La cohérence de la pensée suffit-elle à définir la vérité ?
Dissertation : La cohérence de la pensée suffit-elle à définir la vérité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar louisemch • 27 Février 2022 • Dissertation • 2 713 Mots (11 Pages) • 1 370 Vues
DISSERTATION Philosophie
La cohérence de la pensée suffit-elle à définir la vérité ?
Penser de manière cohérente est ici reliée à la vérité. La vérité renvoie à une double exigence « celle de bien penser » et « celle de bien agir » : l’être humain doit connaitre la vérité et dire la vérité. Cet idéal met la vérité au centre des préoccupations de la philosophie. Traditionnellement, la vérité est définie comme une correspondance entre l’idée et l’objet. Ainsi, et selon le courant de pensée auquel appartient Aristote, est vraie une pensée qui est dans un rapport adéquat avec la réalité, qui obéit aux lois de la logique. Mais, la vérité est aussi la concordance entre les pensées collectives et le respect des règles logiques. La vérité passerait également par la sincérité : dire ce que l’on pense et penser ce que l’on dit. La vérité pourrait être, selon d’autres courants, comme une croyance, sans que celle-ci repose sur une réalité. Un débat existe donc sur la définition même de vérité mais surtout sur les voies pour y parvenir. La cohérence pourrait être l’un des moyens d’atteindre la vérité, on peut se le demander puisque cohérence et logique s’accordent. Lorsque quelque chose est cohérent c’est qu’il n’est pas contradictoire, il n’est pas forcement prouvé mais aucun élément ne peut prouver le contraire. Une pensée cohérente est donc une pensée que l’on trouve logique sans forcément avoir la preuve qui puisse démontrer cette pensée. Une pensée cohérente peut donc être un axiome, c’est-à-dire une vérité qui doit être admise sans être prouvée. C’est une chose que la société a décidé d’admettre. Que fait il entendre par « cohérence de la pensée » ? Du latin pensare, penser signifie « peser, apprécier », c’est donc une activité psychique qui privilégie la connaissance comme objet. Souvent opposée à la volonté et au sentiment, la pensée est définie par Platon comme un dialogue de la raison avec elle-même. Ai-je raison ?
Ce qui pourrait mener à la question : ma pensée cohérente me conduit-elle à la vérité ?
Ainsi, dans une première partie, nous verrons que la pensée cohérente est celle qui est conforme à la logique, puis dans un second temps, que la cohérence n’est pas une condition nécessaire de la vérité, et, enfin nous montrerons que la méthode peut dépasser la logique.
La cohérence est la norme de la vérité. Pour respecter cette idée de la norme de la vérité qui est cohérente, il ne faut pas se contredire. Ainsi je ne peux pas dire que je suis un écologiste puriste et travailler sereinement pour une entreprise pétrolière.
La qualité la plus séduisante de la cohérence ainsi instaurée est que, si l’on en respecte bien les conditions, on est assuré de ne pas commettre d’erreur dans l’action de penser, et, d’agir. Cela ne signifie pas que l’erreur serait impossible en logique ou en mathématiques car chacun peut faire l’expérience du contraire. Il n’existe personne sur Terre qui détienne la vérité. Considérer qu’une seule vision du monde existerait de manière absolue reviendrait à dire que la vérité ne peut être altérée d'aucun jugement, aucune supposition, aucun présupposé, préjugé. Si la vérité est absolue, on ne peut ni la nier, ni la réfuter. Une vérité présentée donc admise par tous va convaincre son interlocuteur, il ne pourra la contredire. Mais finalement ne peut on pas contredire tout ce que l’on veut ? Même si la raison nous en empêche. On pourra toujours dire une chose et son contraire. Si toutefois contredire veut bien dire « dire le contraire d'une chose » et non pas « dire le contraire d'une chose en structurant une démonstration fondée qui la réfuterait de manière logique ». La vérité peut toujours être contredite par exemple lors d'une énigme « j’ai trouvé la réponse mais elle n’est pas bonne » ou encore quand lorsque l’on répond à une question « c'est vrai mais c’est faux ».
De même, les raisonnements sont soumis à des règles logiques, la logique étant la vérité, ce qui en découle est donc une forme de vérité. Une pensée cohérente est celle qui est conforme à la logique. La logique est une discipline qui a pour objet de déterminer les formes valides du discours et de la pensée. Selon le principe d'identité, tout être est identique à lui-même, le principe de contradiction, comme le rappelle Aristote : « il est impossible, pour une même chose, d'être et de n'être pas en même temps », et « il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps, au même sujet et sous le même rapport ». Sera donc « cohérente » une pensée qui demeure conforme aux règles logiques. En effet et par exemple ; avec le temps tous les humains vieillissent. La logique classique d’Aristote étudie le syllogisme « Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. » Nous admettons que Socrate fait partie de l’ensemble des hommes et par conséquent de celui des mortels. Le but est de distinguer les raisonnements valides de ceux qui sont non-valides, donc non cohérents. En effet lorsque nous disons qu’un cercle est carré, la fausseté de ce jugement nous surprend car son absurdité est inscrite logiquement dans l’incompatibilité des propriétés respectives des deux figures. Le critère nous permet de vérifier le vrai du faux et la correspondance de la pensée, d’un discours ou du phénomène perçu.
De ce fait, la cohérence est également la norme de la vérité scientifique car son modèle est le plus certain. La démonstration mathématique a pu être considérée comme le modèle à suivre par la philosophie elle meme. Descartes, déjà, fait de l’évidence et de la rigueur mathématique un critère universel de vérité, dont sa philosophie entend tenir compte en opérant des déductions à partir de notions ou de vérités premières. Ainsi le philosophe peut espérer atteindre une rigueur comparable. Il souhaite une cohérence dans la forme même de la proposition, c'est-à-dire que la première condition requise pour que la proposition soit vraie est qu'elle soit correcte grammaticalement, sans contradictions dans sa forme. La proposition énoncée est vraie si elle est cohérente dans le fond, c'est-à-dire que ce qui est énoncé doit correspondre à la fameuse logique mathématique et être en accord avec les règles et les résultats établis. Si l'on dit « deux plus deux égalent cinq », la forme est correcte, mais le résultat proposé ici est faux
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