentiment que nous ressentons. Ne peut on pas fonder l’action morale sur des sentiments ?

Dans l’Emile de Rousseau il est dit sans ambiguïté que « Les actes de la conscience morale ne sont pas des jugements mais des sentiments ». Ainsi l’homme a conscience naturellement de ce qui est bien est de se qui est mal simplement en se fiant a ses sentiments car il éprouve du plaisir ou de l’aversion, il sent ce qui est bien et il sent ce qui est mal. C’est à partir de là qu’il faut fonder la morale . L’enquête de Rousseau dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes définit la nature humaine selon deux sentiments qui sont, la pitié « une répugnance instinctive à voir souffrir son semblable » et l’amour de soi qui est « un sentiment naturel portant tout homme à veiller à sa propre conservation ».

Le sentiment moral se caractérise par la tendance de tout homme à fuir la souffrance et à pouvoir imaginer celle des autres. Ainsi il lui est possible d’avoir pitié et d’éviter de faire du mal aux autres. C’est bien la pitié qui nous porte sans réflexion aux secours de ceux que nous voyons souffrir, sans faire de calcul d'intérêt de type : si je l'aide quand il est dans la détresse, alors à son tour il m'aidera quand j’en aurai besoin. En effet la pitié à l’état de nature c’est-à-dire en l’absence de tout état civil, de toute loi instituée et de tout gouvernement, tient lieu de lois, de vertu et de mœurs. Elle détournera tout homme d’enlever à un faible enfant ou une vielle femme infirme ce qu’il a acquis avec peine si lui-même peut l’acquérir autrement. En absence de toute sanction ce sentiment de pitié empêchera le fort d’abuser du faible.

« Il est donc certain que la pitié est un sentiment naturel, qui, modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même, concourt à la conservation mutuelle de toute l'espèce. » Tout homme recherche la satisfaction de ses besoins et désirs. Il s'agit d'un mouvement naturel que personne ne peut nier. Cet amour de soi qui caractérise tout homme n'est pas en soi un mal, ni le fondement de l'égoïsme : il incite seulement à vouloir ce qui est un bien pour soi. Tant que ce bien ne se réfère qu'à soi et n’engendre pas de comparaison avec un autre, comme le considère l’amour-propre. L'amour de soi a donc besoin d'être modéré pour ne pas être corrompue en amour-propre, et c'est là qu'intervient la pitié. Par

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