L'échange s'oppose-t-il au don ? 11/20
Dissertation : L'échange s'oppose-t-il au don ? 11/20. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ewan Simonneau • 24 Mai 2019 • Dissertation • 1 557 Mots (7 Pages) • 671 Vues
L’échange s'oppose-t-il au don ?
Philosophie
Le don peut-il être désintéressé ? Le don étant le fait de donner sans rien attendre en retour, en contrepartie. Dans ce cas là, il s'opposerait à l'échange qui serait donner quelque chose, en vu de recevoir quelque chose en retour. La générosité est l'idée principale du don, cette action n'est pas forcément associé à un bien matériel mais peut être aussi associé à un bien immatériel comme un bien fait ou un service. À première vue, ces deux termes s'opposent à cause de leurs buts qui diffèrent : l'un, le don est fait par générosité alors que l'autre, l'échange cherche à satisfaire son propre intérêt.
Cependant, le don s'oppose-t-il nécessairement à l'échange ? Ne représente-t-il pas d'une certaine manière une forme d'échange ? En effet, le don est considéré comme un acte de générosité mais n'attend-il pas un retour, de manière inconsciente, même si celui-ci n'est pas au même moment, au même instant ?
Cette analyse se fera en trois temps. Dans une première partie nous nous demanderons : est-ce que le don est-il le contraire de l'échange ? Ensuite, ne viserait-il pas inconsciemment à un retour? Ainsi, le don dans sa pureté existe-t-il réellement ?
Premièrement, le don dans sa pureté serait un acte désintéressé, dont on attend aucune contrepartie, quant à l'échange, qui lui vise à un retour des choses. L'échange existe sous trois formes différentes : celui de biens matériels, avec la monnaie, le commerce, ensuite, il y a l'échange de savoir, de connaissances et enfin le trafic humain, qui est une forme illégale, avec par exemple l'esclavagisme ou bien la prostitution. L'échange est issu d'un calcul d'intérêt qui se montre être le moteur de l'action. En effet, s'il n'y avait pas de besoin, il n'y aurait pas d'échange. On échange dans un but personnel, pour soi même. Ces échanges sont cependant le fondement de la société, le groupement des hommes est dû au fait que nul ne peut se suffire à soi même, l'homme a des besoins auxquels seul il ne peut répondre, c'est pourquoi il se regroupe. Cependant, les relations créées par l'échange, peuvent se retrouver perverties, notamment celles liées à l'argent qui les dénaturent, étant créées par pur motivation individuelle.
Or le don est l'action de donner sans recevoir quelque chose. Par exemple, lorsque l'on donne de l'argent ou du temps en tant que bénévole dans une association à but non lucratif, on le fait de manière désintéressé sans rien attendre. Cette action qu'est le don fait appel à la notion de générosité. Le don peut ainsi passer par des dons matériels ou par le don de soi où on passe du temps et de l'énergie pour aider, pour faire plaisir à autrui. On peut aussi faire un don afin de faire plaisir à autrui, ce qui ne touche pas notre intérêt personnel et donc un intérêt égoïste. On peut tout autant faire preuve d'altruisme, sans pour autant faire appel à une association, comme en prenant soin de sa famille, de ses proches, ou en leur rendant des services sans attendre un contre-don.
Par conséquent, dans ce contexte, l'échange s'oppose au don, car ce dernier ne fait pas appel à un retour, un contre-don, c'est un acte désintéressé de générosité. Alors que l'échange vise à une contrepartie, dans un intérêt personnel. Ces deux termes sont ainsi tout deux opposés par leurs finalités contraires car l'un touche à l'altruisme et l'autre à l'égoïsme.
Mais le don et l'échange n’obéissent-il pas aux mêmes principes? Dans ce cas là, le don ne serait-il donc pas une certaine forme d'échange ?
Deuxièmement, l'échange et le don différent de par leurs définitions, mais donne-t-on réellement sans rien attendre en retour ? N'attendons-nous pas même inconsciemment un retour ? Marcel Mauss, dans son Essai sur le don, s'intéresse aux formes et raisons de l'échange dans les sociétés archaïques. Pour lui, lorsque l'on donne quelque chose, on attend inconsciemment un retour. Dans les tribus, à cause des croyances, cela revenait à donner quelque chose de magique, comme une part de soi même. Le don avait alors un pouvoir symbolique. De plus, ce contre-don est aussi attendu dans la vie de tous les jours, lorsque l'on offre un cadeau d'anniversaire par exemple, on peut s'attendre inconsciemment à ce que la personne en face de même lorsque ce sera notre tour. Cependant, le contre-don n'est pas immédiatement attendu après le don, mais s'il est trop tardif il peut mener à des tensions. Ainsi, le don attendrait inconsciemment une contrepartie.
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