L'inconscient cours de philosophie
Cours : L'inconscient cours de philosophie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Enguerrand Debesse • 15 Janvier 2019 • Cours • 3 872 Mots (16 Pages) • 650 Vues
Chapitre II : L’inconscient
I-Définition de l’inconscient ; intérêt philosophique de l’inconscient
A)Définition (à connaître par coeur)
D’après Freud, l’inconscient est une instance de notre psychisme qui indépendamment de notre volonté consciente et plus ou moins à notre insu intervient dans notre conduite effective.
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Instance : synonyme de « parti », à utiliser dans un contexte abstrait.
Psychisme : plus ou moins synonyme « d’esprit » ; disons que le psychisme regroupe notre pensée, nos sentiments, émotions...
Conduite : en psychologie, l’ensemble de nos actes et de nos pensées. En psychologie on distingue le mot « conduite » et le mot « comportement ». Ce dernier terme étant réservé aux actes directement observables.
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D’une manière plus intuitive, cette définition veut dire que nous avons quelque chose en nous qui choisit à notre place ce que nous faisons et ce que nous pensons.
________________________________________________________Attention : ne jamais confondre « l’inconscient » et « l’inconscience ».
« L’inconscience » a deux synonymes différents : c’est le synonyme de coma. C’est aussi la conduite irresponsable de quelqu’un ne se rendant pas compte de ce qu’il fait.
« L’inconscient », comme sa définition figurant ci-dessus l’atteste, signifie tout autre chose.
Mais attention : l’adjectif qualificatif « inconscient » s’applique simultanément à l’inconscient selon Freud et aux deux sens du terme « inconscience » (il y a quelques années, un sujet de dissertation avait joué sur ce point)
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B) Intérêt philosophique
De toute évidence, la définition de l’inconscient selon Freud s’oppose -du moins jusqu’à un certain point- à la conception du libre arbitre développé dans le chapitre 1.
A titre de rappel, le libre arbitre dénote la conception philosophique selon laquelle j’ai le libre choix de mes actes, sachant que c’est également à moi d’assumer l’entière responsabilité de mes choix et de leurs conséquences.
Cette conception est évidemment contredite par l’idée que nous ayons en nous « quelque chose » choisissant à notre place.
A ce propos, Freud laisse la célèbre citation suivante : « la découverte de l’inconscient représente la troisième blessure narcissique et terminée de l’Humanité ». _______________________________________________________
Narcissisme : amour propre exagéré
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Après avoir appris avec Copernic qu’il n’habite pas pas le centre de l’univers, avec Darwin qu’il appartient à une espèce parmi d’autres ayant juste évoluée plus rapidement, l’humain sait désormais qu’il n’est pas le maître dans sa propre maison.
Toutefois, d’après Freud lui-même, ces propos doivent être relativisés.
En effet, si l’inconscient intervient indépendamment de notre volonté consciente dans notre conduite, cela ne veut pas dire que nous soyons dans tous les cas de figures les marionnettes impuissantes de l’inconscient.
Bien au contraire, d’après Freud lui-même, l’inconscient peut certes nous compliquer la vie, par exemple, en nous poussant à commettre un lapsus ridicule ou même embarrassant (nous reviendrons sur ce point). Mais, cela ne veut pas dire que l’inconscient nous dicte notre conduite en tout et pour tout. En ce qui concerne nos choix, engageant notre responsabilité personnelle, nous verrons que la grande majorité des humains conservent à ce niveau l’entière maîtrise de leurs actes. Seuls les psychotiques, c’est à dire des patients atteints de maladies mentales que nous définirons plus tard, peuvent éventuellement être comparés à des « marionnettes de leur inconsient ».
Ce qui précède nous mène à la problématique de départ de ce chapitre : « jusqu’à quel point, l’inconscient représente t-il une négation du libre arbitre ?
Nous verrons que cette question exige une approche très nuancée
II-Un petit aperçu de la découverte de l’inconscient
Freud (né vers le milieu du XIXème siècle-mort à la veille de la seconde Guerre mondiale) est au départ médecin, spécialisé en neurologie. A ce titre, il est amené à s’occuper d’un grand nombre de patients – surtout de patientes – atteints d’hystérie.
Attention : le sens psychatrique du terme « hystérie » n’a rien à voir avec ce que le grand public entend par là. En psychatrie, « hystérie » désigne une maladie assez grave, parfois très grave dévellopant des symptomes tantôt psychiques, tantôt physiques, mais sans qu’il yait de cause organique.
A l’époque qui nous intéresse ici, les années 1890 puis 80, la médecine ne peut rien contre cette maladie : en effet, à cette époque, les médecins sont convaincus qu’une maladie développant des symptômes physiques doit avoir une cause organique : infection bactérienne ou les ions (les virus ne seront découvert que beaucoup plus tard). Puisque l’hystérie n’a pas de cause organique, les médecins n’arrivent pas à l’expliquer. Ils considérent donc l’hystérie systématiquement comme de la simulation ou de l’hypocondrie. Pourtant, la gravité des symptômes – on va lister quelques cas particulièrement graves de fausses grossesses, des paralysies caractérisés résistantes aux tests de débusquage, hydrophobies caractérisées... – dénote clairement que l’hystérie ne relève ni de l’hypocondrie, ni de la simulation.
Freud figure parmi les premiers médecins de son époque a réalisé que l’hystérie représente une maladie très particulière dont l’origine reste à être découverte. Il entame alors des recherches qui peu à peu l’amèneront à la découverte de l’inconscient.
Voici les principales étapes de la découverte de l’inconscient :
-Travaillant momentanèment avec le Docteur Charcot à la Salpêtrière, Freud constate que Charcot soigne l’hystérie par l’hypnose, avec des résultats éphémères. Or l’hypnose est une méthode purement psychique. Freud en tire la conclusion suivante : puisqu’une méthode purement psychique tel que l’hypnose a un impact certes éphémère mais réel sur les symptômes physiques de l’hystérie, ces derniers doivent avoir une origine psychique. C’est la découverte des maladies psychosomatiques. De nos jours, ce concept nous est familier mais à l’époque, il s’agit d’une découverte révolutionnaire.
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