L'art nous permet-il d'échapper à la réalité ?

Charline Gaillard, TL.

Dissertation de philosophie :

        L'art est un ensemble de procédés permettant d'accéder à une fin déterminée, il définit également l'esthétique et désigne les choses belles. L'art désignent donc toutes les productions de la beauté par les œuvres d'un être conscient. La réalité est un ensemble de choses qui sont réels par opposition aux choses imaginaires, rêvées, fictives. Les œuvres d'art sont donc des objets appartenant à la réalité qu'ils soient dans la nature ou fabriqués par l'Homme. L'art nous permet-il donc d'échapper à la réalité ? Pour répondre à cette problématique, nous diviserons ce devoir en trois parties : dans un premier temps nous verrons que l'art est un monde irréel, dans un second temps nous analyserons le fait que l'art soit un miroir de la réalité et enfin nous verrons que l'art est un révélateur de la réalité.

        Pour commencer, l'art est une fausse copie de la réalité, il imite la nature. D'après Platon, c'est une copie du réel, c'est une reproduction de la nature en trompe l’œil qui éloigne de la vérité. Platon pense que l'art est une opposition entre le monde sensible car c'est une apparence fausse de la réalité et le monde intelligible. L'art nous éloigne également de la réalité car c'est la perception de l'artiste qui est reproduite, il éloigne de la vérité donc du bien, c'est une sorte de perversion de l'âme d'après certains philosophes. La vision contraire est que les œuvres d'art idéalisent la nature, en dépassant la conception réaliste, ce sont des microcosme dans le cosmos qu'est la réalité d'après Aristote. L'art peut être une représentation utile car il nous apprend la vie, mais également agréable car la vraisemblance n'est pas le vrai.

        Peut-on alors dire que l'art est une création belle et utile ? D'un premier point de vue, l'art n'est pas un travail car il ne satisfait pas le besoin, il est désintéressé. C'est plutôt une création qui relève du génie inexplicable, original et non du talent. Néanmoins, l'art nécessite du savoir-faire, de la technique qui ne se réduit pas forcément à des règles préexistantes. De plus le beau émanent de l'art est inexplicable, il dépend du goût, de la perception de chacun ; néanmoins, d'après Kant, ce qui est agréable est subjectif et la sensation agréable, elle, est intéressée, c'est-à-dire que l'agréable provoque le plaisir. Le sentiment du beau, lui, est désintéressé car le beau est ce qui plaît simplement. L'art est donc une création de belles œuvres mais la beauté qui les définit est relative à chacun, elle est universelle et n'a pas de définition objective. L'art est donc la belle représentation des choses et non pas la représentation de belles choses ; en effet, certains artistes pensent que l'art est la représentation d'objets laids rendus beaux et d'autre pensent que ce qui est laids est utiles. On peut en conclure que le beau est éventuellement inutile car qu'il embellit des objets utiles. Mais est-il toujours inutile ?

        L'art appartient-il au surréel ? En effet, nous pouvons affirmer que l'art exprime les sentiments de l'artiste qui relève de l'imaginaire et dépasse la nature. C'est une perception romantique de l'art, en effet il n'est pas une représentation platonique de la réalité mais un invention qui mélange des éléments extérieurs du réel et des éléments de l'antériorité de l'artiste. Paradoxalement, cette perception nous expose au risque d'enfermement dans un monde illusoire, artificiel. L'artiste devient donc un marginal, replié sur lui même en proie à la mélancolie de part le fait qu'il consacre sa vie réel à sa perception artistique du réel, il appartient donc au surréel.

        Par la suite, l'art est le miroir de la réalité, il est une forme de manifestation de la celle-ci, il représente la vérité des apparences qui relève de l'essence même des choses. En effet, d'après le célèbre philosophe Hegel, l'art est un besoin de l'esprit, l'Homme va prendre conscience de lui même par la réflexion mais aussi par la transformation de la nature qui renvoie une image objective de lui même. C'est une sorte de manifestation du contenu spirituel et c'est pour cela que l'on peut affirmer que le beau artistique et supérieur au beau naturel car il est dénué de sentiment. Cela nous amène à une idée d'abstrait où les choses matérielles, concrètes sont supprimer de la réalité sensible par l'artiste pour n'en retenir que la pure apparence ; cette dissociation du concret et de l'abstrait relève de l'idéalisme et de l'apparence fugitive et fictive des choses qui diffère de l'éphémère qui est une réflexion philosophique sur le réel. L'art va donc s'attacher à l'individualité et l'essence des choses et va avoir un rôle intermédiaire entre les sens et la pensée. Une œuvre d'art est la manifestation sensible de « l'idée » mais sa forme appartient tout de même au monde sensible et n'est pas l'expression la plus haute de l'esprit comme pourrait l'être l'idée elle même.

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