L'Ame selon Alain
Dissertation : L'Ame selon Alain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mdrtagueulput1 • 8 Janvier 2017 • Dissertation • 1 566 Mots (7 Pages) • 3 406 Vues
" L'âme c'est ce qui refuse le corps. Par exemple ce qui refuse de fuir quand le corps tremble, ce qui refuse de frapper quand le corps s'irrite, ce qui refuse de boire quand le corps a soif, ce qui refuse de prendre quand le corps désire, ce qui refuse d'abandonner quand le corps a horreur. Ces refus sont des faits de l'homme. Le total refus est la sainteté ; l'examen avant de suivre est la sagesse ; et cette force de refus c'est l'âme. Le fou n'a aucune force de refus ; il n'a plus d'âme. On dit aussi qu'il n'a plus conscience et c'est vrai. Qui cède absolument à son corps soit pour frapper, soit pour fuir, soit seulement pour parler, ne sait plus ce qu'il fait ni ce qu'il dit. On ne prend conscience que par opposition de soi à soi. Exemple : Alexandre à la traversée d'un désert reçoit un casque plein d'eau ; il remercie, et le verse par terre devant toute l'armée. Magnanimité ; âme, c'est-à-dire grande âme * . Il n'y a point d'âme vile ; mais seulement un manque d'âme. Ce beau mot ne désigne nullement un être, mais toujours une action."
ALAIN
Définitions (L'âme), in Les Arts et les Dieux
Comment définir l’âme ? La question se pose car l’âme est un vaste sujet. Elle est ce qui fait un Homme. Une âme perdure, un corps non. Cependant, certains peuvent penser que corps et âmes sont intimement liés ou bien que le corps prédomine sur l’âme. Il est alors judicieux de se demander ce qui guide les actions humaines.
Selon l’auteur, le corps et l’âme sont deux entités complètement distinctes. Le corps doit obéir à l’âme et non l’inverse. C’est en effet l’âme qui possède la sagesse alors que le corps, lui, n’est que pulsion et instinct. Cette bonté, cette grandeur d’âme n’a rien à voir avec l’être qui la possède, mais est définie par les actions qu’il produit.
Pour établir sa thèse, Alain va en premier lieu démontrer que l’âme n’est pas et ne doit pas être assujettie au corps. Puis, le rôle de la conscience sur notre âme. Pour ensuite présenter ce qui fait la grandeur d’une âme. Mais une discussion viendra toutefois prouver que les choix de l’âme ne relèvent pas toujours d’une liberté complète.
Pour certains, l’âme peut être « l’objet » du corps. En effet, nous pouvons penser que les besoins du corps sont prédominants sur ceux de l’âme, que l’âme n’est rien face au corps. Cependant, Alain est en profond désaccord. Pour ce dernier, l’âme c’est ce qui refuse le corps et non l’inverse. Il prend l’exemple du contrôle du corps face à une envie de frapper, face à une envie de boire, ou à une envie de fuir. Ce contrôle est opéré par l’âme. Si le corps ne se préoccupait que de ses pulsions et tentations, l’Homme serait rendu à un statut d’animal. Or, l’âme parvient à contrôler le corps et ses envies. Le corps est en effet ce qui constitue la matérialité d’un être vivant, sa dimension physique. Il est pour ainsi dire « l’enveloppe de l’Homme ». Le corps n’est qu’instinct et pulsion. Il n’obéit à aucune morale. Cette morale est imposée par l’âme. Pour Lucrèce, « Notre corps est l’enveloppe de l’âme, qui, de son côté, en est la gardienne et la protectrice ».
Platon illustre bien cette idée. Dans Le Mythe De La Caverne, deux mondes sont possibles : le monde sensible en premier lieu, c’est-à-dire que l’Homme n’est que sensations, et n’agit que par le corps. Pour Platon, ils sont prisonniers de leurs illusions. Celui qui réfléchit, accède au monde intelligible. Ainsi, l’âme est prédominante sur le corps. Celle-ci a pour but de contrôler les agissements du corps, voir de les interdire. L’esprit est guide. Cette capacité est un fait de l’Homme.
C’est le degré de « force de refus » qui fait l’Homme. Selon cette dernière l’Homme sera fou ou savant. Le fou ayant abandonné son âme n’a plus conscience du bien ou du mal qu’il fait. La fore de refus est introuvable chez ce fou. Et sans cette force de l’âme il ne fera qu’agir selon les envies de son corps. Il céderait à chaque envie de parler, de fuir, de frapper, sans même en avoir conscience. Car n’ayant plus d’âme, il n’a ainsi plus de morale et
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