L'artiste doit-il chercher à plaire ?
Dissertation : L'artiste doit-il chercher à plaire ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar auau14 • 9 Mai 2020 • Dissertation • 623 Mots (3 Pages) • 6 994 Vues
Sujet 1 : L’artiste doit-il chercher à plaire ?
L’art est pour beaucoup d’entre nous une grande source de plaisir ; si nous lisons, écoutons de la musique, allons au cinéma, etc., c’est bien parce que cela nous plaît, nous fait passer du bon temps, est agréable. Mais qu’en est-il de l’artiste lui-même ? Pourquoi crée-t-il ? Cherche-t-il à plaire ? Doit-il chercher à plaire ?
La problématique était celle-ci :
- D’un côté, l’artiste crée pour un public ; à quoi bon se donner du mal à créer des romans, des symphonies ou des films, si ce n’est pas dans le but d’être vu, entendu ou lu par autrui ? Mais pour être vu ou lu par les autres, il faut bien chercher à leur plaire : comment les attirer autrement ? Bref, pas d’artiste sans public, et on n’attire pas le public avec du vinaigre, en quelque sorte !
- Pourtant, d’un autre côté, un artiste qui cherche à plaire mérite-t-il encore d’être appelé « artiste » ? Si je cherche à plaire, alors je passe mon temps à concevoir mes « œuvres » en me demandant comment être sûr de plaire au plus grand nombre ; cela est-il compatible avec la recherche d’un style original et personnel, avec la capacité à prendre des risques, avec l’aspiration à un certain niveau d’exigence, et tout simplement avec l’authenticité et la sincérité ? Un tel « artiste » sera-t-il autre chose qu’une machine à produire des œuvres à succès ?
Il s’agissait donc d’examiner en détail cette contradiction dans le métier d’artiste : pour un artiste, il est logique de vouloir plaire au public, et en même temps on peut y voir une forme de compromission incompatible avec la vraie vocation d’artiste.
Il fallait en particulier, au cours du devoir, s’interroger sur la place du plaisir dans ce qu’on peut appeler la « valeur esthétique » ou artistique des œuvres : un chef-d’œuvre est-il nécessairement quelque chose qui plaît (au plus grand nombre) ? Doit-on juger la qualité d’une œuvre d’art à sa popularité ? Il convenait bien sûr de remarquer que
- Le fait qu’une œuvre ait un énorme succès populaire ne constitue pas une preuve de sa haute valeur artistique, c’est même souvent l’inverse.
- Inversement, de nombreuses œuvres sont reconnues sans problème comme des chefs-d’œuvre intemporels, bien qu’elles ne plaisent qu’à un petit nombre, une « élite », et qu’elles ne cherchent même pas à plaire : comme on le sait, il y a des œuvres qui sont « difficiles », et qui demandent un réel investissement du spectateur pour être accessible (pour prendre un exemple extrême, pensons aux romans de James Joyce, Finnegans Wake et Ulysse, deux romans excessivement exigeants avec le lecteur !).
On peut penser que les œuvres qui « ne plaisent pas » à première vue – parce qu’elles sont difficiles d’accès, exigeantes – sont en fait au bout du compte sources d’un plaisir bien réel, une fois faits les efforts nécessaires pour l’apprécier. Autrement dit, il y a les œuvres qui sont conçues pour procurer un plaisir immédiat, facile, et celles qui ne donnent de plaisirs qu’à ceux qui se donnent un minimum de peine pour les « pénétrer » ; ce sont en quelque sorte des plaisirs qu’il faut mériter pour les éprouver.
Il
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