La culture rend-elle l'Homme meilleur ?
Dissertation : La culture rend-elle l'Homme meilleur ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 福 • 3 Octobre 2020 • Dissertation • 1 972 Mots (8 Pages) • 4 868 Vues
SUJET : La culture rend-elle l’Homme meilleur ?
RÉDACTION :
INTRODUCTION :
La culture est un ensemble de connaissances, de valeurs, de rites communs propres à tout un peuple, forgé par son histoire, par son lieu d’habitation et parfois transmis par une langue commune. La culture est un outil développé par l’Homme pour répondre à sa nature sociable pour l’aider à épanouir ses facultés et ainsi construire une société. On oppose le terme culture à celui de nature, en effet l’acquisition de la culture est ce qui nous différencie de l’animal et d’un état sauvage.
Or, pour Rousseau, l'accomplissement culturel de l’humanité peut-être vu comme une dénaturation de l’Homme et donc une perte de leur liberté et de leur bonheur naturel; de même que de nombreuses cultures n’ont pas fait le bonheur de l’Homme, le plongeant dans une culture haineuse comme celle imposée par Hitler, qui considérait comme légitime de tuer les personnes plus faibles, notamment les Juifs, sous prétexte qu’ils étaient nocifs à la société. Dans ces deux cas, le bienfait de la culture sur l’Homme peut-être légitimement critiqué.
Alors peut-on dire que la culture rend l’Homme meilleur ? Et dans quel sens ?
L’enjeu de la question est de savoir si la culture nous rend de meilleurs humains, plus utiles et plus bénéfiques ou moralement bon Humain dans un aspect global et nuancé ? En effet, cette question semble suggérer que l’influence de la culture sur l’homme n’est pas uniquement positive, si elle est posée c’est que la culture a rendu l’Homme mauvais. Mais en même temps, cette question nous invite à envisager la possibilité que la culture soit réellement un moyen pour l’homme d’améliorer sa nature et de devenir plus bon qu’il ne l’est naturellement. Le sujet souligne donc à la fois la nécessité et le danger éventuel de la culture : sans elle, l’homme ne peut pas développer les capacités qui le rendrait meilleur ; mais, en même temps, la culture peut déshumaniser l’homme, le rendre moins humain, le rendre mauvais, voire « inhumain » ou « barbare »…
Nous nous demanderons d’abord comment la culture rend l’Homme meilleur dans une certaine mesure, afin de voir ce que la culture peut nous apporter de positif et si elle permet de façonner l’Homme et de le rendre moralement bon et meilleur; puis nous verrons dans un second temps que certaines cultures ont transformé les hommes négativement au lieu de les rendre bon dans le sens moral du terme ; enfin, nous chercherons à déterminer les conditions sous lesquelles la culture peut rendre l’homme réellement meilleur.
I/ Thèse : Oui, la culture rend l’Homme meilleur.
A/ La culture rend l’Homme plus utile dans un cadre de sociétal.
-> L’homme a besoin de la culture pour vivre ; en effet, la culture permet à l’homme de transformer son environnement naturel et d’adapter la vie extérieure à ses besoins; c’est l’une des fonctions essentielles du travail et de la technique : grâce à l’usage d’outils adaptés, l’homme façonne son propre milieu de vie et devient ainsi « comme maître et possesseur de la nature » (-Descartes, Discours de la Méthode)
-> La culture apprend à l’homme , sous la forme de l’éducation, à se “domestiquer”, c’est à dire à maîtriser sa nature (pulsions, réactions spontanées…) et donc de l’éloigner de l'agressivité ou encore de l'égoïsme; c’est grâce à l’instruction que l’homme peut développer positivement les qualités qui définissent son humanité (habileté, prudence, moralité).
-> Si l’homme peut devenir meilleur qu’il ne l’est naturellement, c’est parce qu’il n’est pas figé dans une nature. Autrement dit, la capacité à se rendre meilleur serait l’indice d’une certaine “plasticité” présente dans l’homme et que Rousseau qualifie de « perfectibilité » (Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Ière partie). Ce concept désigne la capacité qu’a l’homme de développer, en fonction des circonstances, de nouvelles capacités qu’il ne possédait pas originairement. L’homme, à la différence de l’animal, va progresser : il possède, en effet, la perfectibilité, possibilité de se perfectionner, de s’ouvrir ainsi à un développement et à son histoire. Si l’animal se caractérise par son statisme et ignore toute histoire, l’homme apparaît comme un dynamisme intelligent et inventif. Mais comme le souligne Rousseau perfectibilité ne signifie pas nécessairement perfectionnement, cette capacité de l’homme à changer ou évoluer est ambivalente et peut s’accomplir dans les deux sens, amélioration ou dégradation. Par conséquent, si l’homme peut devenir meilleur, il peut aussi devenir pire…
=> La culture semble bien constituer une condition essentielle à une “amélioration” de l’homme. Elle rend l’homme meilleur en l’éduquant et en l’aidant à « cultiver » des capacités qu’il ne possédait pas de façon innée. Mais l’homme cultivé est-il moralement bon ?
B/ La culture rend l’homme moralement bon.
-> Il faut dissocier progrès intellectuel et progrès moral : ce n’est pas parce qu’on est cultivé qu’on est moralisé. Kant dans l’Idée d’une histoire universelle d’un de vue cosmopolite :« Nous sommes hautement cultivés par l’art et la science. Nous sommes civilisés jusqu’à en être accablés. Mais il s’en faut encore de beaucoup que nous puissions déjà nous tenir pour moralisés. » donc selon Kant, il faut distinguer le fait “d'être civilisé” (de se conformer à certaines règles de conduites ou de « civilité ») ou « cultivé » (de posséder un certain nombre de connaissances dans des domaines variés) et l’attitude qui consiste à agir de manière morale en prenant réellement comme fin de nos actions le bien moral. On peut être civilisé et donner l’apparence d’une certaine forme de moralité (règles de politesse, bienséances) mais sans être vraiment animé par des intentions morales.
-> Kant déclare aussi "On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral, il devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi. On peut cependant dire qu'il contient en lui-même à l'origine des impulsions menant à tous
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