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L'anarchisme est-il une utopie

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Par   •  12 Décembre 2018  •  Dissertation  •  3 471 Mots (14 Pages)  •  842 Vues

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L’ANARCHISME EST-IL UNE UTOPIE ?

anarchisme*: conception politique et sociale qui se fonde sur le rejet de toute tutelle gouvernementale, administrative, religieuse et qui privilégie la liberté et l'initiative individuelles.

anarchie*: désordre résultant d’une absence où d’une carence d'autorité. confusion due à l’absence de règle ou d’ordre précis (contr: despotisme, tyrannique, dictatorial)

utopie*: pays imaginaire où un gouvernement idéal règne sur un peuple heureux. plan d’un gouvernement imaginaire à l’exemple de la République de Platon. ideal, vue politique ou sociale qui ne tient pas compte de la réalité. conception ou projet qui paraît irréalisable

gouvernement*: forme politique qui régit un État. organes de l'État qui assurent la direction générale d'un pays. dans un État, organe qui détient le pouvoir exécutif. organismes administratifs chargés de veiller à l'exécution des lois et représentant le pouvoir exécutif

société*: ensemble d'êtres humains vivant en groupe organisé. milieu humain dans lequel quelqu'un vit, caractérisé par ses institutions, ses lois, ses règles. tout groupe social formé de personnes qui se réunissent pour une activité ou des intérêts communs

*definitions du dictionnnaire Larousse

Au premier abord, si l’on prend la définition de l’utopie au sens d'un gouvernement idéal, il peut sembler paradoxal de lier cette notion avec celle de l'anarchisme dans la mesure où, ce système est justement fondé sur l'affranchissement de toute tutelle gouvernementale. En effet, l’anarchisme ayant ses bases sur l'émancipation individuelle, je suis libre d’agir comme bon me semble et ce, sans être déterminé par des entités extérieures. Un premier problème se pose alors : comment, en tant qu'individu libre vivant dans un système anarchiste, pourrais-je en même temps vivre dans un gouvernement idéal ? Vivre dans un tel gouvernement aussi idyllique soit-il ne reviendrait-il pas à me retirer ma liberté ? Néanmoins, si l’on prend le terme d’utopie au sens de “construction imaginaire et rigoureuse d'une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal”, (dictionnaire larousse) l’anarchisme pourrait alors s’apparenter à la notion d’utopie dès lors qu’elle serait à prendre au sens d’un projet idéal c’est à dire au sens d’un système qui posséderait toutes les caractéristiques pour constituer une société fonctionnante. L'entreprise de montre Lip peut, par ailleur servir d’exemple pour illustrer le fait qu’un système basé sur l’anarchisme peut être suffisant. En effet suite à la grève des employés dans les années 70, les salariés de cette entreprise furent amenés à être autosuffisants et à diriger leurs entreprise sans instance supérieure, dans ce cas là, sans direction. Nonobstant, la suite des événements peuvent également amener à se demander quelles sont les limites de l’anarchisme et si ce système est vraiment profitable à la société. Il est vrai que l’anarchisme rendrait la liberté que les hommes avaient acquis à l’État de nature mais n'est ce pas pour se contrôler et s'encadrer que les hommes en sont venus à construire une société moderne ? L’utopie elle même au sens d’un gouvernement idéal ne serait-elle pas préférable à un système où les individus seraient livrés à eux même ?

➡Peut-on considérer l’anarchisme comme un idéal ? N’est-il pas contradictoire d’assimiler un système fondé sur l’absence d’un gouvernement à un gouvernement justement dit “idyllique” ?

Il s'agira d’abord d'admettre que l’anarchisme est une utopie dans la mesure où, il rend la liberté aux hommes avant de voir que même si, en un sens ce système peut s’apparenter à une utopie ces deux termes se contredisent. Enfin, nous verrons que l’anarchisme connaît ses limites et que le gouvernement utopique peut s'avérer meilleur que celui-ci.

L’anarchisme peut en effet être une utopie : d’une part de par sa simple conception qui repose sur une des définitions de l’utopie, à savoir l’idéal et d’autre part, l’anarchisme, étant basée sur l'émancipation des hommes de toutes institutions, qu’elles soient gouvernementales, religieuses ou politiques apparaît comme idyllique dans la mesure où l’homme récupère son indépendance et sa liberté autrefois obtenues dans l'état de nature, état primitif dans lequel il n’y a pas de règles et où la seule loi est celle du plus fort. Aspirant naturellement à la liberté et étant toujours “prêts à replonger les lois de la société dans leur ancien chaos” comme le disait Beccaria dans son Traité des délits et des peines (1764) l’homme dans son essence, tendrait déjà à l’anarchisme c’est à dire, au rejet de toutes tutelles. Ainsi, la recherche de liberté étant dans ma nature, on peut aussi affirmer que la volonté de se tourner vers l’anarchisme est légitime car l’homme, dans son état le plus pur ne peut se passer de la liberté. C’est d’ailleurs ce qu’affirme Rousseau, philosophe des Lumières qui critique la société moderne et fait l'éloge de l’État de nature. Avant d’aller plus loin, nous pouvons, en outre établir établir une similitude entre état de nature et anarchisme étant donné que ces deux conceptions de la société trouvent leurs bases en des hommes complètement libres portés par l’absence d’État ou d’instances supérieures. Jean-Jacques Rousseau, dans le Contrat social déclare “L’homme est né libre et partout il est dans les fers”. Cette citation affirme le fait que l’homme est naturellement libre mais met également l’emphase sur le fait que l'être humain, vit selon des régimes politiques et sociaux qui ne garantissent pas sa liberté. C'est également dans cet ouvrage que le philosophe du XVIIIème va exposer la théorie dans laquelle il critique la monarchie et tout autre régimes reposant sur la force et qui utilisent la notion de sécurité pour restreindre la liberté des hommes, théorie qui s’oppose à celle de Hobbes qui considère que l'état de nature est un état constant de guerre. Ainsi, si je vis dans une monarchie mes libertés sont restreintes, premièrement parce que je m’abandonne au monarque ( ou au souverain ) mais aussi parce que, à cause des règles et des lois qu’il établit je ne peux pas vivre selon mon bon vouloir. De ce fait, l’anarchisme est un idéal car il rend aux hommes ce qu’ils

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