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La liberté humaine est-elle imitée par la nécessité de travailler ? 

Cours : La liberté humaine est-elle imitée par la nécessité de travailler ? . Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Novembre 2022  •  Cours  •  1 979 Mots (8 Pages)  •  812 Vues

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Travail – technique – liberté :

« La liberté humaine est-elle imitée par la nécessité de travailler ? »

Correction dissertation :

Introduction :

Préambule, hypothèse 1 :

Agir librement serait le fait d’être affranchi, libéré de toute forme de contrainte ; et s’il nous arrive de rencontrer quelques nécessités, il semblerait que notre liberté soit mise en défaut. Par exemple, le fait de devoir respirer est une nécessité qui ne dépend pas de ma liberté. Si le travail devait être une nécessité, cela voudrait dire que notre liberté serait par lui contrainte.

Comment faut-il considérer le travail ? S’agirait-il d’un acte relevant de notre liberté ou bien s’agirait-il de la conséquence d’une quelconque nécessité ? La liberté humaine est-elle limitée par la nécessité de travailler ?

Hypothèse 2 :

Si l’on peut penser que le travail relève du libre-arbitre (activité, domaine) il semblerait toute fois qu’il y ait une dimension toujours contraignante du travail : travailler c’est toujours se tourner vers ce qui n’est pas encore là mais qui doit être. Il y a donc dans le travail une dimension de devoir accomplir quelque chose qui peut avoir des causes multiples. La survie, la vie sociale, associative, familiale. Ainsi, travailler se serait toujours se confronter à une certaine nécessité. Le travail, de ce fait, à toujours une dimension contraignante à partir de laquelle notre liberté se trouverait diminué voir anéanti.

Si le travail implique la réduction ou la perte de notre liberté ne faudrait-il pas cesser de travailler ? L’expression de notre liberté n’aurait-elle pas pour horizon un affranchissement, une libération de la dimension laborieuse ?

Si c’est le cas, cela faudrait dire qu’il y aurait dans le travail une dimension accidentelle, c’est-à-dire qu’il y aurait du travail alors que le travail ne devrait pas être. Il y aurait là un paradoxe : Le travail serait une réalité qui nous confronterait à une forme de nécessité alors qu’il serait lui-même non-nécessaire. En effet, si, être humaine, c’est être libre, ne faudrait-il pas chercher à se défaire de cette réalité qui nous fait perdre notre liberté et qui est en réalité sans nécessité ?

Hypothèse 3 :

Cependant, que serait une humanité qui ne travaillerait pas ? Ne s’agirait-il pas d’une humanité fainéante qui ne réaliserait rien et qui ne ferait rien du tout ? Le travail ne serait-il pas une réalité incontournable, dans ce cas, ne faudrait-il pas considérer cette nécessité laborieuse comme ce qui vient détruire notre liberté ou bien à l’inverse comme ce qui permet à notre liberté de se construire.

Annonce du plan :

Dans un premier temps, nous montrerons que le travail, toujours lié à l’idée de devoir et de nécessité, semble contraindre notre liberté. Si bien que l’Homme peut penser devoir s’affranchir de cette nécessité en se libérant du travail, chose que nous verrons dans une deuxième partie. Cela dit, nous verrons dans un troisième temps, que la libération du travail lui-même comprend mal la nécessité de travailler à laquelle nous sommes soumis ; c’est pourquoi nous essayerons de voir si la nécessité de travailler peut-être comprise en même temps comme une libération par le travail.

Thèse :

Le travail est lié à l’idée de nécessité est à une perte de liberté.

  1. Travail et condamnation :

La notion de travail est liée à l’idée de contrainte voir à l’idée de douleur, à l’idée de peine. On peut bien sur penser à l’étymologie du terme tripalium (instrument de torture). Dès qu’on parle de travail, cela induit l’idée de contrainte et de souffrance. Ce qui veut dire que dans le travail, par le travail, je suis conduis là où je ne voudrais pas forcément aller, je passe par là où je ne veux pas forcément passer. C’est dans ce sens qu’on dit par exemple, lors de l’accouchement, qu’une femme travaille. Le caractère de non-décision, c’est l’utérus qui effectue le travail. La femme subit les contractions, notions de souffrances.

On remarque que lorsqu’on parle de travail, il y a une dimension de dépossession et de non-maîtrise de la situation. Ainsi, si le travail peut renvoyer à une situation socio-économique, par exemple, avoir un métier, trouver une place dans la société, toucher un salaire, avoir une activité bénévole… Il semble renvoyer à une situation ontologique[1] initiale, le travail ferait référence à une situation de manque initiale auquel nous devrions pourvoir en travaillant. On peut penser au mythe de Prométhée et Epiméthée que l’on retrouve dans le Protagoras de Platon. Platon explique qu’au commencement du monde Prométhée et Epiméthée sont deux frères qui doivent pourvoir à l’ensemble de la nature. Pour cela, ils ont un stock de qualités naturelles et c’est Epiméthée qui doit pourvoir la nature, gérer le stock. Il oublie l’être humain ; l’être humain, dans la nature, est dépourvu, dénudé, pauvre. L’Homme est inachevé. L’existence humaine va consister en un parachèvement permanant, il va toujours valoir s’accomplir. Nous sommes toujours en travail, en essence de nous-mêmes. Ce que la nature ne nous a pas donner, nous devons, finalement, l’acquérir. Comme Epiméthée s’est trompé, il va voler au Dieu le feu, l’intelligence… C’est par l’intelligence que l’Homme va devoir s’accomplir. On voit finalement que la notion du travail fait référence à notre inachèvement et à la nécessité de s’accomplir, ce qui, chez nous, n’est jamais fait une fois pour toute. On peut alors penser au mythe de Sisyphe qui est condamné à pousser une pierre en haut d’une montagne qui, à chaque fois redescend, se serait une métaphore de la condition de l’Homme. On voit que le travail est lié à une dimension de contrainte : on ne peut pas ne pas travailler. C’est-à-dire, on ne peut pas ne pas transformer la nature.

L’Homme doit s’accomplir par le travail (idée d’accomplissement, complément, finalité, but à poser). L’Homme est responsable du but de son existence. L’Homme est l’être dénudé et dénué de tout au sens physique et morale, dénuement auquel son intelligence va devoir pourvoir. La transformation de la nature par l’Homme n’est pas une faute morale. On voit ici que le contexte de nécessité n’est pas quelque chose qui vient détruire notre liberté mais qui, à l’inverse, va permettre son expression. A priori, les concepts de nécessité et de liberté on deux concepts contraires : là où il y a liberté, il n’y a pas nécessité[2], (contraire : contingent[3]). Quand il y a nécessité, pas de liberté.

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