La méthodologie des « synthèses » de cours

Retour sur la méthodologie des « synthèses » de cours

L’exercice, sous la forme qu’il vous est proposé, est inhabituel. Il ne s’agit ni, en effet, d’un

résumé1

, ni d’une narration2

. Il s’agit de restituer le mouvement interne d’une leçon ainsi que

son contenu conceptuel, que celle-ci concerne un point de doctrine, l’élaboration d’une

problématique, le travail d’un exemple, ou encore un point méthodologique.

Cet exercice répond, en l’espèce, à un double objectif :

1/ Il s’agit, de manière assez évidente, de vous inviter à travailler vos compétences

rédactionnelles3 parallèlement aux exercices calés sur le modèle des épreuves du

baccalauréat que sont la dissertation et l’explication de textes philosophiques. L’effort à

fournir de votre part se concentre, à ce niveau-là, sur la correction, et s’il se peut, sur la

clarté et l’élégance de l’expression écrite4

. Car seul un entraînement régulier est de nature à

vous en assurer la maîtrise5

, qui demeure l’un de prérequis des épreuves du baccalauréat. De

cela, il résulte notamment qu’une synthèse n’est pas non plus une « fiche »6

: on évitera, par

conséquent, le recours aux flèches, aux abréviations etc.7

2/ Mais l’enjeu pédagogique de cet exercice ne saurait se réduire à une question de pure

forme, étant entendu que la forme ne se dissocie pas du fond en philosophie. Ainsi, par

exemple, l’absence, ou la mésuse des connecteurs logiques en dit autant, sinon plus, sur le

niveau de structuration de votre réflexion que le contenu des propositions que vous êtes

invités à restituer. C’est en ce qui concerne l’enchaînement logique des propositions,

d’ailleurs, qu’il convient de faire résonner le sens technique de la notion de synthèse :

étymologiquement, comme je vous l’avais indiqué en cours, une synthèse, du grec sunthesis,

désigne l’acte de poser (« thesis » : position) ensemble (« sun »), autrement dit de mettre en

liaison ou en relation les éléments discrets (apparemment disjoints ou distincts) d’un

1 Qui répond au sens ordinaire du mot « synthèse »

2 En l’occurrence, raconter ce qui s’est dit et fait pendant la séance

3 Conformément au « Programme de philosophie de terminale générale » [BO 2021] qui précise

notamment : « Dans les différents travaux qui lui sont demandés, l’élève […] − justifie ce qu’il affirme et ce

qu’il nie en formulant des propositions construites et des arguments instruits ; − mobilise de manière opportune

les connaissances qu’il acquiert par la lecture et l’étude des textes et des œuvres philosophiques. ». A quoi il

ajoute : « Explication de texte et dissertation sont deux exercices complets qui reposent sur le respect

d’exigences intellectuelles élémentaires : exprimer ses idées de manière simple et nuancée, faire un usage

pertinent et justifié des termes qui ne sont pas couramment usités, indiquer les sens d’un mot et préciser

celui que l’on retient pour construire un raisonnement, etc. »

4 Conformément à laquelle vous ferez le départ entre ce qui se dit à l’oral et à l’écrit…

5 Dont l’intérêt pour vous dépasse largement, au demeurant, le cadre de la classe de philosophie…

6 Qu’il vous demeure loisible de faire de votre côté par ailleurs…

7 Même s’il demeure possible d’ajouter au corps du texte des schémas, des extraits de texte, de musique,

de vidéo etc., sans prétendre pourtant que ces éléments hors-texte se substituent au travail d’explicitation

rédigée qui vous est demandé.

1

ensemble8

. De manière générale, un contre-sens sur la nature de la proposition et du

discours philosophiques vous conduit à réduire le contenu d’une leçon à sa plus simple

expression, c’est-à-dire, en l’occurrence, à quelques remarques - comprises et restituées

comme autant d’« informations » - non reliées entre elles.

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