L'hypothèse de l'inconscient remet-elle en cause l'idée de responsabilité ?
Dissertation : L'hypothèse de l'inconscient remet-elle en cause l'idée de responsabilité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kkmoulox • 12 Mai 2017 • Dissertation • 1 037 Mots (5 Pages) • 2 574 Vues
l hypothese de l inconscient met elle en cause l idee de responsabilite?
Introduction :
Freud disait, à propos du « ça », l’une des instances de l’inconscient : « là où ça était, je dois devenir » ; c’est dire combien il estimait que la théorie psychanalytique avait une fin éthique : mettre le sujet en possession de lui-même. Mais peut-on tirer argument du poids de l’inconscient dans notre vie psychique pour nous excuser de nos actes au prétexte d’une inconscience du sujet ? L’hypothèse de l’inconscient met-elle en cause l’idée de responsabilité? Le recours à l’inconscient autorise-t-il l’alibi de l’inconscience ? Nous verrons dans une première partie plus explicitement la différence de problématique entre les concepts d’inconscient et d’inconscience, avant de nous interroger sur les conditions du jugement moral face à la théorie de l’inconscient, et enfin nous nous demanderons si la question a un sens d’associer ainsi deux termes appartenant à des univers de sens hétérogènes.
1/Notons tout d’abord la différence d’univers de sens des deux termes utilisés par le sujet.
- L’inconscient, c’est probablement ici l’inconscient Freudien. C’est l’instance cachée de notre vie psychique, ou, comme dirait J. Lacan « le chapitre censuré de mon histoire ». Notre vie intérieure serait l’objet de conflits entre le ça (ensemble des pulsions originelles et des pulsions refoulées) et le surmoi (ensemble des interdits intériorisés par le sujet tout au long de son éducation). Ainsi le moi ne serait que le reflet tardif de ces luttes. La théorie de l’inconscient prétend que la plupart de nos actions et pensées ont une origine inconsciente que l’analyse peut faire ressurgir.
- La responsabilité est un terme qui appartient à la réflexion morale. La responsabilité, c’est le fait d’assumer les conséquences de ses actes. Bien sûr, je puis toujours dire que je ne savais pas, et plaider l’inconscience. L’alibi de l’inconscience, c’est la justification ou plutôt l’excuse apportée à un acte par le sujet qui ne prétendait pas savoir : c’est en ce sens que l’on peut parler d’innocence animale : ils sont inconscients de ce qu’ils font, ou de pureté de l’enfant : on leur pardonne « car ils ne savent pas ce qu’ils font », on peut les juger irresponsables.
- On a donc ici deux termes appartenant à des univers de questionnement différents ; peut-on se servir de l’un pour répondre à des questions que pose l’autre ? Il nous faut d’abord nous demander si la psychanalyse a une visée éthique, et d’autre part s’il est permis de se servir d’une connaissance pour répondre à une interrogation éthique.
A premier constat : responsabilité et inconscient sont des termes hétérogènes ; Il va falloir s’interroger sur la pertinence de les unir dans une même proposition
2/La psychanalyse a bien une fin éthique indirecte : remettre le sujet en possession de lui-même pour choisir librement, et donc, au-delà, lui permettre d’assumer ses responsabilités : répondre de ses actes, envisager leur devenir dans le futur, éventuellement accepter le jugement porté sur ses actes.. Mais c’est précisément à l’opposé d’un comportement d’excuse.
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